Yann Coic est le nouveau directeur d'EDF Pulse Ventures. Il nous explique ses ambitions pour le corporate venture capital (CVC) du groupe EDF.
Vous êtes le nouveau directeur d’EDF Pulse Ventures. Pouvez-vous nous dire deux mots sur ce programme ?
EDF Pulse Ventures est le corporate venture capital (CVC) du groupe EDF. Il a été créé en 2017 avec pour ambition d’aider le Groupe à construire un avenir neutre en carbone. Pour ce faire, EDF Pulse Ventures investit dans des start-up innovantes capables de soutenir et d’accélérer les différentes activités du Groupe, mais aussi de créer de nouveaux business.
Aujourd’hui, EDF Pulse Ventures, c’est une équipe composée d’une petite dizaine de personnes, s’appuyant à la fois sur une forte expérience dans l’investissement et la finance, et sur une connaissance pointue des métiers du Groupe. Un mélange essentiel pour faire les bons choix d’investissement pour EDF !
Pourquoi avoir fait le choix de créer un corporate venture capital (CVC) au sein du groupe EDF ?
L’innovation est au cœur de la raison d’être du groupe EDF. S’ouvrir sur notre environnement externe via l’investissement dans des start-up permet d’accélérer l’innovation au sein du Groupe, et d’atteindre plus vite la neutralité carbone.
Investir dans une start-up représente un formidable terrain de jeu pour tester des innovations et améliorer les performances de nos métiers dans des délais parfois plus courts que par des développements internes. L’investissement dans une start-up permet également de renforcer la relation entre le Groupe et la start-up, et aide à développer plus facilement des synergies.
Quelle est la différence entre un venture capital (VC) et un corporate venture capital (CVC) comme EDF Pulse Ventures ?
Un fonds de venture capital (VC) a pour principal objectif d’assurer un rendement financier à ses investisseurs tout en respectant son champ d’investissement (décarbonation industrielle, climate tech, hydrogène…).
Un corporate venture (CVC) comme EDF Pulse Ventures, tout en veillant à créer de la valeur financière pour le Groupe, a pour objectif principal de créer des synergies entre les start-up dans lesquelles il investit et les différents métiers du Groupe. C’est un élément très différenciant qui conduit à être très sélectif sur le choix des investissements mais qui permet d’intégrer pleinement l’innovation au cœur des métiers.
Quelles sont les ambitions du groupe EDF avec EDF Pulse Ventures ?
EDF Pulse Ventures, c’est aujourd’hui plus de 400 M€ investis depuis sa création et une vingtaine de start-up en portefeuille. Notre objectif est de poursuivre ces investissements, à hauteur de 3 à 4 investissements dans de nouvelles start-up par an, en se focalisant sur les grands enjeux du groupe EDF pour servir au mieux nos ambitions. Nous avons aussi comme objectif d’avoir un portfolio de start-up vivant, capable de se renouveler et de créer de la valeur.
Notre but est d’avoir un véritable impact sur le Groupe et la décarbonation du monde, en déployant de nouvelles énergies renouvelables, en apportant notre contribution aux grands projets du nucléaire, en proposant de nouvelles approches de l’expérience client, etc. Bref : on cherche la licorne du secteur de l’énergie de demain !
Quel genre de start-up intéresse EDF Pulse Ventures ?
EDF Pulse Ventures investit principalement dans des start-up qui entrent dans une phase de commercialisation de leur produit (série A ou B dans le jargon), qu’il s’agisse de software ou hardware, et qui peuvent adresser le marché européen. Nous cherchons à obtenir une place au conseil d’administration de ces sociétés, mais restons investisseur minoritaire avec des tickets d’entrée généralement compris entre 2 et 5 M€.
Nous investissons, comme je l’ai précisé auparavant, dans des start-up engagées dans la décarbonation. Plus précisément, nous orientons nos investissements en fonction du cadrage stratégique de l’innovation du Groupe mis à jour chaque année. Cette année, nous nous intéressons ainsi plus particulièrement à 10 sujets : le carbone et toute sa chaîne de valeur, les nouvelles énergies renouvelables, la gestion de l’eau, tous les sujets liés aux RH et à l’attractivité de nos métiers, le stockage longue durée d’énergie, la biodiversité, la décarbonation et l’électrification des process industriels, le nucléaire, les énergies décentralisées et la gestion de la flexibilité.
Enfin, nous sommes très sensibles au sujet de la diversité et de la place des femmes au sein des start-up dans lesquelles EDF Pulse Ventures investit.
Quel intérêt une start-up a-t-elle de choisir EDF comme actionnaire ?
EDF est le leader mondial de la production d’énergie bas carbone et a placé l’innovation et la décarbonation au cœur de sa raison d’être. Le Groupe dispose ainsi d’une notoriété et d’une légitimité fortes dans le domaine de l’énergie et de la décarbonation dont peuvent bénéficier les start-up dans lesquelles EDF Pulse Ventures investit. Nous avons également des ressources commerciales et une expertise industrielle uniques qui représentent un réel atout pour accélérer et consolider le développement des start-up dans lesquelles nous investissons.
A propos de Yann Coic
Après un passage comme analyste financier au sein du groupe Euler Hermès, Yann Coic a intégré le département M&A du groupe EDF pour s’occuper de différents projets de cessions/acquisitions. Il a ensuite rejoint la Direction de l’optimisation du Groupe puis sa filiale de trading à Londres, EDF Trading. Avant de prendre la direction d’EDF Pulse Ventures, Yann Coic s’occupait de la gestion d’actifs et du développement d’EDF Hydro, l’entité d’EDF en charge de l’exploitation, de la maintenance et du développement du parc hydraulique du Groupe.