Cette question c'était celle qui a orienté la Journée climat du jeudi 7 novembre 2024 à EDF Lab Paris-Saclay, organisée par l'équipe du Service climatique de la R&D d'EDF avec la commandite de la Direction Impact. Une journée pour inspirer, pour expliquer, pour échanger, avec des invités qui font référence dans le domaine. Au programme : le 7ème cycle de travail du GIEC, l'adaptation de l'être humain aux conditions climatiques extrêmes et les trajectoires de référence pour l'adaptation au changement climatique.
Les moments clés de la journée
- Introduction de la journée par Bernard Salha - directeur technique Groupe et directeur de la R&D
- Les travaux du GIEC traitant des bases scientifiques physiques du changement climatique (Groupe 1) - Robert Vautard, co-président du Groupe 1 du GIEC.
- La constitution des trajectoires de référence (TRACC), en lien avec le Plan National d'Adaptation au Changement Climatique, pour la température par Jean-Michel Soubeyroux, directeur adjoint scientifique de la Climatologie à Météo-France, et la hausse du niveau de la mer par Rémi Thièblemont, ingénieur-chercheur Risques climatiques et côtiers au BRGM.
- L'adaptation côtière en lien projections de hausse du niveau de la mer par Gonéri le Cozannet, chercheur sénior au BRGM.
- L'adaptation du parc nucléaire par Hervé Cordier - expert senior Doctrine Agressions à EDF et Karine Perche - cheffe adjointe du département Etudes de la DIPDE à EDF.
- Et l'adaptation de l'être humain à des conditions qu'il n'a pas encore vécues - par Christian Clot, explorateur-chercheur, fondateur et CEO du Human Adaptation Institute
- Conclusion de la journée par Carine de Boissezon, directrice de la Direction Impact
On a posé 4 questions à Christian Clot
Christian Clot est explorateur et chercheur, spécialiste de l'adaptation humaine et ses mécanismes. Il dirige l'institut de recherche qu’il a fondé : Human Adaptation Institute.
A travers ses recherches terrain, Christian Clot analyse la notion adaptative de l'être humain, notamment la mécanique et les fonctionnalités individuelles et collectives de l'adaptation humaine lors de changements de condition de vie, volontaires ou subits.
On lui a posé plusieurs questions : Est-ce qu'on s'adapte à tout ? Et en particulier aux grandes chaleurs ? Mais avant tout, qu’est-ce qu’un explorateur ? Est-ce vrai qu’il a emmené des groupes d’humains vivre des expériences dans des conditions très particulières (chaleur, humidité, etc…) ? Retrouvez ses réponses en vidéo.
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Pour vous permettre d'accéder à l'information, nous vous proposons de consulter la vidéo On a rencontré Christian Clot, explorateur et chercheur dans un nouvel onglet.
[Dans ce témoignage, l’explorateur et chercheur Christian Clot partage sa vision du terrain comme laboratoire vivant. Il revient sur ses expéditions en conditions extrêmes pour étudier l’adaptation humaine au climat, et salue l’engagement précoce de la R&D d’EDF dans la recherche sur les enjeux climatiques.]
Question : Vous êtes explorateur et chercheur. Chercheur, on voit ce que c’est, mais explorateur, en quoi ça consiste ?
Christian Clot : Explorateur c’est quelque part la même chose que chercheur. C’est une personne qui cherche à repousser une limite de connaissance. La petite différence, c’est qu’on le fait plutôt sur le terrain, dans des situations réelles de vie alors que la recherche se fait davantage dans les systèmes de laboratoire où on simule des évènements, alors que nous on va les vivre concrètement.
Donc, c’est la même chose mais avec une manière différente d’aborder les choses.
Question : Il paraît que vous avez emmené des groupes humains vivre des expériences dans des conditions un peu particulières. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Christian Clot : Oui, nous testons des humains, donc des femmes, des hommes, qui n’ont pas de connaissance préalable d’un système climatique ou d’une condition de vie, par exemple. On les emmène dans cette position, dans le désert, dans une forêt tropicale, pour étudier l’impact d’un climat sur des humains qui n’en ont pas la connaissance préalable.
On peut les utiliser avant, pendant et après et ainsi, pouvoir suivre l’ensemble du processus adaptatif ou non adaptatif à une condition climatique donnée.
Question : Qu’est-ce que ça vous inspire de voir que des chercheurs de la R&D d’un grand groupe comme EDF s’intéressent depuis si longtemps au climat ?
Christian Clot : Je pense qu’EDF était très en avance sur beaucoup d’autres systèmes de société sur ces questions-là. Cela fait depuis les années 70 qu’on récolte beaucoup de données et d’informations sur la problématique.
On a mis très longtemps à commencer à vraiment travailler sur comment s’emparer de ces problématiques pour en faire quelque chose et trouver des solutions. Je crois que la R&D d’EDF a été très en amont de ces questionnements parce que ça a été fait quasiment en même temps que les groupes de travail du GIEC, ce qui est quand même assez intéressant.
Le but suivant va être de questionner le climat versus l’adaptation des systèmes et des organismes, mais aussi questionner l’adaptation de l’humain à ses connaissances, notamment sur la grande chaleur qui va être le vrai sujet du futur.
+ 4 °C en 2100 ?
Une journée qui intervient trois semaines après le 3e Plan National d'Adaptation au Changement Climatique qui a été divulgué le 25 octobre dernier et qui a pour volonté de préparer la France à une augmentation de la température : de plus 2°C en 2030, de plus 2,7°C en 2050 et de plus 4 °C en 2100 par rapport à l'ère préindustrielle.
C'est parce que la R&D d'EDF est très impliquée sur les problématiques de réchauffement climatique et d'adaptation des installations de production d'électricité depuis de nombreuses années que cette journée a été instaurée depuis une dizaine d'années. Le service climatique de la R&D, créé en 2014, en est une preuve concrète également. Il compte aujourd'hui une quinzaine de chercheurs qui anticipent les conséquences du changement climatique sur l'ensemble des activités d'EDF.