Depuis plus de dix ans, Alia Fourati œuvre à la normalisation des technologies numériques au sein de la R&D d’EDF. Aujourd’hui, elle est en première ligne face à un défi de taille : adapter les pratiques industrielles du groupe EDF aux exigences du nouveau règlement européen sur l’intelligence artificielle, l’IA Act. Rencontre avec une experte engagée dans la construction d’un cadre de confiance pour l’IA.

Alia Fourati a rejoint la R&D en 2007 en tant qu’ingénieure chercheure. Depuis, elle a fait de la cybersécurité et de la normalisation ses terrains d’expertise. Depuis quelques années, son travail s’oriente de plus en plus vers l’intelligence artificielle. Et pour cause : l’entrée en vigueur en 2024 de l’IA Act, le règlement européen sur l’intelligence artificielle, bouleverse les pratiques. Ce texte, premier du genre à l’échelle mondiale, classe les systèmes d’IA selon leur niveau de risque et impose des obligations plus ou moins strictes selon les cas.

Les systèmes à haut risque devront notamment intégrer des mesures techniques et organisationnelles spécifiques : la mise en place d’un système de gestion des risques, un système de gestion de la qualité, l’atteinte d’un niveau approprié d’exactitude, de robustesse et de cybersécurité, … Pour faciliter cette mise en conformité, l’Union européenne s’appuie sur un outil clé : les normes harmonisées. Ces normes traduisent les exigences réglementaires en spécifications techniques concrètes. Leur respect permet de présumer de la conformité au règlement.

« Nous participons activement à l’élaboration de certaines normes harmonisées dans le cadre de l’IA Act. C’est essentiel pour que les exigences soient adaptées à nos réalités industrielles. Le secteur du nucléaire n’est pas le seul à être impacté, tous les métiers du groupe EDF peuvent être concernés », explique Alia.

La date d’application pour les systèmes haut risque est fixée : à partir du 2 août 2027, tous les systèmes concernés devront être en conformité.