Réglementations et politique de l'énergie

Énergies renouvelables : l’UE souhaite accélérer le déploiement

Publié le 10 janvier 2024 au Journal officiel de l’Union européenne, le règlement européen 2024/223 prolonge jusqu’en 2025 certaines mesures d’urgence mises en place en 2022 pour accélérer l’installation de sources d’énergie renouvelable. L’évaluation de ce règlement d’urgence par la Commission européenne a mis en évidence un effet significatif sur l’accélération des projets renouvelables. En effet, « selon les premières données du secteur, au cours des trois premiers trimestres de 2023, l’Union a installé plus de capacités solaires photovoltaïques qu’au cours de l’ensemble de l’année 2022 », indique le considérant du règlement. Cependant, la présomption d’intérêt public majeur des projets dans le domaine des énergies renouvelables ne sera pas prolongée, car une mesure similaire a été introduite dans la directive sur les énergies renouvelables (RED III), qui sera transposée par les États membres au plus tard mi-2024. Le nouveau règlement maintient toutefois une disposition cruciale reconnue dans le cadre du règlement d’urgence de 2022 : la priorité des projets ENR lors de l’octroi des permis. Les mesures relatives aux zones d’accélération des projets renouvelables sont également prolongées. Les projets peuvent ainsi être exemptés d’évaluation et les délais pour l’octroi de permis pour les opérations de rééquipement sont fixés à un maximum de six mois. Enfin, le texte souligne l’importance des mesures de conservation des espèces dans les projets.

Actu-environnement.com - Publié le 10/01/2024

Ambitions climatiques 2040 : l’UE lance le débat

Après avoir décidé de réduire de 55% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport à 1990, l’Union européenne se penche désormais sur ses objectifs climatiques pour 2040. Le but est de définir la feuille de route législative des années à venir ainsi que les nouvelles mesures d’adaptation à mettre en œuvre pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Les débats ont été ouverts le 15 janvier 2024 lors d’une rencontre des ministres de l’Environnement de l’UE. En février, la Commission européenne devra soumettre son évaluation des divers scénarios possibles, puis le nouvel exécutif européen présentera une proposition officielle aux États membres et aux eurodéputés à l’automne après les élections de juin. Pour rappel, le nouveau commissaire chargé du Climat, Wopke Hoekstra, avait suggéré en octobre 2023 une réduction nette d’au moins 90% des émissions par rapport à 1990 pour 2040. « Une baisse de 90% permettrait de maintenir le même niveau d’ambition et rythme de réduction (que pour la période 2020-2030) », a souligné l’eurodéputé Pascal Canfin. Cette proposition s’aligne avec le rapport publié en juin par le Conseil scientifique consultatif sur le climat de l’UE. Selon ce rapport, le taux de réduction requis impliquerait notamment des émissions « presque nulles » dans la production d’électricité et l’accélération des énergies renouvelables.

connaissancedesenergies.org - Publié le 15/01/2024

Economies d'énergie et émissions carbone

Système d’échange de quotas d’émission : l'UE élargit son champ d'action au transport maritime

Depuis le 1er janvier 2024, l'Union européenne (UE) a inclus le secteur du transport maritime dans son système d'échange de quotas d'émission (SEQE). Instauré en 2005 et révisé depuis, le SEQE de l'UE fonctionne en établissant chaque année des limites d'émissions et en mettant aux enchères des quotas. Chaque tonne de CO2 émise oblige l'entreprise à acheter un quota. En cas de dépassement, elle peut s’en procurer auprès d’une autre entreprise ou payer une amende. Ce système vise à inciter les émetteurs à réduire leurs émissions en recourant à des carburants alternatifs ou en améliorant leur efficacité énergétique. Selon Axel Coussement, professeur à l'École polytechnique de Bruxelles, le SEQE est efficace mais seule une volonté politique plus affirmée incitera les entreprises à modifier en profondeur leur stratégie énergétique. Dans cette optique, une récente réforme du SEQE prévoit une réduction de 62% des quotas proposés d'ici 2030, par rapport à l'objectif précédent de 43%. Pour le transport maritime, la mise en œuvre de cette mesure se fera progressivement pour faciliter la transition. Dans un premier temps, seuls les grands navires de charge et les navires à passagers devront acquérir des quotas. À partir de 2027, les grands navires offshore seront concernés. Les recettes de la vente de ces quotas seront réinvesties dans les énergies renouvelables, l'efficacité énergétique et le développement de nouvelles technologies visant à réduire les émissions de CO2.

rtbf.be - Publié le 07/01/2024

Allemagne : baisse historique des émissions de CO2

Selon une étude du groupe de réflexion Agora Energiewende publiée le 4 janvier 2024, les émissions de gaz à effet de serre en Allemagne ont atteint en 2023 leur niveau le plus bas depuis les années 1950, avec un total de 673 millions de tonnes d'équivalent CO2. Ce résultat dépasse l'objectif climatique fixé par le Gouvernement à 722 millions de tonnes. Pour rappel, le pays s'est engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 65% d'ici 2030 par rapport à 1990, en vue d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2045. D’après un communiqué publié par le régulateur allemand de l'énergie, Bundesnetzagentur, la part d'énergie renouvelable dans la production nationale a continué de croître, représentant plus de 55% de la production d'énergie en 2023, contre 48% en 2022. En parallèle, la production d'électricité à partir de charbon a atteint son plus bas niveau depuis les années 1960 et les émissions de CO2 de l'industrie allemande ont enregistré une diminution de 12% par rapport à 2022, soit 144 millions de tonnes. Par ailleurs, l'étude suggère que des fonds publics sont nécessaires pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de CO2 pour 2030.

usinenouvelle.com - Publié le 05/01/2024

Techniques et innovations

Construction : l’utilisation du « biochar » pour la fabrication du béton

Selon une étude publiée par le Journal of Cleaner Production, des chercheurs du Laboratoire fédéral suisse d'essai des matériaux et de recherche (EMPA) ont mis au point un procédé novateur permettant de fabriquer du béton neutre, voire négatif, en CO2. En lieu et place des granulats traditionnels, ces scientifiques ont utilisé du charbon végétal. Or ce « biochar » est obtenu par carbonisation pyrolytique à l’abri de l’air, un processus qui permet de fixer le CO2 au lieu de le libérer dans l’atmosphère. Le charbon végétal est ensuite mélangé avec de l'eau et du ciment pour créer des granulés qui remplaceront les granulés traditionnels dans la fabrication du béton. Cette nouvelle technologie permet de compenser les émissions de CO2 générées par la production du béton. Pour le béton léger, le potentiel d’émissions négatives est particulièrement notable, affirme l’EMPA. D’après le docteur Mateusz Wyrzykowski, qui a participé à l’étude, un mélange contenant 20% de granulés de carbone présente des émissions nettes nulles. Par ailleurs, ce nouveau procédé « ne nécessite pas de technologies spéciales », souligne-t-il. « En fait, la transformation de la biomasse en biochar est un processus facilement disponible dans de nombreux pays. Par conséquent, il pourrait être entièrement décentralisé et pourrait être réalisé localement », avance le docteur Mateusz Wyrzykowski.

rtbf.be - Publié le 12/01/2024