Réglementations et politique de l'énergie

Agrivoltaïsme : le Luxembourg attribue 52,7 MW dans le cadre d’un appel d’offres

Dans le cadre du premier appel d'offres lancé par le Luxembourg pour des installations agrivoltaïques, 52,7 MW de puissance photovoltaïque ont été attribués par le ministère de l'Énergie à quatorze projets. Les projets sélectionnés seront étalés sur 73,5 hectares à travers le pays et seront répartis sur différents types de terrains agricoles : des prairies, des pâturages pour divers animaux, des terres arables et un verger pour des poules pondeuses. Huit des quatorze projets incluront des suiveurs solaires et un autre impliquera la construction d’une ombrière d'ombrage. Selon le ministère, le processus de sélection a tenu en compte non seulement les coûts, mais également des considérations écologiques et agricoles, comme l'amélioration de la qualité écologique de la zone grâce au projet ainsi que le maintien de l'usage agricole de la terre. Promouvoir la biodiversité à travers des systèmes photovoltaïques était l’un des critères essentiels de cet appel d'offres. Les systèmes photovoltaïques d'une puissance inférieure à 2 MW, qui sont destinés à des utilisations variées, ont été priorisés.

pv-magazine.fr - Publié le 06/10/2023

Gaz fluorés : le plan de l'UE pour les réduire puis les éliminer d'ici 2050

Les États membres de l'Union européenne et les eurodéputés ont conclu le 5 octobre un accord pour accélérer la réduction des gaz fluorés, utilisés notamment dans les réfrigérateurs, les climatiseurs et les pompes à chaleur, entre 2024 et 2049, en prévision de leur élimination d'ici 2050. Il s’agit de puissants gaz à effet de serre, dont le pouvoir réchauffant est 1 000 à 10 000 fois plus élevé que le CO2. Cet accord vise à aligner les règles actuelles sur l'objectif de neutralité climatique de l'UE d'ici 2050. L'accord stipule aussi que les importations illégales de ces gaz doivent être mieux surveillées. Un amendement au protocole de Montréal a été adopté en 2016 pour limiter la production de ces gaz de 85%. L'accord de l'UE prévoit un calendrier précis pour les secteurs où il est possible (sur le plan technique et économique) de passer à des solutions de remplacement comme la réfrigération domestique, climatisation, pompes à chaleur. Cet accord doit encore être formellement approuvé par le Parlement et le Conseil avant d'entrer en vigueur.

liberation.fr - Publié le 05/10/2023

Energies renouvelables

Les acteurs de l’éolien français demandent « une politique industrielle ambitieuse »

Le 3 octobre 2023, les acteurs de l’éolien français, dont le syndicat France renouvelables s’est fait porte-parole, ont demandé à la France et à l’Europe « une politique industrielle ambitieuse » en faveur de leur secteur. « Tout ce qui compose l’écosystème électrique doit être localisé le plus possible en Europe et en France », a insisté Michel Gioria, délégué général de France renouvelables. Concrètement, il a indiqué attendre la présentation d’un « paquet éolien » européen le 24 octobre. En sus des mesures visant à renforcer l’investissement dans les sites de production existants, M. Gioria plaide pour une protection « réaliste et assumée » des entreprises européennes, dont les concurrents étrangers ne sont pas soumis aux mêmes règles de concurrence qu’au sein de l’UE. Le dirigeant espère également que les futurs appels d’offres incluront de nouveaux critères de composants d’origine européenne, à hauteur de 50% dans un premier temps. Côté France, le syndicat mise sur l’adoption dans le projet de loi de finances 2024 d’un crédit d’impôt pour soutenir les entreprises investissant dans les composants des énergies renouvelables.

connaissancedesenergies.org - Publié le 03/10/2023

Transition énergétique : un appel à accélérer pour améliorer la compétitivité industrielle

Lors d’une conférence de haut niveau à Paris le 29 septembre 2023, les dirigeants de la Banque européenne d’investissement (BEI), de la Banque centrale européenne (BCE) et de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) ont appelé les responsables gouvernementaux et les dirigeants des secteurs industriel et financier à accélérer la transition énergétique, afin de protéger la compétitivité et la stabilité financière de l’Europe. D’où l’importance de mobiliser des investissements supplémentaires en faveur de la durabilité environnementale, notamment avec un meilleur accès aux financements et la création d’une union des marchés des capitaux (UMC) verts. L’Union européenne (UE) s’est déjà engagée à investir au moins 30% de son budget pour la période 2021-2027 dans l’action climatique. De son côté, la BEI est « en bonne voie » pour contribuer à mobiliser 1 000 milliards d’euros en faveur de projets durables, avec un appui « à des niveaux sans précédent » aux initiatives dans le domaine des énergies propres. Par ailleurs, pour chaque euro investi par la BEI dans le secteur énergétique, 1,4 euro supplémentaire émanant du secteur privé est mobilisé. La BCE, elle, prend désormais en compte les considérations liées aux changements climatiques dans son cadre de politique monétaire et de stabilité financière.

eib.org - Publié le 29/09/2023

Tendances et acteurs

Suisse : la filière béton cherche des alternatives pour réduire son empreinte carbone

La Suisse, grande consommatrice de béton avec 584 kg par habitant par an, cherche des alternatives pour réduire les émissions de CO₂, car le béton représente 8% des émissions mondiales. Holcim, la plus grande entreprise mondiale du secteur, recycle désormais les déchets de béton, réduisant ainsi les émissions de CO₂ de 10%. « Nous récupérons du béton armé, un mélange de béton et d'acier. Tous ces matériaux sont réutilisés ; l'acier est envoyé dans une filière spéciale pour être recyclé, tandis que le béton est réutilisé dans la production de béton », témoigne Romain Roger, directeur du marché genevois de Holcim Suisse. « Nous parvenons à réduire les émissions de CO₂ de 10% par rapport au ciment standard [...]. Actuellement, nous produisons entre 10% et 15% de béton recyclé, et nous prévoyons d'atteindre 25% d'ici 2025. » poursuit-il. Pour contribuer à la décarbonation du secteur de la construction, plusieurs pistes ont été explorées pour présenter une alternative au béton recyclé. Le laboratoire des matériaux de construction de l'EPFL a par exemple développé le béton LC3, qui remplace une partie du ciment par des argiles calcinées. « Nous les chauffons à 800 degrés, soit environ la moitié de la température nécessaire pour le ciment, ce qui réduit la pollution due au combustible, et il n'y a pas non plus de décomposition de la roche calcaire. Avec ce mélange, nous pouvons réduire les émissions de CO2 de 40% par rapport au béton standard. Cela a un grand impact à l’échelle mondiale », explique Karen Scrivener, la chercheuse à l’origine de la formule béton LC3. D'autres chercheurs explorent des alternatives comme la terre crue, qui émet jusqu'à sept fois moins de CO₂ que le béton. En définitive, ces approches complémentaires au béton traditionnel contribuent à réduire son impact environnemental et s’avèrent être prometteuses pour l’avenir.

rts.ch - Publié le 29/09/2023