Précarité énergétique, rénovation énergétique des logements mais aussi ETS1/ETS2 sont les principales thématiques des recherches de Corinne Chaton, docteur en sciences économiques et chercheuse expert au département SEQUOIA. Elle a récemment publié dans la revue Energy and Buildings, dans le cadre de ses travaux à la R&D d’EDF. La publication porte sur un outil servant à évaluer l'impact des instruments financiers sur la rénovation énergétique et la précarité énergétique en France.

Connaissez-vous l'auteur ?

Docteur en sciences économiques, spécialiste en microéconomie et chercheuse expert, Corinne Chaton exerce au département SEQUOIA. Elle travaille actuellement sur l’impact de politiques publiques sur le comportement des ménages et des entreprises. Précarité énergétique, rénovation énergétique des logements mais aussi ETS1/ETS2 sont les principales thématiques de ses recherches. Elle est affiliée au Centre de Recherche en Economie et Statistiques (CREST) ainsi qu’au Laboratoire de Finance des Marchés de l'Energie.

 

Publication dans la revue Energy and Buildings

Impact of public policies on the dynamics of energy retrofit and fuel poverty in mainland France

Impact des politiques publiques sur la dynamique de la rénovation énergétique et de la précarité énergétique en France métropolitaine

Dans quel cadre s'intègrent ces travaux ?

En l'absence de données fiables, il est difficile pour certains pays, comme la France, d’étudier les impacts des aides financières aux investissements dans la rénovation énergétique des logements tant sur la dynamique de la rénovation énergétique que sur la précarité énergétique. Pour pallier ce manque de données, un outil a été développé.

Pour évaluer l’impact de politiques d’aide à la rénovation énergétique des logements, le modèle de microsimulation EPEE (Etude de la Précarité Energétique via l’Economètrie), qui a fait précédement l’objet d’une publication (« Simulation of fuel poverty in France » dans Energy Policy, Volume 140, May 2020, par Corinne Chaton et Alexandre Gouraud), a été adapté. Cette adaptation a été réalisée dans le cadre du projet HERMES, projet financé par l’ADEME (APR Finance Climat) et abrité au sein du projet Macroéconomie de la R&D.  Elle permet d'apprécier l'impact de politiques publiques, des variations des prix des énergies et des revenus sur la précarité énergétique, mais également d’éventuellement améliorer nos actions vis à vis des précaires et d'aider le Groupe à se positionner dans les échanges réglementaires. L’étude a été présentée lors de conférences, séminaires et au Commissariat général au développement durable (CGDD). 

Publication

En bref

En tant que mesure structurelle, la rénovation énergétique des logements apparaît comme un levier important pour sortir certains ménages de la précarité énergétique ou empêcher d'autres d'y entrer. Mais, plusieurs obstacles entravent une rénovation efficace. L'un d'entre eux est l'incapacité de nombreux ménages à financer des travaux de rénovation. La plupart des pays de l'UE ont donc mis en place des instruments financiers et fiscaux pour accélérer les investissements dans la rénovation énergétique des bâtiments, nécessaire pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050. Subventionner la rénovation des logements les moins performants sur le plan énergétique n'est pas, à elle seule, la solution la plus efficace pour réduire la précarité énergétique.

Répartition des logements au 1er janvier 2018 selon leur label DPE

L'abstract

L’outil présenté dans l’article tient compte des trois facteurs prédominants dans la notion de précarité énergétique, à savoir les revenus des ménages, la qualité de leur logement et les prix des énergies. Le modèle est testé dans le cas français avec des valeurs réelles pour les variations des prix de l'énergie et du revenu disponible.  Il a été calibré pour reproduire la répartition des logements en fonction de leur performance énergétique en 2017.  D’après les simulations si les subventions sont allouées aux deux premiers quintiles de revenus, la réduction de la précarité énergétique en France métropolitaine sera plus importante que si les subventions étaient uniquement allouées aux ménages vivant dans des logements classés E, F et G au diagnostic de performance énergétique (DPE). L'un des avantages de subventionner la rénovation en fonction de la performance énergétique du logement est que cela incite les propriétaires occupants à faire réaliser un DPE de leur logement. Bien sûr, vivre dans un logement plus économe en énergie contribue à réduire la consommation d'énergie, mais pour éviter (ou sortir de) la précarité énergétique, il faut disposer d'un revenu suffisant pour acquérir un niveau d'énergie suffisant pour vivre décemment sans renoncer à d’autres bien de première nécessité (alimentation, frais de santé, etc.). La détermination de ce niveau d’énergie fait l’objet d’une autre étude, menée dans le cadre du projet ANR BEEPP (Building energy efficiency and public policies).

Domaine de publication : Neutralité carbone, Politiques rénovation énergétique des logements, Précarité énergétique

La revue Energy and Buildings

Energy and Buildings est une revue internationale consacrée aux recherches sur l'utilisation de l'énergie et l'efficacité énergétique dans les bâtiments. L'objectif est de présenter de nouveaux résultats de recherche et de nouvelles pratiques éprouvées visant à réduire les besoins énergétiques d'un bâtiment et à améliorer la qualité de l'environnement intérieur. La revue privilégie les articles de recherche pratique et expérimentale, ainsi que les avancées théoriques validées par des données expérimentales. 

Impact Factor 2025 : 6.6
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