Les émissions de CO2 proviennent essentiellement de la combustion d'énergie et la consommation représente la part la plus importante des gaz à effet de serre (GES). C’est donc le premier domaine d'intervention pour réduire les émissions de CO2. En amont, les choix de production de l'électricité et la recherche pour capturer le dioxyde de carbone constituent un autre domaine d'intervention pour réduire ces émissions.
Chaque pays doit œuvrer pour réduire son intensité énergétique finale, c’est-à-dire le rapport entre sa consommation d'énergie et sa croissance économique. Une intensité énergétique qui s’améliore est signe d’une plus grande production de richesse pour une même consommation d’énergie.
Pour cela, il s'agit de jouer sur le levier de l'éco-efficacité par la maîtrise de la demande et la réduction du contenu carbone de la consommation d'énergie dans les secteurs les plus énergivores : bâtiments, transports, industrie.
Selon une étude réalisée par l’Agence Internationale de l’Energie, la contribution de la maîtrise de la consommation à la réduction des émissions pourrait atteindre les deux tiers du total dans les pays émergents, en développement et en transition, et environ 50 % dans les pays développés.
Que ce soit au niveau de sa production ou de sa consommation, à l'échelle d'une entreprise ou au quotidien, chacun doit s'efforcer de mettre en œuvre des moyens techniques et comportementaux pour économiser l'énergie et mieux l'utiliser. L'énergie la moins émettrice est celle que l'on ne consomme pas.
Comment réduire la consommation d'énergie ?
Dans le bâtiment
En France, en 2018, les bâtiments (résidentiels et tertiaires) sont responsables de 24 % des émissions de CO2 (chauffage, eau chaude sanitaire, cuisson).
C'est l'un des secteurs qui a le plus grand potentiel de réduction grâce à :
- la limitation des situations de consommation d’énergie dans les différents usages (éclairage, chauffage, électroménager, climatisation…) ;
- une meilleure isolation des bâtiments anciens et neufs pour réduire le besoin de chauffage (murs, vitrages, toitures, matériaux…) ;
- le développement d’équipements décentralisés pour la production d’électricité, de chauffage et d’eau chaude utilisant :
- de nouvelles technologies, comme la pile à combustible ;
- des énergies renouvelables, comme le photovoltaïque, le chauffe-eau solaire, le chauffage au bois ... ;
- l'utilisation de technologies telles que le compteur intelligent, pour mesurer en temps réel la consommation, l'adapter en conséquence et contribuer ainsi à réduire la production globale d'électricité.
Depuis 2000, en France, des dispositions encadrent les processus de rénovation des bâtiments anciens et de construction de bâtiments neufs. Elles ont pour objectif la prise en compte de toutes les possibilités d’amélioration de la performance énergétique des bâtiments en terme d'isolation, d'orientation, d'équipements ayant recours aux énergies renouvelables, de consommations de ressources énergétiques…
Dans les transports
En France, en 2018, les transports sont responsables de 42 % des émissions de CO2.
Réduire les émissions de CO2 dans ce secteur consiste à :
- développer les transports en commun, moins gourmands en pétrole que les voitures ;
- développer des voitures moins polluantes (moteur, climatisation, véhicules électriques et hybrides rechargeables…) ou avoir recours à des carburants moins émetteurs, comme le diesel ;
- modifier les comportements individuels (choix de transport, respect des limitations de vitesse, conduite au volant…).
Dans l'industrie
En France, en 2018, les industries de l’énergie représentent une faible part des émissions de CO2 (14 %), compte-tenu de la part importante du nucléaire (70,6 %) dans le mix énergétique national.
Les industries manufacturières et la construction représentent 17 % des émissions de CO2.
En France, grâce à l’amélioration des procédés et des technologies de production permet de produire autant en consommant moins d’énergie, les secteurs de l’industrie ont le plus contribué à la baisse des émissions entre 1990 et 2018 : industrie manufacturière (- 33 %), industrie de l’énergie (- 37 %).
Choix énergétiques et recherche
Réduire le contenu carbone de la production d’énergie
L’efficacité énergétique peut être améliorée au niveau des modes de production centralisés et dans les choix énergétiques des différents pays :
- en augmentant le rendement énergétique des installations et en limitant les pertes lors de la production, du transport et de la distribution, grâce à des technologies plus performantes. Par exemple le remplacement de vieilles centrales thermiques au charbon par des centrales à vapeur supercritique ou par des cycles combinés gaz, le développement de la production combinée de chaleur et d'électricité (cogénération) ;
- en utilisant les énergies non émettrices de CO2 comme moyen de production d’énergie :
- non renouvelables, comme le nucléaire ;
- renouvelables : hydraulique, éolien, solaire photovoltaïque, géothermie, biomasse, énergies marines.
Capter le CO2
Limiter la déforestation et développer les puits de carbone
L'extension des forêts peut aussi avoir un impact important sur les émissions de gaz à effet de serre d'un pays. Grâce au mécanisme de la photosynthèse, les forêts fixent des quantités importantes de CO2, constituant ainsi de véritables puits de carbone. En France, chaque année, c’est près de 70 millions de tonnes de CO2 captées, soit 15 % d'émissions de gaz à effet de serre nationale.
Capturer et séquestrer le CO2
En amont du processus de combustion ou en aval de celle-ci dans les fumées des moyens d’énergie centralisés, il s’agirait de capturer le CO2 et de le stocker dans le sous-sol selon différentes techniques, totalement dédiées à cette fin ou dans le cadre d’une activité d'extraction, comme celle du pétrole ou du gaz naturel. Cette solution en est encore au stade de la recherche et les premières expérimentations ne font que commencer (aux Etats-Unis, au Canada, en Australie et en Europe).
Capter le CO2 produit par les centrales thermiques
Des recherches sur le captage et le stockage du CO2 sont en cours d’expérimentation.
En mai 2013, la centrale thermique du Havre a lancé la première phase de test de son démonstrateur de captage de CO2. Grâce à un solvant aux amines, cette technologie rend possible l’extraction du CO2 contenu dans la fumée issue de la combustion du charbon. 1 tonne de CO2 par heure pourrait ainsi être captée par ce dispositif. Ce test constitue une étape indispensable en vue d’un éventuel développement industriel de cette technologie.