Concernant l'accès à l'énergie, essentielle pour la plupart des activités et facteur de développement, le fossé est grand entre les pays industrialisés et les pays en développement. Une inégalité à laquelle tentent de répondre les politiques internationales actuelles.

Des déséquilibres aux lourdes conséquences

La population mondiale va passer de 6 à 9 milliards de personnes en un demi-siècle : cette croissance concernera surtout les pays en développement où vivent la quasi-totalité des 2 milliards de personnes qui ne disposent pas d’une énergie suffisante et les 1,6 milliard qui n'ont accès ni à l’électricité, ni à aucune forme d’énergie moderne pour la cuisson. Par exemple, seuls 25 % des Africains ont accès à l’énergie moderne.

Cette inégalité d'accès à l'énergie est un grave obstacle au développement ainsi qu'à la santé :

  • - la Banque mondiale estime que dans les PED, 2 millions de personnes meurent chaque année de la pollution liée à la mauvaise qualité de l’énergie de cuisson ;
  • - le temps passé chaque jour par les femmes et les enfants pour cuisiner et aller chercher du bois de feu et de la biomasse pourrait être utilisé à des fins productives;
  • - dans de nombreuses régions, les besoins de bois de feu et de combustible entraînent une déforestation de grande envergure.

Apporter l'électricité à ces populations permet :

  • - d'améliorer la vie quotidienne, en particulier celles des femmes : certaines taches deviennent mécaniques comme piler le mil ou puiser de l'eau ;
  • - de contribuer à la santé : les vaccins peuvent être conservés au frais ;
  • - d'améliorer l'éducation : les salles de cours sont mieux éclairées et les adultes peuvent suivre des cours du soir d'alphabétisation ;
  • - de développer l'économie locale : les hommes peuvent gagner leur vie dans d'autres secteurs d'activités que l'agriculture et évitent ainsi de s'exiler dans les grandes villes pour chercher un emploi.

Aucun des Objectifs du Millénaire pour le développement, fixés par les Nations unies en 2000, ne pourra être atteint sans une action forte en faveur d’une amélioration de l’accès à l’énergie dans les pays du Sud.

Des solutions adaptées à chaque contexte

En fonction des pays et des localisations, plusieurs réponses peuvent être apportées.

Pour produire suffisamment d'électricité pour les villages non raccordés au réseau, sans que cela soit trop coûteux et sans nuire à l'environnement et à la santé des habitants, les installations décentralisées, simples à exploiter et ayant recours aux énergies renouvelables sont privilégiées :

  • - Panneaux solaires (électrification, pompage eau…)
  • - Eoliennes
  • - Mini-centrales hydrauliques

Dans d'autres zones, cela peut également se traduire :

  • - par la construction de centrales de production d'électricité : nucléaires, hydrauliques…
  • - par le développement de réseaux d'interconnexion entre les régions et les pays pour réaliser des économies d'échelles

Pour soutenir ce développement tout en limitant l'augmentation de l'intensité énergétique, le transfert de technologie des pays industrialisés vers les pays en développement constitue un élément clé.

C'est, entre autre, l'une des finalités du « mécanisme de développement propre » (MDP) mis en place par le protocole de Kyoto :

  • pour les pays industrialisés : il s’agit de réduire les coûts de mise en œuvre de leurs obligations internationales de réduction des émissions de gaz à effet de serre
  • pour les pays en développement : il s’agit d’accueillir des projets de réductions des émissions de gaz à effet de serre qui contribuent à leur développement durable (socio-économique, environnemental, technologique…)

Pour relever ce défi majeur sans aggraver la situation environnementale actuelle, les pays en développement et en particulier les pays émergents en plein industrialisation, doivent également faire preuve de volontarisme, notamment en terme d'efficacité énergétique et d'économies d'énergie.