Chaque pays doit œuvrer pour réduire son intensité énergétique finale, c’est-à-dire le rapport entre sa consommation d'énergie et sa croissance économique. Une intensité énergétique qui s’améliore est signe d’une plus grande production de richesse pour une même consommation d’énergie.
Pour cela, il s'agit de jouer sur le levier de l'éco-efficacité par la maîtrise de la demande et la réduction du contenu carbone de la consommation d'énergie dans les secteurs les plus énergivores : bâtiments, transports, industrie.
Selon une étude réalisée par l’Agence Internationale de l’Energie, la contribution de la maîtrise de la consommation à la réduction des émissions pourrait atteindre les deux tiers du total dans les pays émergents, en développement et en transition, et environ 50 % dans les pays développés.
Que ce soit au niveau de sa production ou de sa consommation, à l'échelle d'une entreprise ou au quotidien, chacun doit s'efforcer de mettre en œuvre des moyens techniques et comportementaux pour économiser l'énergie et mieux l'utiliser. L'énergie la moins émettrice est celle que l'on ne consomme pas.
Comment réduire la consommation d'énergie ?
Dans le bâtiment
C'est l'un des secteurs qui a le plus grand potentiel de réduction grâce à :
- la limitation des situations de consommation d’énergie dans les différents usages (éclairage, chauffage, électroménager, climatisation…) ;
- une meilleure isolation des bâtiments anciens et neufs pour réduire le besoin de chauffage (murs, vitrages, toitures, matériaux…) ;
- le développement d’équipements décentralisés pour la production d’électricité, de chauffage et d’eau chaude utilisant :
- de nouvelles technologies, comme la pile à combustible ;
- des énergies renouvelables, comme le photovoltaïque, le chauffe-eau solaire, le chauffage au bois ... ;
- l'utilisation de technologies telles que le compteur intelligent, pour mesurer en temps réel la consommation, l'adapter en conséquence et contribuer ainsi à réduire la production globale d'électricité.
En France, des dispositions encadrent les processus de rénovation des bâtiments anciens et de construction de bâtiments neufs. Elles ont pour objectif la prise en compte de toutes les possibilités d’amélioration de la performance énergétique des bâtiments en terme d'isolation, d'orientation, d'équipements ayant recours aux énergies renouvelables, de consommations de ressources énergétiques…
Dans les transports
Réduire les émissions de CO₂ dans ce secteur consiste à :
- développer les transports en commun, moins gourmands en pétrole que les voitures ;
- développer des voitures moins polluantes (moteur, climatisation, véhicules électriques et hybrides rechargeables…) ou avoir recours à des carburants moins émetteurs, comme le diesel ;
- modifier les comportements individuels (choix de transport, respect des limitations de vitesse, conduite au volant…).
Dans l'industrie
En France, l’amélioration des procédés et des technologies de production permet de produire autant en consommant moins d’énergie.
Choix énergétiques et recherche
Réduire le contenu carbone de la production d’énergie
L’efficacité énergétique peut être améliorée au niveau des modes de production centralisés et dans les choix énergétiques des différents pays :
- en augmentant le rendement énergétique des installations et en limitant les pertes lors de la production, du transport et de la distribution, grâce à des technologies plus performantes. Par exemple le remplacement de vieilles centrales thermiques au charbon par des centrales à vapeur supercritique ou par des cycles combinés gaz, le développement de la production combinée de chaleur et d'électricité (cogénération) ;
- en utilisant les énergies non émettrices de CO₂ comme moyen de production d’énergie :
- non renouvelables, comme le nucléaire ;
- renouvelables : hydraulique, éolien, solaire photovoltaïque, géothermie, biomasse, énergies marines.
Capter le CO₂
Limiter la déforestation et développer les puits de carbone
L'extension des forêts peut aussi avoir un impact important sur les émissions de gaz à effet de serre d'un pays. Grâce au mécanisme de la photosynthèse, les forêts fixent des quantités importantes de CO₂, constituant ainsi de véritables puits de carbone. En France, chaque année, c’est près de 70 millions de tonnes de CO₂ captées, soit 15 % d'émissions de gaz à effet de serre nationale.
Capturer et séquestrer le CO₂
En amont du processus de combustion ou en aval de celle-ci dans les fumées des moyens d’énergie centralisés, il s’agirait de capturer le CO₂ et de le stocker dans le sous-sol selon différentes techniques, totalement dédiées à cette fin ou dans le cadre d’une activité d'extraction, comme celle du pétrole ou du gaz naturel. Cette solution en est encore au stade de la recherche et les premières expérimentations ne font que commencer (aux Etats-Unis, au Canada, en Australie et en Europe).
Capter le CO₂ produit par les centrales thermiques
Des recherches sur le captage et le stockage du CO₂ sont en cours d’expérimentation.