Début juin, les équipes de l'EPR réalisaient leur programme d'essais à 60%, permettant de valider le comportement du réacteur dans des conditions proches de celles en exploitation industrielle. Le 19 juin, le réacteur a été mis à l’arrêt dans le cadre du programme d’essais. Cet arrêt se prolonge afin de réaliser une intervention sur les soupapes du circuit primaire principal.
Quelques jours après la réussite du test BAS108, qui a démontré la capacité de l’EPR à faire face à une perte totale d’alimentation électrique, les équipes de Flamanville 3 ont entamé, le 28 mai en fin de journée, une séquence d’essais à 60 % de puissance, marquant une nouvelle étape décisive dans le programme de démarrage du réacteur.
L’objectif de cette phase est de vérifier que le réacteur fonctionne de manière stable et sûre à un niveau de puissance intermédiaire. Cela passe par une série d’essais sur le cœur, les systèmes de régulation et les équipements électriques dans des conditions d’exploitation normales à un niveau de puissance encore jamais atteint.
Lors de cette phase d’essais, le réacteur a été arrêté et cet arrêt a été prolongé. Après analyse de résultats non satisfaisants, une intervention est nécessaire, afin de procéder à l’usinage de pièces des soupapes du circuit primaire principal présentant un défaut d’étanchéité.
L’activité va consister à intervenir mécaniquement sur les composants de la soupape (usinage). Cette activité mobilise des salariés EDF et des salariés d’entreprises partenaires et se déroulent dans la partie nucléaire de l’installation, avec des contraintes logistiques et de radioprotection. Les arrêts s’intègrent dans le processus de démarrage : ils permettent de valider les procédures d’exploitation, de détecter tous les réglages complémentaires et interventions à réaliser, afin que le réacteur puisse réaliser son premier cycle de production en toute sûreté et fiabilité. Le démarrage de l’EPR est un processus long et complexe avec la mise en service de certains matériels pour la première fois.
Après l'arrêt, reprise des essais à 60 % de puissance : les grands transitoires
La seconde moitié du palier est consacrée aux « grands transitoires », des séquences d’essais dynamiques qui sont associées à des perturbations sur le fonctionnement de l’installation : arrêt manuel du réacteur, déclenchement de la turbine ou encore fonctionnement isolé du réseau. Ces séquences permettent de vérifier si tous les automatismes réagissent comme attendu, sans déclencher d’alarme.
Une préparation rigoureuse pour une montée en puissance en toute sûreté
Une équipe dédiée d’ingénieurs expérimentés teste chaque procédure en amont sur un simulateur, afin d’anticiper les interactions entre les différents systèmes et d’ajuster les consignes si nécessaire. Cette approche, inspirée des retours d’expérience d’autres EPR à l’international, renforce la fiabilité des essais. « Le simulateur est un outil précieux : il nous permet de tester des hypothèses, de former les équipes et de valider les scénarios avant leur mise en œuvre réelle », explique Romain, ingénieur en charge de ces essais.
Prochain palier d'essais à 80 % de puissance
À l’issue de cette séquence, un rapport technique complet sera transmis à l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection. Ce document est indispensable pour obtenir l’autorisation de poursuivre la montée en puissance du réacteur au-delà de 80 %. Cette étape est donc essentielle, tant pour la sûreté que pour la performance de l’installation.