Alors que l’exercice national de sûreté du 16 octobre 2025 s’est achevé, et en prévision de la réunion publique de débriefing du 11 décembre 2025, découvrez comment les équipes de la centrale s’y sont préparées.
Un exercice de crise national, c'est quoi ?
En application d’une circulaire interministérielle, les pouvoirs publics doivent tester l’organisation de crise qui serait mise en œuvre en cas de gestion d’un accident nucléaire. Réalisé tous les 5 ans pour chaque centrale, ce type d’exercice permet à tous les acteurs concernés de s’entraîner ensemble, sur un scenario élaboré, pour mettre en œuvre des actions souvent dimensionnantes, comme une mise à l’abri de riverains dans une commune, ou une évacuation scolaire. EDF a la charge de la gestion technique de la situation accidentelle et les pouvoirs publics en responsabilité de la protection de la population.
L’exercice du 16 octobre 2025 mobilisait la préfecture, l’Autorité de sûreté du nucléaire et de radioprotection (ASNR), la cellule de crise du Groupe EDF, des collectivités. Côté EDF, près de 220 équipiers (2 x 110 personnes, car l’exercice se faisait avec une relève) et une quinzaine d’observateurs internes ou externes ont pris part à l’exercice. D’autres salariés, non impliqués dans l’exercice le jour J, ont participé à la préparation de l’exercice dans différents groupes de travail.
Les équipes de Flamanville s’entrainent environ 9 fois par an sur des scenarios techniques. En associant de manière régulière des parties prenantes (SDIS 50, PSPG...).
Point de départ : le scénario
Jean Gabin aurait pu dire « pour faire un bon exercice, il fallait 3 choses : premièrement un bon scénario, deuxièmement un bon scénario, troisièmement un bon scénario ». Il s’agit en effet d’écrire un scénario techniquement crédible, permettant à toutes les parties prenantes de s’entraîner. Ce rôle revenait à EDF (l’ASNR étant l’autre scénariste possible sur ce type d’exercice). Près de 3 semaines à 1 mois sont nécessaires pour construire un scénario qui sera affiné ensuite au fur et à mesure pour répondre aux contraintes des uns et des autres. Le groupe de travail « scénario » comprenait 3 scénaristes spécialistes de la thématique « environnement », 2 scénaristes “thermo-hydraulique”, 2 scénaristes « environnement et effluents » du côté d'EDF, 2 salariés en appui de suivi et développement et 1 ingénieur “plan d’urgence interne” du côté de l’ASNR. Le service formation d’EDF Flamanville, et des volontaires du service conduites ont testé pendant 2 semaines l’exercice au simulateur, pour en vérifier sa crédibilité.
Un groupe de travail « Sanitaire »
Le service médical du site a lui aussi été sur le pont, au sein du groupe de travail « sanitaire ». Un exercice de cette ampleur lui permet de travailler avec l’Officier des sapeurs-pompiers détaché sur site, le SAMU et les centres hospitaliers. C’est là encore une occasion rare de tester la logistique de la chaine sanitaire, pour prise en charge et soin par l’équipe soignante du site d’un blessé contaminé, puis par les secours extérieurs et les professionnels hospitaliers.
Un groupe de travail « Mesures »
Le service technique environnement a contribué au groupe de travail « Mesures », en poursuivant l’entretien habituel des balises autour de la centrale (balises de mesure et sirènes d’alerte). Le camion environnement équipé d’appareils de mesure de la radioactivité a circulé autour du site, guidé depuis le Centre de crise local (CCL), pour prendre les mesures indispensables aux prises de décision opérationnelles. Il dispose de matériels permettant aux salariés de faire différents types de prélèvements (sol / eaux stagnantes / eaux souterraines / végétaux / eaux de pluie…).
La pression médiatique
La transmission d’information sur la situation et son évolution est également un des points d’observation de l’exercice de crise. Les astreintes Communication du site de Flamanville, du Groupe EDF, de la préfecture et de l’ASNR sont en lien pour diffuser les informations utiles à la presse et aux administrés. Des journalistes étaient présents le jour J pour exercer une pression médiatique pendant toute la durée de l’exercice et simuler des retombées presse.
En parallèle, les services communication de la préfecture, du site EDF, de la commune de Flamanville, du département et de la Commission locale d’information (CLI) ont élaboré une stratégie de communication à destination des “vrais” médias, des collectivités, des réseaux sociaux. L’objectif : donner de la visibilité sur l’exercice, informer et rappeler les gestes de protection en cas de crise réelle. Cet exercice est aussi une belle occasion sensibiliser à nouveau sur le risque nucléaire et la façon de réagir.
NOTA / Le scénario a nécessité des adaptations sur les spécificités techniques de l’EPR, pour permettre au maximum d’entités de participer à l’exercice et aux pouvoirs publics de déployer les mesures en conséquence.