L’EPR de Flamanville poursuit sa montée en puissance. Les essais menés actuellement à 60 % de capacité permettent de valider le comportement du réacteur dans des conditions proches de celles en exploitation industrielle. Une phase stratégique avant le passage à 80 %.
Quelques jours après la réussite du test BAS108, qui a démontré la capacité de l’EPR à faire face à une perte totale d’alimentation électrique, les équipes de Flamanville 3 ont entamé, le 28 mai en fin de journée, une séquence d’essais à 60 % de puissance, marquant une nouvelle étape décisive dans le programme de démarrage du réacteur.
L’objectif de cette phase est de vérifier que le réacteur fonctionne de manière stable et sûre à un niveau de puissance intermédiaire. Cela passe par une série d’essais sur le cœur, les systèmes de régulation et les équipements électriques dans des conditions d’exploitation normales à un niveau de puissance encore jamais atteint.
Les grands transitoires : un test de réactivité
La seconde moitié du palier est consacrée aux « grands transitoires », des séquences d’essais dynamiques qui sont associées à des perturbations sur le fonctionnement de l’installation : arrêt manuel du réacteur, déclenchement de la turbine ou encore fonctionnement isolé du réseau. Ces séquences permettent de s’assurer que tous les automatismes réagissent comme attendu, sans déclencher d’alarme.
Une préparation rigoureuse pour une montée en puissance maîtrisée
Une équipe dédiée d’ingénieurs expérimentés testent chaque procédure en amont sur un simulateur, afin d’anticiper les interactions entre les différents systèmes et d’ajuster les consignes si nécessaire. Cette approche, inspirée des retours d’expérience d’autres EPR à l’international, renforce la fiabilité des essais. « Le simulateur est un outil précieux : il nous permet de tester des hypothèses, de former les équipes et de valider les scénarios avant leur mise en œuvre réelle », explique Romain Laurencin, ingénieur en charge de ces essais.
Cap sur les 80 %
À l’issue de cette séquence, un rapport technique complet sera transmis à l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection. Ce document est indispensable pour obtenir l’autorisation de poursuivre la montée en puissance du réacteur au-delà de 80 %. Cette étape est donc essentielle, tant pour la sûreté que pour la performance de l’installation.