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Centrale de Chinon A

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Chinon A1 - A2 - A3

1. Carte d’identité

Chinon A1, A2 et A3 sont trois réacteurs à Uranium Naturel Graphite Gaz (UNGG) respectivement d’une puissance de 60, 120 et 500 MWe situé sur la commune d’Avoine, dans le département de l’Indre-et-Loire. Ils ont été respectivement mis en service en 1963, 1965 et 1966 et arrêtés définitivement en 1973, 1985 et 1990.  C’est à Chinon que le programme nucléaire a débuté à la fin des années 1950.
Les réacteurs de technologie UNGG sont des réacteurs particulièrement complexes à démanteler en raison de leur technologie, de leur grande taille et du volume important de déchets que leur déconstruction produit. Six réacteurs de cette technologie sont aujourd’hui en démantèlement en France (Bugey 1, Saint-Laurent A1 – A2, Chinon A1 -A2 - A3). Le parc nucléaire a depuis été constitué de réacteurs utilisant une autre technologie, dite de « Réacteur à eau pressurisée (REP) », qui permet aujourd’hui à EDF de disposer d’un parc standardisé de 56 réacteurs.

2. Cadre juridique et premières étapes du démantèlement

Le démantèlement partiel du réacteur de Chinon A1 (« La Boule ») a été terminé en 1984. Depuis 1986, elle a été transformée en musée. Le démantèlement partiel de Chinon A2 s'est achevé en 1992. Le démantèlement partiel de Chinon A3 a été réalisé de 1993 à 2007.
Dès la mise à l’arrêt des réacteurs, EDF a mené les premières opérations de démantèlement (vidange des circuits, évacuation du combustible, etc.). Ces opérations ont permis d'éliminer 99,9% de la radioactivité présente sur site.
Le décret d'autorisation de démantèlement du réacteur de Chinon A3 a été obtenu en 2010 après une enquête publique réalisée en 2009.
Pour les réacteurs de Chinon A1 et A2, les demandes de décret seront déposées dans les prochaines années.
Après de nombreux échanges avec EDF et consultation du public, l’ASN a adopté en 2020 deux décisions qui encadrent les prochaines étapes concernant le démantèlement des réacteurs UNGG. EDF va s’appuyer sur un démonstrateur industriel unique au monde construit à proximité du site de Chinon pour préparer les opérations de démantèlement de ces réacteurs. EDF procédera ensuite au démantèlement du réacteur tête de série « Chinon A2 » et à la mise en configuration sécurisée des cinq autres réacteurs, dans l’attente du retour d’expérience de cette première opération. Puis EDF déconstruira ces cinq réacteurs simultanément. Ce programme volontariste de déconstruction des réacteurs UNGG constitue une première mondiale à cette échelle industrielle. Dans le monde, seuls deux réacteurs de ce type, de petite taille, ont déjà été démantelés.

3. Avancement du démantèlement

• Chinon A2

Chinon A2 sera la tête de série du démantèlement du caisson-réacteur.
Sur Chinon A2, les bâtiments nucléaires ont été vidés de leurs équipements (sauf le caisson et les échangeurs). Les prochains travaux de démantèlement concerneront les échangeurs.
Les travaux de démantèlement du caisson réacteur sont prévus entre 2030 et 2060. Ils consistent en une ouverture par le haut du caisson réacteur suivie par la mise en place d’une plateforme de démantèlement équipée de moyens télé-opérés. Le démantèlement s’effectue ensuite depuis la plateforme en commençant par les structures métalliques supérieures puis l’empilement de briques de graphite et enfin les structures métalliques inférieures.

• Chinon A3

Sur Chinon A3, les bâtiments nucléaires ont été vidés de la plupart de leurs équipements. Parmi les chantiers majeurs récents menés sur ces opérations de démantèlement nucléaire, on peut citer le chantier de démantèlement des échangeurs dans le local dit « sud » de Chinon A3, qui a duré 5 ans et permis de déposer 96 « bouteilles ». Chaque bouteille mesure 13 mètres de long, pèse 18 tonnes et était fixée à une hauteur de 30 mètres. EDF a engagé en 2018, les travaux de démantèlement des échangeurs de Chinon A3 côté « nord ». Ce chantier devrait s’achever en 2022. L’ensemble des travaux de mise en configuration sécurisée du caisson devraient être achevés à l’horizon 2030 en attendant le retour d’expérience du caisson tête de série.

• Chinon A1

Chinon A1 a la particularité d’être une sphère de 55 mètres de diamètre et de 47 mètres de hauteur.
Après que les bâtiments nucléaires furent partiellement vidés de leurs équipements (sauf le caisson et les échangeurs), Chinon A1 a été transformé en 1986 en Musée de l’Atome ouvert au public. La « Boule » de Chinon reçoit environ 2 000 visiteurs par an.
La suite des travaux interviendra dès l’obtention du décret du démantèlement.

4. Déconstruction des réacteurs nucléaires en France

La déconstruction est une étape normale de la vie d’une centrale nucléaire pour laquelle EDF assume l’entière responsabilité sur les plans financier, technique et réglementaire.
EDF dispose d’une expertise unique en matière de déconstruction et mène actuellement 9 chantiers de déconstruction, de 4 technologies différentes (1 réacteur à eau lourde, 6 réacteurs à uranium naturel-graphite-gaz, 1 réacteur à neutrons rapides et 1 réacteur à eau pressurisée). Au sein du Groupe EDF, 1 000 personnes sont mobilisées sur les opérations de déconstruction et la gestion des déchets radioactifs.
EDF se positionne comme un acteur majeur sur le marché de la déconstruction au niveau international via sa filiale CYCLIFE, qui porte des offres en services d’ingénierie et de gestion de déchets.

Rapport d'évaluation complémentaire de la sûreté de la centrale de Chinon A

Suite à l'accident au Japon, l'ASN, mandatée par le Gouvernement, avait demandé le 5 mai 2011 à chaque opérateur français de site nucléaire de réévaluer l'état de la sûreté de ses installations à l'aune des événements de Fukushima et de rédiger un rapport d'évaluation complémentaire de sûreté site par site.

Conformément au planning défini, les 6 rapports ECS concernant les réacteurs en démantèlement d'EDF ont été remis le 15 septembre 2012 à l'Autorité de Sûreté Nucléaire.

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