Événements significatifs du domaine sûreté concernant la centrale nucléaire de Paluel, déclarés au niveau 0 sous l’échelle INES en septembre 2025.


Démarrage non programmé d’une pompe non requise lors d’un essai
Le 28 août 2025, l’unité de production n°2 est en arrêt programmé pour maintenance. Les équipes en charge du pilotage du réacteur réalisent un essai périodique sur la turbine à combustion (TAC), une des sources d’alimentation de secours externes* de l’unité de production. Pendant l’essai, un agent réalise une action non conforme à la procédure qui encadre la réalisation du test. Cette situation entraîne le démarrage d’une pompe sur le circuit d’alimentation de secours des générateurs de vapeur**.
Cet événement n’a eu aucune conséquence réelle sur la sûreté de l’installation ou l’environnement mais a entraîné le démarrage d’un matériel qui n’était pas requis pendant cette phase de l’arrêt programmé pour maintenance. La direction de la centrale de Paluel a déclaré à l’autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection cet événement significatif pour la sûreté au niveau 0 de l’échelle INES le 2 septembre 2025.

*Une centrale nucléaire dispose de cinq sources d’alimentation électrique internes (le transformateur de soutirage et le transformateur auxiliaire) et externes (les diesels de secours, le diesel d’ultime secours et la turbine à combustion) et une seule est suffisante pour garantir le fonctionnement des matériels de sûreté. Les « diesels de secours » sont deux puissants groupes électrogènes à moteur diesel qui assurent de façon redondante l’alimentation électrique des systèmes de sûreté en cas de défaillance des autres alimentations électriques.  

**Le système d'alimentation de secours en eau des générateurs de vapeur (système ASG) fournit l'eau nécessaire à l'évacuation de la puissance du réacteur en cas de défaillance partielle ou totale du système d'alimentation normale. Il est également utilisé lors des périodes de démarrage et d'arrêt du réacteur.

 

Le 29 août 2025, l’unité de production n°2 est en arrêt programmé pour maintenance. Des agents de la centrale procèdent à une recherche de défaut d’isolement dans des armoires électriques. Dans le cadre de cette activité, la procédure précise que les câbles électriques présents dans les armoires doivent être analysés individuellement à l‘aide d’un outillage spécifique et qu’ils ne doivent pas être débranchés.
A 15h34, un intervenant débranche un câble d’une armoire par inadvertance lors de la réalisation de son contrôle. Ce débranchement déclenche aussitôt une alarme qui engendre notamment par un système d’automatisme l’arrêt de deux pompes du système de surveillance de la radioactivité (KRT) et l’indisponibilité de plusieurs capteurs de mesure associés à ce système*. Le salarié détecte aussitôt son geste non conforme à la procédure et rebranche immédiatement le câble. 
A 15h57, les pompes du système KRT et les capteurs de mesures de la radioactivité associés sont tous remis en services par les équipes en charge du pilotage de l’installation.
Cet événement n’a eu aucune conséquence réelle sur la sûreté de l’installation ou l’environnement. D’autres capteurs auraient permis de détecter une éventuelle hausse de l’activité. La direction de la centrale de Paluel a déclaré à l’autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection cet événement significatif pour la sûreté au niveau 0 de l’échelle INES le 5 septembre 2025.

*Le système de mesure du système de surveillance de la radioactivité (KRT) permet de surveiller les rejets radioactifs et les niveaux d’activité à l’intérieur des bâtiments et sur le site.

 

Repli de l’unité de production n°4 en raison de l’arrivée massive de colmatants.
Le 3 août 2025, l’unité de production n°4 est en production. 
A 21h06, une des pompes d’aspiration de l’eau de mer qui permet d’alimenter le circuit de refroidissement de l'unité de production s’arrête suite à l’arrivée massive de méduses, qui agissent comme des colmatants sur l’'installations. Conformément aux procédures, les équipes en charge du pilotage de l’unité de production initient alors plusieurs manœuvres d’exploitation de façon à garantir le maintien dans un état sûr de l’unité. Ces opérations consistent notamment à réaliser des baisses importantes et progressives de la puissance du réacteur et s’achèvent à 23h42.
Cet événement n’a eu aucune conséquence réelle sur la sûreté de l’installation ou l’environnement. La direction de la centrale de Paluel a déclaré à l’autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection cet événement significatif pour la sûreté au niveau 0 de l’échelle INES le 8 septembre 2025.

 

Dépassement de la vitesse maximale de montée en puissance
Le 7 septembre, l’unité de production n°4 est en production et à disposition du réseau d’électricité.
A 3h01, un signal intempestif provoque la fermeture simultanée de toutes les vannes qui alimentent la turbine en vapeur, provoquant en conséquence une baisse de la puissance du réacteur. Les vannes se réouvrent quelques secondes plus tard et la puissance dans le réacteur augmente à nouveau un niveau légèrement supérieur à son niveau initial.
Cet événement n’a eu aucune conséquence réelle sur la sûreté de l’installation ou l’environnement. Cependant la vitesse de la remontée en puissance du réacteur a dépassé la vitesse maximale de montée en puissance fixée par les spécifications techniques d’exploitation*. 
La direction de la centrale de Paluel a déclaré à l’autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection cet événement significatif pour la sûreté au niveau 0 de l’échelle INES le 10 septembre 2025.

* Le pilotage d’un réacteur s’inscrit dans un cadre de prescriptions, parmi lesquelles les spécifications techniques d’exploitation (STE), qui recueillent l’ensemble des règles à respecter pour la conduite des installations.


Bascule inopinée de l'alimentation d'un tableau électrique
Le 6 septembre, l’unité de production n°3 est en production et à disposition du réseau national d’électricité. A 17h38, l’alimentation d’un tableau électrique bascule de façon inopinée sur la source d’alimentation électrique auxiliaire de l’unité de production*. Ce basculement entraîne l’arrêt d’une des pompes du circuit d’eau de refroidissement du condenseur qui permet de prélever l’eau de mer pour le refroidissement des installations. Les équipes en charge du pilotage du réacteur abaissent en réponse la puissance de l’unité de production et des investigations sont immédiatement lancées pour déterminer l’origine du basculement de l’alimentation du tableau électrique. Elles mettent en évidence un défaut sur un fusible qui est aussitôt remplacé.
Cet événement n’a eu aucune conséquence réelle sur la sûreté de l’installation ou l’environnement. La direction de la centrale de Paluel a déclaré à l’autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection cet événement significatif pour la sûreté au niveau 0 de l’échelle INES le 10 septembre 2025.

*Une centrale nucléaire dispose de cinq sources d’alimentation électrique internes (le transformateur de soutirage et le transformateur auxiliaire) et externes (les diesels de secours, le diesel d’ultime secours et la turbine à combustion) et une seule est suffisante pour garantir le fonctionnement des matériels de sûreté. Les « diesels de secours » sont deux puissants groupes électrogènes à moteur diesel qui assurent de façon redondante l’alimentation électrique des systèmes de sûreté en cas de défaillance des autres alimentations électriques.  


Non-conformités entraînant un écart au référentiel de sectorisation incendie
Dans une centrale nucléaire, les siphons de sol ont pour rôle de collecter les eaux des systèmes de lutte contre l’incendie ou d’une rupture de canalisation afin de limiter les effets d’une inondation interne. Les siphons de sol ont également pour fonction d’empêcher la propagation d’un incendie d’un volume de feu à un autre par la présence d’une garde d’eau dans le siphon.
Le 28 août 2025, l’unité de production n°1 est en production et à disposition du réseau national d’électricité. Une équipe du service prévention des risques réalise des contrôles sur les siphons de sol de l’unité. Elle constate que deux siphons sont non conformes à l’attendu.
Le 2 septembre, ces contrôles sont étendus aux trois autres unités de production. Deux siphons de sol des unités de production 2 et 3 également observés non conformes. Les siphons sont tous remis en conformité.
Cet événement n’a eu aucune conséquence réelle sur la sûreté de l’installation ou l’environnement. Cependant il constitue un écart au référentiel de sectorisation incendie qui consiste à séparer physiquement des locaux avec des éléments constructifs résistants au feu, afin d’éviter la propagation d’un incendie.
La direction de la centrale de Paluel a déclaré à l’autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection cet événement significatif pour la sûreté au niveau 0 de l’échelle INES le 19 septembre 2025.

 

Perte d'une baie controbloc ayant entraîné le repli de l'unité de production n°2
Le 22 septembre, à 19h57, l’unité de production n°2 est en phase de redémarrage après son arrêt programmé pour maintenance. Une baie controbloc* s’arrête de façon inopinée, rendant indisponibles plusieurs systèmes qu’elle dessert et provoquant l’apparition de plusieurs alarmes en salle des commandes. Dans cette configuration, les spécifications techniques d’exploitation* imposent un repli de l’unité de production si la baie n’est pas de nouveau disponible dans un délai d’une heure.
L’intervention sur le matériel ne permet pas de le redémarrer dans le délai imparti. Les équipes en charge du pilotage du réacteur entament donc son repli à 20h52.
A 20h55, l’intervention en cours sur la baie controbloc permet de la redémarrer. Elle est donc de nouveau disponible et le repli est stoppé.
Cet événement n’a eu aucune conséquence réelle sur la sûreté de l’installation ou l’environnement. La direction de la centrale de Paluel a déclaré à l’autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection cet événement significatif pour la sûreté au niveau 0 de l’échelle INES le 24 septembre 2025.

*Le controbloc est un système d’automates constitué de plusieurs baies qui assurent le traitement d’informations associées à différentes fonctions : l’indisponibilité d’une baie controbloc, fortuite ou programmée, rend donc indisponibles les fonctions qui lui sont associées.

 

Rebouchage non conforme d'une vanne du système d'aspersion de l'enceinte
Le 21 août 2025, l’unité de production n°2 est en arrêt programmé pour maintenance. Un test d’étanchéité est réalisé sur une vanne du circuit EAS*, situé dans la partie nucléaire de l’installation. La vanne est refermée à l’aide d’un bouchon à la fin du test.
Le 23 septembre, un salarié de la centrale observe une inétanchéité au niveau de la vanne concernée par le test. Le 24 septembre, les équipes en charge du pilotage du réacteur réalisent plusieurs manœuvres d’exploitation pour isoler la vanne et procéder à un diagnostic. Celui-ci conclu qu’un joint d’étanchéité a été mal repositionné lors de la mise en place du bouchon à la fin du test réalisé le 21 août. Le joint et le bouchon sont remis en conformité et une requalification de la vanne est réalisée, permettant de confirmer son étanchéité
Cet événement n’a eu aucun impact sur la sûreté des installations ou l’environnement. La direction de la centrale de Paluel a néanmoins déclaré un événement significatif pour la sûreté au niveau 0 de l’échelle INES le 30 septembre 2025.

* Le circuit EAS est un système de sauvegarde permettant l’aspersion de l’enceinte du réacteur.

 

 


Événements significatifs du domaine radioprotection concernant la centrale nucléaire de Paluel, déclarés au niveau 0 sous l’échelle INES en septembre 2025.

Non-respect des conditions d’accès en zone contrôlée
Le 25 septembre 2025, l’unité de production n°4 est en production. 
Dans le cadre d’une activité à réaliser, un intervenant se rend en zone contrôlée. Alors qu’il intervient sur son chantier, il réalise qu’il n’est pas équipé de son dosimètre opérationnel*. Il quitte donc immédiatement la zone contrôlée. 
Le port du dosimètre opérationnel étant réglementaire, cet écart constitue un non-respect des conditions d’accès en zone contrôlée. Il a conduit la Direction de la centrale nucléaire de Paluel à déclarer, le 29 septembre 2025, à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), un événement significatif relatif à la radioprotection au niveau 0 de l’échelle INES qui en compte 7. 

* Le dosimètre opérationnel est un outil de prévention du risque et d’optimisation de la radioprotection. Il s’agit d’un dosimètre électronique qui permet au porteur de mesurer et connaître en temps réel les rayonnements ionisants.