Événements significatifs du domaine sûreté concernant la centrale nucléaire de Paluel, déclarés au niveau 0 sous l’échelle INES en mai 2025.
Non-respect de la périodicité d’une analyse
Le 17 avril 2025, l’unité de production n°2 est en production et à disposition du réseau électrique national. Une analyse obligatoire de la concentration en bore* du pressuriseur** est effectuée par les équipes de la centrale.
Le 23 avril, une nouvelle analyse est réalisée conformément à la périodicité prescrite.
Le 29 avril, alors les équipes de la centrale effectuent une nouvelle mesure telle que prévu par la périodicité du contrôle, elles constatent l’absence de débit sur la ligne de prélèvement d’échantillon. Après analyse de la situation, il est constaté que des vannes du circuit d’échantillonnage étaient fermées depuis le 20 avril ne permettant pas de valider la mesure effectuée le 23 avril.
Cet événement constitue un non-respect de la périodicité d’analyse de la concentration en bore du pressuriseur fixée à une périodicité hebdomadaire de 10 jours.
* Le bore est un élément chimique ayant la propriété d’absorber les neutrons produits par la réaction nucléaire. Il est mélangé à l’eau du circuit primaire et permet de contrôler et, le cas échéant, d’arrêter la réaction nucléaire.
** Le pressuriseur est un réservoir dont la fonction est de réguler la pression du circuit primaire en maintenant l’eau du circuit primaire sous une pression de 155 bars.
Indisponibilité cumulée de matériels consécutive à une intervention de maintenance
Le 5 mai 2025, l’unité de production n°4 est en arrêt pour maintenance dans le cadre d’une visite partielle*. Les équipes de la centrale réalisent une intervention sur un tableau électrique consigné. Pour cela, le tableau est mis hors tension et consigné**. A la fin de l’intervention, les équipes procèdent à la déconsignation du tableau depuis la salle de commande. Elles constatent alors qu’il n’est pas manœuvrable à distance. Sur place, une configuration non adaptée de câblage au niveau du relais d’enclenchement d’un disjoncteur est détectée. Le matériel est remis en conformité le 7 mai.
Le diagnostic sur le tableau a généré l’indisponibilité cumulée de plusieurs matériels requis pour la sûreté dont l’indisponibilité d’une pompe au-delà du délai prescrit par les Spécifications techniques d’exploitation***.
* Arrêt programmé de l’unité de production qui prévoit le rechargement du combustible et des activités de maintenance.
** La consignation consiste à mettre en sécurité l’installation afin de permettre la réalisation des interventions de maintenance en toute sécurité (hors électricité et hors fluide).
*** Le pilotage d’un réacteur s’inscrit dans un cadre de prescriptions, parmi lesquelles les spécifications techniques d’exploitation (STE), qui recueillent l’ensemble des règles à respecter pour la conduite des installations.
Production tardive d’analyses liée à la maintenance préventive
Des programmes de base de maintenance préventive (PBMP) sont des référentiels qui définissent les maintenances préventives à réaliser sur certains équipements et locaux. Certaines activités préventives présentent du retard dans leur réalisation. Des analyses de nocivité doivent alors être réalisées.
Le 28 avril 2025, un bilan complet des retards de PBMP est réalisé pour le site. Bien que ce retard ne remette pas en cause la disponibilité des matériels devant faire l’objet d’une maintenance préventive, il est constaté que des analyses de nocivité ont été émises tardivement par rapport à la date de détection des retards et certaines étaient incomplètes.
Détection a posteriori de l’absence d’un fond plein requis
Le 17 janvier 2025, l’unité de production n°3 est en arrêt pour réaliser des opérations de maintenance dans le cadre de sa visite partielle*. Un régime de consignation** exige qu’un fond plein (bouchon) soit reposé sur une vanne du circuit d’évacuation de la puissance résiduelle***. Le 28 janvier, lors d’un contrôle terrain, il est constaté l’absence du fond plein alors que celui-ci est requis. Celui-ci est immédiatement reposé le 29 janvier. Cet événement constitue un non-respect des spécifications techniques d’exploitation.
* Arrêt programmé de l’unité de production qui prévoit le rechargement du combustible et des activités de maintenance.
** La consignation consiste à mettre en sécurité l’installation afin de permettre la réalisation des interventions de maintenance en toute sécurité (hors électricité et hors fluide).
*** Ce circuit assure l’évacuation de la puissance résiduelle dégagée par le combustible, quand il est encore dans la cuve, pendant les périodes d’arrêt des unités de production.
Câbles de distribution électrique non conformes au prescriptif
En décembre 2020, à la centrale nucléaire de Gravelines, un écart de conformité est détecté sur les câbles de distribution électrique. En conséquence, il est demandé à l’ensemble des centrales nucléaires françaises de contrôler les câbles des matériels concernés pour garantir leur conformité, et en cas d’écart, de procéder à leur remplacement.
En avril 2025, à l’occasion d’un nouvel arrêt programmé pour maintenance de l’unité de production n°4, les équipes de la centrale constatent lors d’une intervention que les câbles ne sont finalement pas conformes. Ces derniers sont immédiatement remplacés.
Cet événement n’a eu aucun impact sur la sûreté des installations ou sur l’environnement. Il a toutefois conduit la direction de la centrale nucléaire de Paluel à déclarer à l’autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR) un événement significatif sûreté au niveau 0 de l’échelle INES, qui en compte 7, pour cause de mauvaise réalisation des contrôles en 2022.
Le 27 mai 2025, cette déclaration a fait l’objet d’un indiçage suite à la découverte, par les équipes de la centrale, de la même non-conformité sur d'autres câbles de l’unité de production n°4.
Indisponibilité de deux sondes de température du système d’injection de sécurité
En mai 2018, au cours de la visite décennale* de l’unité de production n°2 de la centrale nucléaire de Paluel, une activité de maintenance sur le système d’injection de sécurité du réacteur**est réalisée. A l’issue de l’intervention, deux sondes de températures présentent un comportement incohérent. Ces sondes sont adossées à une pompe du circuit primaire pour laquelle des essais périodiques sont réalisés. Les essais sont conformes.
En mai 2025, à la suite du retour d’expérience sur une activité similaire réalisée dans une autre centrale nucléaire, les équipes confirment l’incohérence des mesures de températures des deux sondes sans toutefois remettre en cause la fonctionnalité de la pompe. Les deux sondes sont remplacées.
*Les installations nucléaires sont surveillées quotidiennement et font l’objet de nombreuses opérations de maintenance préventive et curative pour assurer leur sûreté et disponibilité. La visite décennale est un arrêt long qui conditionne l’exploitation du réacteur par période de 10 ans.
* Ce système est conçu pour assurer l’injection de bore et le refroidissement du cœur, notamment en cas de rupture du circuit primaire entrainant une fuite d’eau importante.
Événement significatif du domaine environnement concernant la centrale nucléaire de Paluel, déclarés au niveau 0 sous l’échelle INES en mai 2025.
Détection tardive de l’indisponibilité d’un matériel de contrôle radiologique
La centrale nucléaire de Paluel dispose de portiques de contrôles radiologiques des véhicules, appelés « C3 véhicules » visant vérifier en entrée et sortie de site l’absence de contamination sur le véhicule ou ce qu’il transporte. Le 30 avril 2025, lors de son passage, un véhicule contenant des matières radioactives ne déclenche pas le portique. Au vu de sa classification radiologique, une alarme était attendue. L’analyse menée par les équipes de la centrale a mis en évidence l’indisponibilité du portique de contrôle radiologique, entraînant l’absence de contrôle des véhicules entre le 26 et le 30 avril 2025. Cet événement a fait l’objet d’un événement significatif du domaine environnement de niveau 0 sur l’échelle INES compte tenu de sa détection tardive.