DOSSIER SPÉCIAL SANTÉ 

Vous habitez près de la centrale nucléaire de Gravelines. Qu’elle fasse partie de votre paysage quotidien depuis des années ou que vous soyez nouvellement installés, des interrogations sur l’énergie nucléaire, la sécurité ou l’impact de son fonctionnement sur l’environnement et la population sont naturelles.  
Dans ce dossier, nous vous proposons d’explorer les questions que l’on peut se poser autour de la radioactivité. Qu’est-ce que c’est, comment est-elle contrôlée ? Y a-t-il un impact pour votre santé ? Nous y répondons ici avec Bernard Le Guen, Directeur délégué à la Division production nucléaire d’EDF, Expert senior groupe santé et radioprotection, président de l’Association internationale de radioprotection (IRPA) et Edouard, riverain et pharmacien à Gravelines.

Comprendre la radioactivité

Ce qu'en dit l'expert

Faut-il avoir avoir peur de la radioactivité ?
Les médecins, depuis la découverte de la radioactivité en 1897 ont acquis une très bonne connaissance des effets de la radioactivité sur la santé, et une bonne expertise des conséquences possibles d’une irradiation ou d’une contamination radioactive accidentelle chez l’homme. Si une exposition accidentelle a une très forte dose peut s’avérer très dangereuse, en revanche, les études scientifiques  ont montré que les faibles quantités de radioactivité, provoquant une exposition annuelle ou reçue en une fois du même ordre de grandeur que la radioactivité naturelle ne revêtent pas un excès de risque particulier sur la santé.

Quel suivi médical à la centrale nucléaire ?
Dans les centrales nucléaires, les médecins du travail et les infirmiers sont spécialisés dans le suivi des salariés. Les salariés d’EDF et des entreprises partenaires intervenantes sont formées à la radioprotection et disposent d’habilitations spécifiques. Chaque salarié réalise un bilan médical avant embauche, et suit, en fonction de ses activités, une visite médicale complète à échéance régulière. Les mesures d’ambiance sur le lieu de travail, le port de 2 dosimètres par chaque intervenant pour mesurer la radioactivité externe à des niveaux très bas  permettent ainsi de surveiller individuellement au plus près tous les salariés intervenants en zone nucléaire qu’il soit  salarié EDF ou intervenants d’entreprises partenaires mais aussi le passage par des portiques en sortie de zone contrôlée et  la réalisation d’anthropogammamétries* régulières pour la détection de la contamination contribue à un suivi rapproché pour assurer la sécurité de tous.


*L'anthropogammamétrie est une technique de mesure physique de la radioactivité du corps humain qui permet de mesurer la radioactivité naturelle mais aussi de mettre en évidence toute trace de contamination radioactives.
 
Docteur Bernard le Guen, Directeur délégué à la Division production nucléaire d’EDF, Expert senior groupe santé et radioprotection, président de l’Association internationale de radioprotection (IRPA) 

Ce qu'en dit Edouard, riverain et pharmacien

Comment vit-on à proximité d’une centrale ?
Franchement, bien ! Je ne vois pas de point négatif à vivre à côté de la centrale. En tant que professionnel de santé, je suis rassuré sur la qualité de l’air : la "fumée" que l’on aperçoit parfois n’est en réalité que de la vapeur d’eau. Et j’ai confiance en EDF, notamment sur les questions de sécurité. On sait que tout est mis en œuvre pour garantir la protection des habitants.

Quelles sont les choses à savoir quand on vit à côté d’une centrale ?
Il y a quelques réflexes à adopter, pour se préparer en cas d’alerte nucléaire. Par exemple, les habitants situés dans un rayon de 20 km autour de la centrale, comme ici à Gravelines, doivent récupérer leurs comprimés d’iode à la pharmacie. C’est aussi l’occasion pour moi de rappeler les consignes de sécurité : se mettre à l’abri, écouter les médias, et se préparer à une éventuelle évacuation si nécessaire.

Ressentez-vous une préoccupation de la part de la population que vous rencontrez dans votre pharmacie ?
Pas vraiment. Les riverains sont plutôt sereins ! Beaucoup de mes patients sont des Gravelinois de longue date, habitués à la présence de la centrale. Elle fait partie du paysage, et beaucoup l’ont même déjà visitée. Ils connaissent son fonctionnement, ce qui contribue à leur tranquillité d’esprit.

Edouard, habitant de Saint-Folquin, Pharmacien à Gravelines 

En savoir plus sur la campagne de renouvellement des comprimés d'iode.

La santé de nos salariés et de nos partenaires

Les travailleurs des centrales nucléaires sont exposés à des rayonnements ionisants, mais des mesures strictes de radioprotection sont en place pour minimiser les risques.
La limite légale de dose de radioactivité pour les travailleurs du nucléaire est fixée à 20 millisieverts par an, comparée à 1 millisievert pour le grand public.
En pratique, l'exposition moyenne des travailleurs est en moyenne de moins de 1 millisievert, bien inférieure à cette limite.

Mesures de protection :
Les travailleurs portent des dosimètres pour surveiller en temps réel les doses de radiation reçues. Des contrôles réguliers et des visites médicales sont effectués pour assurer leur santé et sécurité.

  • Limite d'exposition annuelle
    20
    mSv

    seuil d'alerte à 18 mSv mis en place par EDF

  • En 2024
    14
    mSv

    Aucun intervenant n'a dépassé ce seuil, qui équivaut à l'équivalent d'un scanner abdominal

Quel suivi ?

Les rejets de la centrale

Les équipes de la centrale de Gravelines réalisent des mesures et prélèvements quotidiens dans l’air, l’eau, la faune et la flore autour des centrales. Ces contrôles ont pour objectif de vérifier le respect des limites fixées par l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR) en matière de rejets d’eaux et de gaz usés liés aux fonctionnement des installations industriels. Les résultats de ces analyses ainsi que d’autres données sont publiés mensuellement sur le site www.edf.fr et sur le site du Réseau National de Mesure de la radioactivité de l'environnement (RNM).

Consultez nos données environnementales mensuelles

Quels contrôles ?

La qualité de l'air

La qualité de l’air est mesurée en continue par la centrale au moyen d’un réseau de balises capables de mesurer la radioactivité ambiante, et des systèmes de prélèvement pour le contrôle des poussières atmosphériques, situés dans un rayon de 10 km autour du site.
Ce que vous voyez, c’est juste de la vapeur d’eau : La fumée visible n’est pas de la pollution, mais de la vapeur d’eau pure, sans impact sur la qualité de l’air. 

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