DOSSIER SPÉCIAL ENVIRONNEMENT

Vous habitez près de la centrale nucléaire de Gravelines. Qu’elle fasse partie de votre paysage quotidien depuis des années ou que vous soyez nouvellement installés, des interrogations sur l’énergie nucléaire, la sécurité ou l’impact de son fonctionnement sur l’environnement et la population sont naturelles.  
Dans ce dossier, nous vous proposons d’explorer les questions que l’on peut se poser autour de l'impact environnemental de la centrale. Nous y répondons ici avec Damien Brebion, berger dunkerquois, et Cécile Laugier, Directrice Environnement de la Division Production Nucléaire du Groupe EDF.  

La surveillance de l'environnement

L’environnement de la centrale est surveillé en permanence par EDF et par les pouvoirs publics au moyen d’une surveillance quotidienne, hebdomadaire ou mensuelle selon plusieurs types de contrôles. Cette surveillance a pour but de s’assurer que toutes les mesures sont prises pour la protection de l’homme et de son environnement.

À la centrale de Gravelines, 60 personnes travaillent en permanence à la maîtrise des impacts de l’exploitation et à la surveillance de l’environnement autour du site.

Ce qu'en dit Damien, berger et riverain

Pourquoi mettre en place l’éco-pâturage à la centrale de Gravelines ?
C’est une belle opportunité de valoriser des milieux naturels et notre patrimoine régional animal vivant puisque le mouton boulonnais est la seule race ovine régionale. L’éco-pâturage permet d’ouvrir les milieux, de favoriser la biodiversité et ainsi préserver les insectes, les orchidées, les libellules, par exemple. La prairie est de bonne qualité et les plantes sont diversifiées : tout ce que les moutons aiment ! C’est une démarche très motivante qui me permet de participer à un projet environnemental concret.

Les moutons s’adaptent-ils bien à cet environnement ?
Ils sont en bonne santé, plusieurs naissances ont eu lieu à la centrale, et je n’ai jamais constaté de problème. C’est un milieu calme et propice. La pâture est bien sécurisée, et les zones mises à disposition sont parfaitement adaptées. Je suis serein ! L’entretien est doux, réfléchi, et ça se voit car les milieux respirent et la faune sauvage la fréquente, on aperçoit lapins de garenne, passereaux et faisans.

Les prélèvements et restitution d'eau

Les centrales nucléaires, comme beaucoup d’installations industrielles, nécessitent un apport en eau pour assurer leur bon fonctionnement. Contrairement aux idées reçues, l'utilisation de l'eau de mer est importante mais sa consommation d’eau reste très faible. En effet, 99,99 % de l’eau prélevée en mer du Nord est restituée, saine, à l’environnement.

A Gravelines, cette eau prélevée dans la mer du Nord va circuler à une température comprise entre 0°C et 30°C dans les circuits de refroidissement pour refroidir via un échangeur thermique l’eau du circuit secondaire de chacune des 6 unités de production. L’eau prélevée, à raison de 240m3/s lorsque les 6 unités de production sont en fonctionnement simultanément, est restituée au milieu aquatique, réchauffée au maximum de 12°C.

  • 99,99
    %

    de l'eau prélevée en mer du Nord est restituée à son milieu naturel

  • 12
    °C

    est l'écart maximal de température autorisé entre l'eau prélevée et l'eau restituée à son environnement

Nos synergies avec le territoire

Une ferme aquacole est installée dans le voisinage immédiat des installations de la centrale nucléaire de Gravelines. Elle élève 2 500 tonnes de bars et de daurades en bénéficiant des eaux tièdes issues du refroidissement des unités de production n°3, 4 et 5.

Un tunnel sous-marin permet également d’amener l’eau chauffée par les réacteurs jusqu’au terminal méthanier de Dunkerque*. A 20°C en moyenne, elle permet de regazéifier le GNL et de leur éviter l'émission de 436 000 tonnes de CO2 par an. 

Les avantages : d’importantes économies d’énergies pour ses voisins industriels et des rejets d’eau chaude limités aux abords de Gravelines. 

*Le terminal méthanier de Dunkerque a pour mission de stocker et regazéifier le gaz naturel liquéfié (GNL) déchargé par les navires méthaniers avant de l’envoyer sur le réseau de transport pour le compte de ses clients.

Quel suivi ?

Les effluents

Le fonctionnement d’une centrale nucléaire engendre la production d’effluents liquides et gazeux dont les rejets dans l’environnement sont strictement réglementés, qu’ils soient radioactifs ou non. Cette réglementation est établie pour garantir l’absence d’impact sur l’environnement et les populations.
Des prélèvements et des analyses sont effectués tous les jours.
En 2024, 3 800 prélèvements, donnant lieu à 14 300 analyses, ont été réalisés, pour contrôler les rejets et leur impact sur l’environnement.

En 2024, pour toutes les installations nucléaires de base de la centrale nucléaire de Gravelines, l’activité rejetée pour les différentes catégories de radionucléides* a respecté les limites réglementaires annuelles.

*Le fonctionnement d’une centrale nucléaire génère des effluents radioactifs liquides provenant du circuit primaire et des circuits annexes de l’îlot nucléaire. Les principaux composés radioactifs ou radionucléides contenus dans les rejets d’effluents radioactifs liquides sont le tritium, le carbone 14, les iodes et les produits de fission ou d’activation.

Consultez les registres mensuels de rejets

Ce qu'en dit l'experte

" L’environnement constitue de nos jours une préoccupation majeure des opinions publiques, en particulier des jeunes générations, plus sensibles aux enjeux du changement climatique.
Le nucléaire est un atout car il permet de produire une électricité bas carbone. Nous l’avons prouvé en faisant réaliser par notre R&D (Recherche et Développement) une étude complète et détaillée du « cycle de vie », qui prend en compte non seulement l’exploitation, mais également la construction, les phases amont comme les mines d’uranium, et toutes les phases aval, notamment la déconstruction et les déchets. Le résultat est que le kWh nucléaire en France pèse moins de 4g d’équivalent CO2 c’est-à-dire 100 fois moins que le gaz et 200 fois moins que le charbon.
Pour poursuivre notre exploitation dans la durée, nous devons également prouver que nos impacts sur l’environnement restent dans les limites décrites dès le départ dans nos études d’impact. Il est donc très important d’être exemplaire sur la maitrise des rejets, des déchets et d’éviter tous les déversements liquides qui peuvent atteindre les sols et les masses d’eau.
Nos activités font également l'objet d’une surveillance très complète de l’environnement autour de la centrale : avant même la construction, EDF a réalisé un bilan radio-écologique du site afin de disposer d’un état des lieux initial, le « point zéro ».   Ensuite et de façon continue depuis la mise en service progressive des 6 unités de production de Gravelines, un programme complet de surveillance radiologique de l’environnement a été mis en œuvre (terre, mer, atmosphère).  Les résultats sont accessibles à tous et disponibles sur le site internet edf.fr. et sur le site public du réseau national de mesure (RNM)  mesure-radioactivité.fr. "

Cécile Laugier, Directrice Environnement de la Division Production Nucléaire du Groupe EDF

La préservation de la faune et la flore

La centrale nucléaire de Gravelines occupe une zone de 135 hectares. Un vaste espace sur lequel différentes espèces, végétales ou animales, ont élu domicile. Les préserver et favoriser leur essor est également une de nos missions. La centrale travaille ainsi en étroite collaboration avec divers organismes et associations tels que le Groupement ornithologique et naturaliste (GON), la Ligue de protection des oiseaux (LPO), le Centre permanent d'initiatives pour l'environnement (CPIE), l’association GOELAND.

Depuis 2019, la centrale entretient un espace dédié à l’accueil d’une colonie de sternes pierregarin, une espèce d’oiseau protégée. Ce lieu d’accueil est situé à proximité du canal de rejet de la centrale et loin de toute perturbation pour ne pas gêner la nidification qui a lieu chaque printemps. En mars 2024, une nouvelle plateforme de 2 000 m2 est venue compléter la dune pour permettre d’accueillir de nouveaux couples nicheurs. 
En 2024, plus de 620 poussins sont nés à la centrale.

Depuis 2019, la centrale héberge des ruches installées par Jean-Luc Vanbatten, apiculteur de Cappelle-Brouck. Elle fait également appel à un éleveur de moutons boulonnais (race locale protégée) pour assurer une “tonte en éco-pâturage” de la dune située à proximité du site.

La maîtrise de la réduction des déchets

Comme toute activité industrielle, la production d’électricité d’origine nucléaire génère des déchets, conventionnels et nucléaires, à gérer avec la plus grande rigueur. 
Responsable légalement, industriellement et financièrement des déchets produits, EDF met en œuvre des procédés adaptés qui permettent d’en maîtriser et d’en réduire les impacts. Pour ce faire, la démarche industrielle d’EDF repose sur quatre principes : limiter les quantités produites ; trier par nature et niveau de radioactivité ; conditionner et préparer la gestion à long terme ; isoler de l’homme et de l’environnement.

La limitation de la production de déchets se traduit par des valeurs aussi basses que possible, du volume et de l’activité dès la phase d’achat de matériel ou de la prestation, durant la phase de préparation des chantiers et lors de leur réalisation.

  • Parmi les déchets conventionnels
    92,47
    %

    sont valorisés ou recyclés

  • Parmi les déchets radioactifs
    90
    %

    sont des déchets nucléaires à vie courte et contiennent 0,1% de la radioactivité totale

  • Parmi les déchets radioactifs à vie longue
    96
    %

    sont recyclés sous la forme de nouveau combustible utilisable dans les centrales ou de matières valorisables

  • Sur 40 ans d'exploitation du parc nucléaire français, le volume de déchets ultimes généré correspond à
    1
    tasse de café

    par habitant en France.

Dossier spécial

Consultez le dossier spécial santé

Dans ce dossier, nous vous proposons d’explorer les questions que l’on peut se poser autour de la radioactivité. Qu’est-ce que c’est, comment est-elle contrôlée ? Y a-t-il un impact pour votre santé ? Nous y répondons ici avec Bernard Le Guen, Directeur délégué à la Division production nucléaire d’EDF, Expert senior groupe santé et radioprotection, président de l’Association internationale de radioprotection (IRPA) et Edouard, riverain et pharmacien à Gravelines.

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