Pour comprendre la portée et l’importance d’un tel projet, il faut connaître le contexte de ses débuts difficiles : les opposants, les défenseurs, les enjeux, les batailles, les rebondissements... plus de 20 années ont été nécessaires avant que naisse un projet qui convienne à tous.
Les grandes dates du projet
1941
La Compagnie électrique de la Loire et du Centre met en service le barrage de Poutès. Il fait partie de l’aménagement hydroélectrique de Monistrol-d’Allier.
1956
À la suite de la nationalisation des entreprises de production, transport et distribution d’électricité, EDF devient concessionnaire de l’aménagement.
1986
EDF investit dans l’installation de l’un des premiers ascenseurs à poissons de France pour permettre la migration des saumons.
1991
Les associations de défense de l’environnement SOS Loire Vivante et Robin des bois protestent pacifiquement dans l'usine EDF de Monistrol-d’Allier contre le barrage de Poutès qu’ils désignent comme un obstacle à la migration du saumon.
1994
Mise en place d’un moratoire interdisant la pêche au saumon dans le bassin de la Loire et lancement par l’Etat du Plan Loire grandeur nature qui intègre la construction de la plus grande salmoniculture d’Europe (le Conservatoire national du saumon sauvage) à Chanteuges (43) ainsi que le démantèlement des barrages EDF de Maisons-Rouges sur la Vienne et Saint-Etienne du Vigan sur l’Allier.
1998
Le barrage de Saint-Etienne du Vigan situé sur l’Allier en amont de Poutès est détruit. La suppression de Poutès devient alors une option réelle pour les associations.
2002
L’État anticipe la date anniversaire de la concession de Poutès et enclenche le processus de renouvellement.
2004
Les associations de protection de l’environnement lancent une campagne nationale pour le démantèlement de Poutès suite au lancement du processus de renouvellement de concession par l’État.
2006
L’enquête publique de renouvellement obtient un avis favorable sous réserves, alors qu’une étude commanditée par l’État auprès de ses experts recommande la suppression de Poutès. Chaque partie prenante campe sur des positions qui semblent alors inconciliables.
2008
Les élus forment une association de soutien au barrage de Poutès.
2009
La situation bloquée depuis plusieurs années, les premières réflexions autour d’un projet d’aménagement alternatif sont lancées entre tous les acteurs (association, élus, EDF). Les élus manifestent pour le maintien du barrage devant la préfecture du Puy en Velay.
2010
Suite au Grenelle de l’environnement, SOS Loire-Vivante, le WWF, le North Atlantic Salmon Fund (NASF), l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), la fondation Nicolas Hulot, le Comité National de la Pêche Professionnelle en Eau Douce (CONAPPED), les hydroélectriciens, l’Association Nationale des Élus de la Montagne (ANEM) et l’ Association des Maires de France (AMF) signent la « Convention d’engagement pour le développement d’une hydroélectricité durable » en cohérence avec la restauration des milieux aquatiques, incluant une solution d’excellence pour le barrage de Poutès.
6 oct. 2011
La ministre de l’Environnement annonce officiellement la reconfiguration du barrage de Poutès sur les bases du projet proposé. Un consensus est enfin trouvé, marquant la fin du conflit et débutant la phase active de co-construction entre les différents partenaires. Le projet Nouveau Poutès est lancé.
2014
EDF dépose sa demande de renouvellement de concession auprès de l’État. Un modèle physique est construit au laboratoire hydraulique de EDF Lab à Chatou – en région parisienne – afin d’affiner les choix techniques qui permettront la libre circulation des poissons.
2015
Début de l’enquête publique de renouvellement de concession de l’aménagement de Monistrol-d’Allier. L’Enquête publique donne un avis positif. EDF prépare un dossier de demande de travaux pour la construction du Nouveau Poutès.