Ce printemps, EDF a terminé la 1ère phase de la renaturation de la Moyenne Romanche. Parmi les 4 chantiers démarrés à l’automne 2021, 3 sont désormais terminés ; le 4e chantier reprendra cet automne après la période d’hautes eaux en rivière et se terminera au printemps 2023.
Sur les 3 sites dont les travaux sont achevés, les barrages prise d’eau des Roberts, des Clavaux et de Pierre-Eybesse ont été déconstruits, les terrains reprofilés et les berges ont repris leur aspect naturel ; de même, la centrale des Clavaux a été déconstruite et laisse désormais la place à une prairie engazonnée.
Une renaturation en « végétal local »
EDF a fait le choix d’effectuer la renaturation des anciens sites industriels en respectant le label "végétal local" créé par l’Office Français pour la Biodiversité (OFB) en collaboration avec le Conservatoire Botanique National Alpin (CBNA).
EDF a confié la récolte de ces végétaux locaux à l’Office National des Forêts (ONF). Des graines et de jeunes plants (aulne, frêne, viorne, érable, cornouiller, aubépine, saules, troène…) ont été prélevés dans leur milieu naturel, autour des anciennes centrales, deux ans avant le début du chantier pour être conservés, bouturés, multipliés par l’ONF. Ce printemps, ces plants typiques de notre région ont été plantés tous les mètres, de manière aléatoire, puis les sites ont été engazonnés avec des graines locales. Par ailleurs, pour assurer la stabilité des sols sur les berges, au plus près du lit de la rivière, des ramilles de saules ont été plantés au travers d’une toile de géotextile en coco. Depuis, les premières racines et premières feuilles ont pris vie et le futur paysage commence à se dessiner.
L’engagement d’EDF dans le "végétal local" a pour objectif de favoriser la biodiversité et la stabilité écologique dans la zone. Ces végétaux, replantés dans leur environnement d’origine, permettront d’éviter le développement d’espèces invasives (buddleia, renouée du japon, ambroisie…). Cette démarche va également assurer la stabilité de l’écosystème et favoriser la biodiversité, notamment pour les insectes pollinisateurs.
La continuité piscicole assurée
Avec la déconstruction des barrages et de leurs seuils en rivière, la continuité piscicole est rétablie. Les poissons peuvent remonter librement la Romanche.
Pour s’assurer de cette continuité, une rampe en enrochement a été réalisée au niveau du barrage des Clavaux car la hauteur du seuil de 6 mètres constituait un obstacle trop important pour les poissons. Son design a été conçu avec l'Agence de l'eau et l'Office Français pour la Biodiversité (OFB). Elle est formée de gros blocs de roche, de dimensions différentes, répartis sur 140 mètres de longs avec une pente progressive et suffisamment rugueuse pour que les poissons (notamment la truite fario) puissent remonter le cours d'eau et son dénivelé.
À cet endroit, la vitesse de l’eau et les débits sont très importants. La rampe en enrochement a également pour rôle de stabiliser et d’éviter le creusement du lit de la Romanche et l’érosion de ses berges.
Des vestiges du passé conservés
fin de conserver une trace du passé industriel de la vallée, plusieurs ouvrages ont été conservées, notamment un tronçon de 70 m de conduite forcée aux Clavaux (qui fait actuellement l’objet d’une remise en peinture), des pylônes électriques (qui seront également repeint cet été). Ces éléments devraient être visibles le long de la future voie verte qui traversera la vallée : l’occasion pour les passants de faire une pause culturelle !
La centrale des Vernes, classée « monument historique », a été conservée du fait de son intérêt patrimonial. Après sa mise en sécurité industrielle par EDF, l’Etat a confié l’exploitation de ce lieu à la Communauté de Communes de l’Oisans.
Depuis avril 2022, des visites guidées y sont organisées 2 fois par mois par l’association Richesses Culturelles de l’Oisans. Inscription auprès de Oisans Tourisme
Une reprise des chantiers cet automne
Le 4e chantier démarré à l’automne 2021 (centrale des Roberts et barrage prise d’eau de Rioupéroux) a été mis en pause pendant la période des forts débits estivaux de la Romanche. Il reprendra à l’automne 2022, essentiellement en rive droite. D’ores et déjà, la centrale des Roberts a été déconstruite, le site remblayé et les conduites forcées qui alimentaient la centrale retirée. La prise d’eau de Rioupéroux a également été déconstruite cet hiver. Pour protéger la RD 1091, la berge en rive gauche a été renforcée sur 200 mètres par la mise en place de gros rochers liaisonnés entre eux avec du béton.
Un 5e chantier démarrera à l’automne 2022 : la déconstruction puis la renaturation du site du barrage de l’Infernet. Situé immédiatement à l’aval du Pont de la Véna, EDF attendait le remplacement du pont par le Conseil Départemental de l’Isère qui s’est terminé en avril dernier.
Cet automne, l’ONF réalisera également un état des lieux de la reprise des plantations réalisées au printemps sur les chantiers terminés, et déclenchera si besoin des actions complémentaires de renaturation. EDF a demandé a ce qu’un suivi soit réalisé pendant 2 saisons de croissance après la fin des chantiers.
Des cahiers de charges en cours pour les chantiers restants
L’instruction des dossiers concernant la centrale de Livet, le canal de Rioupéroux et la centrale de Rioupéroux s’est conclue en avril 2022 par un arrêté préfectoral définissant le périmètre des travaux et autorisant la déconstruction de ces ouvrages.
EDF réalise actuellement des cahiers des charges en vue de lancer la consultation des appels d’offre à l’automne 2022 pour un début des travaux fixé à l’automne 2023 et qui doivent se terminer fin 2024.
A l’issue, l’Etat cèdera les terrains aux collectivités locales qui pourront mettre en œuvre leurs projets d’aménagement du territoire, notamment avec le projet de voie verte qui devrait traverser le hameau de Rioupéroux en lieu et place de l’actuel canal.
EN RESUME
La mise en service en 2020 de la nouvelle centrale hydroélectrique de Gavet a engendré le lancement du Projet Moyenne Romanche consistant en la déconstruction des 5 barrages et 5 centrales désormais caducs et en la renaturation de ces anciens sites industriels. Réparti sur les 10 km de long du village de Livet-et-Gavet, le projet a été divisé en 9 chantiers distincts qui se dérouleront de 2021 à 2024. En juin 2022, 4 chantiers sont terminés, 1 est à mi-parcours et 4 commenceront dans les prochains mois.

Ce projet a bénéficié du soutien financier de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse.