Quelle orientation pour la mobilité de demain ?
Pour les collectivités, la question de la mobilité urbaine propre se joue sur deux ressorts stratégiques : transport collectif et mobilité individuelle. Destiné à devenir à terme une mobilité de substitution pour les transports publics carbonés, le transport électrique décarboné s’inscrit à l’échelle individuelle en complément à d’autres modes de transport, au cœur de la ville de demain.
La mobilité individuelle soumise à des enjeux immédiatsLe marché du véhicule électrique se développe et connaît une véritable accélération :
- le marché a plus que doublé entre 2014 et 20163 ;
- en mars 2017, le cap des 100 000 véhicules électriques a été dépassé et un record d’immatriculations (3 488) a été enregistré ;
- en 2016, la France figurait en tête des pays européens pour le nombre d’immatriculations de véhicules électriques.
Un des enjeux de l’accroissement des transports électriques dans le cadre de la mobilité urbaine décarbonée est celui de la progression du nombre de points de recharge. En dépit de fortes disparités entre les territoires, les projets d’infrastructures se multiplient dans le public comme dans le privé et avec eux, la possibilité de recharger les véhicules s’accroît :
- un parc de 27 661 bornes de recharge accessibles au public4 ;
- des lieux privés qui concentrent 90 % des points de recharge4 .
Désormais, nombre de particuliers et d’entreprises ont recours à la mobilité électrique, de plus en plus s’équipent de véhicules propres. Autant d’évolutions pour la ville de demain qui appellent les collectivités à repenser les zones urbaines et périurbaines pour y implanter des infrastructures de charge.
Les orientations du transport collectif fléchées par la loiAutorité organisatrice des transports, la collectivité dispose du levier transport public pour renforcer la mobilité décarbonnée sur son territoire tout en limitant les coûts échoués des bornes de recharge. Alors qu’une compétition s’engage entre le Diesel Euro 6, le GNL propane et l’électricité, la loi de transition énergétique oblige les collectivités à se positionner en faveur du transport durable. Tenues de renouveler 50 % de la flotte de bus par des véhicules propres en 2020 (100 % en 2025), elles vont devoir faire un choix entre les énergies qui déterminera leurs investissements long terme.
Au cœur de la décision, la question du modèle économique. Dans le calcul du coût total de possession du bus électrique, la batterie demeure le poste le plus lourd. Néanmoins, si les véhicules électriques restent plus chers à l’achat, prendre en compte l’ensemble des usages permet de lisser les coûts. Dans ce sens, bien dimensionner les batteries suivant le trajet, les contraintes d’exploitation, la durée de vie du véhicule est essentielle pour contribuer à la rentabilisation de la flotte.
3 10 560 immatriculations de VE en 2014 contre 21 750 en 2016. Source AVERE 2017
4 Source AVERE- GIREVE