Sur le territoire de Perpignan, le réseau de chaleur, alimenté par l’UVE de Calce, fournit en énergie locale, propre et économique des établissements publics et hospitaliers et un site industriel. Retour sur l’histoire de ce projet vertueux initié par le Sydetom 66, accompagné par le groupe Dalkia.

Depuis 2003, l’unité de valorisation énergétique (UVE) du Sydetom 66, à Calce, exploitée par Dalkia Wastenergy, traite 240 000 tonnes de déchets par an et injecte 100 GWh dans le réseau d’électricité. Depuis avril 2019, à l’issue de treize mois de travaux, elle valorise aussi la chaleur issue de la combustion des déchets, auparavant perdue. « Sans augmenter le tonnage d’entrants de déchets, la valorisation thermique potentielle de l’énergie de récupération prélevée sur les turbines et de l’énergie fatale des fumées est, pour commencer, de l’ordre de 30 GWh par an », commente Olivier Menu, directeur commercial de Dalkia Wastenergy. Grâce à des échangeurs thermiques, la chaleur récupérée est transformée en eau chauffée à 105 °C. Celle-ci est directement acheminée via le réseau de transport souterrain, traversant sur 11 km les communes de Calce, Baixas, Baho, Villeneuve-la-Rivière, Saint-Estève et la ville de Perpignan. À Torremila, elle transite par un local d’échange pour alimenter le réseau de distribution de 4 km construit et administré par Dalkia.

Une énergie pérenne, fiable et économique 

À l’origine de cette solution de cogénération, il y a la volonté du Sydetom 66 de conduire le territoire vers la transition énergétique. Alors que la loi prévoit, d’ici à 2030, de porter à 30 % la part des énergies renouvelables dans la consommation finale et de diminuer de 40 % les émissions de gaz à effet de serre, le nouveau réseau de chaleur de Perpignan est alimenté à 90 % par des énergies renouvelables. À hauteur de 15 MW, soit l’équivalent de 5 000 logements chauffés, il permet d’ores et déjà d’éviter l’émission de 3 500 tonnes de CO2 par an.

L’ambition énergétique du projet s’est concrétisée au prix d’un investissement de 26 millions d’euros, subventionné par l’ADEME et la région Occitanie. Un financement public maîtrisé à moyen et long termes (lire l’interview ci-contre). Au-delà des travaux d’installation de production de chaleur sur l’UVE de Calce, la construction du réseau enterré de 15 km a nécessité 50 000 heures de travail, confiées à des entreprises locales. « De sa mise en oeuvre à son exploitation, le projet sert l’économie locale sur toute la ligne », souligne Guillaume Chanussot, directeur de l’agence commerciale Dalkia Languedoc-Roussillon. Il s’inscrit, de surcroît, dans une logique d’économie circulaire : les déchets collectés sur le territoire, triés et valorisés à Calce, génèrent une énergie consommée sur le territoire pour ses habitants. Le réseau de chaleur, entré en service en avril, alimente, en effet, le Centre hospitalier de Perpignan, la Clinique Mutualiste Catalane, deux écoles et l’espace aquatique de la ville de Perpignan, ainsi que le site industriel du chocolatier Cémoi. Le Centre hospitalier disposera également de froid renouvelable grâce à l’installation d’un groupe à absorption. Pour économiser l’énergie dès que cela est possible, les bâtiments sont tous raccordés au Dalkia Energy Savings Center (DESC), centre de pilotage de la performance énergétique de Dalkia, filiale d’EDF, qui assure le suivi des consommations en temps réel.  

  • 240 000
    tonnes

    de déchets par an, triés et valorisés

  • 90
    %

    d'énergies renouvelables injectées dans le réseau

  • 3
    énergies

    produites et distribuées : électricité, chaud et froid

Une vitrine de l’économie circulaire 

Engagé de longue date dans la production d’énergie renouvelable, le Sydetom 66 fait de son écopôle une vitrine de l’économie circulaire. Le centre de tri répond déjà aux futures règles de Citeo (anciennement Eco-Emballages) et est en capacité de traiter tous les papiers et emballages plastique ménagers (lire l’encadré). Avec ce réseau de chaleur urbain haute température, l’unité de Calce entre dans le cercle encore restreint des installations dites « trigénérationnelles », produisant électricité, chaleur et froid. Dimensionné par Dalkia dans une perspective d’évolution, ce réseau de chaleur vertueux n’a d’ailleurs pas fini de se développer et devrait alimenter de futurs autres bénéficiaires, et notamment des logements.  
 

VERS L’INDISPENSABLE MODERNISATION DES CENTRES DE TRI DE COLLECTE SÉLECTIVE
 
La loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) exige une rapide modernisation des installations de tri et de valorisation des déchets, notamment pour satisfaire, d’ici à 2022, l’extension des consignes de tri à tous les flux de plastique des emballages ménagers et, d’ici à 2025, la réduction de 50 % de l’enfouissement de déchets. Des ambitions qui imposent une dynamique de modernisation et de mutualisation des installations existantes, afin de développer des usines de valorisation performantes. Dalkia Wastenergy est en mesure de répondre à la hauteur des besoins en termes de tri, mais aussi de proposer des solutions en faveur de l’économie circulaire des territoires, notamment la création de sites multifilières combinant toutes ses expertises : tri, méthanisation, compostage et combustion.
Fernand Roig, président du Sydetom 66, et Sylvie Jéhanno, présidente-directrice générale de Dalkia et présidente de Dalkia Wastenergy, entourés des élus et membres du projet lors de l’inauguration du premier tuyau du réseau de chaleur reliant l’unité de valorisation énergétique des déchets de Calce (ci-dessus) à la Métropole de Perpignan.