De tous les secteurs d’activité, le transport est le principal émetteur de gaz à effet de serre, représentant 1/5 des émissions totales en Europe. Les collectivités, dans leur fonction d’autorités organisatrices, ont un rôle majeur à jouer en promouvant les mobilités décarbonées. Elles peuvent compter sur l’engagement et l’expertise du groupe EDF.

Avec 32 % de la consommation énergétique finale et 35 % des émissions de gaz à effet de serre, le transport porte un poids considérable dans le bilan énergie et CO2 des collectivités françaises. À l’heure où les territoires s’efforcent de limiter leur empreinte environnementale, la décarbonation des mobilités s’impose comme une priorité. Cela d’autant plus que la durée d’amortissement d’un véhicule – bien inférieure à celle d’un site industriel ou d’une habitation – permet de passer à l’action rapidement, en tirant le meilleur parti du progrès des technologies et des motorisations.

« En tant qu’élément fort de la transition énergétique, le transport est un service fondamental dont la qualité influence largement l’attractivité économique et résidentielle des territoires. Mettre en place une stratégie gagnante sur les deux tableaux suppose de jouer à la fois sur le transport collectif et la mobilité individuelle », analyse Jean-Noël Guillot, directeur adjoint chez EDF Collectivités.

Des choix d’investissement à fort impact

S’il répond à l’engagement des territoires, l’essor de la mobilité propre résulte aussi de l’évolution législative. La loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) a défini un cadre prescriptif. Il impose aux opérateurs en charge des transports publics (collectivités, autorités organisatrices des transports…) des taux minima de flux de véhicules à faibles émissions dans leurs parcs : 50 % des autobus et des autocars dès 2020 et 100 % pour 2025. Les collectivités sont ainsi dans l’obligation, lorsque le parc se compose de plus de vingt autobus et autocars, de faire un choix entre les énergies dont dépendront leurs investissements à long terme.

« Pour les accompagner, nous avons développé des compétences de conseils experts et nous déployons une prestation basée sur des diagnostics de flotte, explique Jean-Noël Guillot. En fonction des impacts sur le prix de revient kilométrique, sur les modalités d’exploitation et sur les émissions de gaz à effet de serre, nous pouvons recommander le passage aux véhicules électriques ou à hydrogène, à l’occasion du renouvellement des flottes de véhicules légers ou utilitaires ou bien en avance de phase. ». À l’échelle d’un territoire, la mise en oeuvre d’un schéma de transport durable nécessite de coordonner les différents modes de transport, de manière à fluidifier les déplacements et à les orienter vers les solutions les plus économes en énergie et les moins émettrices de gaz à effet de serre.

Parmi elles figurent les mobilités douces (vélo, marche), pertinentes pour les trajets de proximité ou bien en combinaison avec les transports collectifs ou le covoiturage pour des trajets plus longs. « Ces paramètres confèrent aux collectivités un rôle d’orchestrateurs et de facilitateurs de mobilité. Du fait de notre travail avec les acteurs économiques locaux et de notre expérience dans l’accompagnement des programmes d’aménagement urbain, nous avons une légitimité sur toute la chaîne de valeur, souligne Jean-Noël Guillot. Elle nous permet, à partir d’un guichet unique, de conseiller nos clients et partenaires quelles que soient leurs ambitions. »

Au coeur des projets d’aménagement

La même logique territoriale est appliquée aux mobilités individuelles. Le groupe EDF intègre la problématique du transport dans l’analyse des besoins en énergie. Peut ainsi être envisagée la construction d’infrastructures de recharge pour véhicules électriques en voirie, dans les parkings urbains ou dans les bâtiments tertiaires. Autre aspect pris en compte : la puissance de l’alimentation électrique, plus ou moins élevée si on souhaite assurer une charge rapide (en coeur de ville, là où la rotation du stationnement est la plus forte) ou standard (dans les zones plus résidentielles).

Spécialiste de la recharge des véhicules électriques, Izivia (ex-Sodetrel), filiale du groupe EDF, propose aux collectivités et aux entreprises une panoplie de services pour suivre l’état des bornes, optimiser leur maintenance et faciliter le paiement. Le coeur technologique de son offre réside dans la supervision, c’est-à-dire l’utilisation de logiciels fournissant une vision en temps réel du parc déployé. De quoi mesurer, par exemple, le taux d’utilisation des équipements et prévoir les besoins de montée en charge pour les années à venir.

Fournir en électricité 600 000 véhicules d’ici à 2022

Dans le cadre de son plan mobilité électrique lancé fin 2018, le groupe EDF, notamment via sa filiale Izivia, va engager de nouveaux moyens pour développer une mobilité plus facile à l’usage et plus rentable pour les opérateurs. EDF entend fournir en électricité 600 000 véhicules électriques, soit 30 % de part de marché en France, au Royaume-Uni, en Italie et en Belgique. Dès 2019, le Groupe proposera sur chacun de ces marchés des offres comprenant la fourniture d’électricité bas carbone, une solution de recharge pour tous les clients disposant d’une place de parking, ainsi que des services pour l’optimisation de la recharge et l’usage de la batterie du véhicule.

EDF a l’ambition d’être le premier opérateur d’infrastructures de charge publique et privée sur ses quatre pays coeur en Europe. Au travers de sa filiale Izivia, le Groupe vise à déployer, d’ici à 2022, 75 000 bornes et à donner accès à 250 000 bornes en interopérabilité à ses clients en Europe. Une approche d’innovation collaborative, menée par EDF Pulse Croissance et la R&D, va permettre, quant à elle, de développer des solutions de recharge pour tous les clients ne disposant pas de place de parking.

« La mobilité électrique entraînera une transformation des systèmes électriques, précise Yannick Duport, directeur mobilité électrique du groupe EDF. Le véhicule électrique est aussi une batterie, qui pourra être mise à disposition des réseaux et contribuer ainsi à leur équilibre pendant les périodes de forte consommation. Avec le plan mobilité électrique, le Groupe entend devenir le leader du smart charging en Europe avec comme objectif d’exploiter 4 000 bornes “intelligentes” dès 2020. »

L'hydrogène, un allié de poids dans la mobilité bas carbone

Lorsqu’il est produit par électrolyse de l’eau à partir d’un mix électrique bas carbone, l’hydrogène est une forme d’énergie sans émission de gaz à effet de serre. À ce titre, il intéresse les acteurs de la mobilité. La SNCF, qui souhaite remplacer ses locomotives diesel d’ici à 2028-2035, a l’intention de miser notamment sur des trains à propulsion hydrogène comme certains Länder en Allemagne, qui ont acheté le train Coralia d’Alstom. Autre débouché annoncé: les bus ou les bennes à ordures ménagères. Un plein d’hydrogène stocké sous forme gazeuse à haute pression assure plusieurs centaines de kilomètres d’autonomie, moyennant un temps de recharge identique à celui d’un plein de diesel. Vu ces perspectives, EDF a choisi de se positionner sur le modèle développeur/investisseur et exploitant/mainteneur des ouvrages de production d’hydrogène par électrolyse.

C’est le sens de sa prise de participation de 21,7%, en juin dernier, dans la société McPhy, qui fabrique des électrolyseurs alcalins, une technologie mature et modulaire, faisant d’EDF l’actionnaire de référence. Dans ce contexte, EDF a déposé trois dossiers au guichet de l’appel à projets mobilité hydrogène ADEME (mise en œuvre du plan Hulot) du 11 janvier et en déposera plusieurs autres au guichet de mai 2019. De même, le Groupe, fort des compétences au sein de sa R&D et d’Eifer (laboratoire commun entre EDF et le Karlsruhe Institute), travaille avec plusieurs partenaires à l’élaboration de bateaux fluviaux et maritimes en France et en Europe dans le cadre du programme transfrontalier Interreg. EDF pourrait décider de soutenir les initiatives d’acteurs territoriaux, en vue de développer puis d’installer des électrolyseurs et des stations de recharge pour commercialiser l’hydrogène bas carbone.