Événement significatif du domaine radioprotection concernant la centrale nucléaire de Paluel, déclarés au niveau 0 sous l’échelle INES en février 2024.
Absence temporaire de suivi dosimétrique pendant une activité en zone nucléaire
Le 8 mars 2023, l’unité de production n°1 est en arrêt programmé pour maintenance. Dans le cadre d’une activité de surveillance de chantier, un intervenant se rend en zone nucléaire. Alors qu’il se trouve dans cette zone, le dosimètre opérationnel* de l’intervenant est retrouvé dans le vestiaire. Il est resté sans suivi dosimétrique opérationnel pendant une trentaine de minutes.
Aucun dépassement de limite de dose individuelle annuelle réglementaire n’a été enregistré dans le suivi dosimétrique de l’intervenant. Le port du dosimètre opérationnel étant réglementaire, cet événement constitue un non-respect des règles de radioprotection.
*Le dosimètre opérationnel est un outil de prévention du risque et d’optimisation de la radioprotection. Il s’agit d’un dosimètre électronique qui permet au porteur de mesurer et connaître en temps réel son exposition aux rayonnements ionisants.
Événement significatif du domaine sûreté concernant la centrale nucléaire de Paluel, déclarés au niveau 0 sous l’échelle INES en février 2024.
Non-respect des STE lors de l’opération de déconnexion des grappes de contrôles
Le 10 février, l’unité de production n°2 de Paluel est en arrêt programmé pour maintenance depuis le 2 février. Après avoir déconnecté les grappes de contrôle*, les intervenants de la centrale préparent la levée des Equipements internes supérieurs (EIS) de la cuve, qui permettent notamment le maintien des assemblages combustibles à leur partie supérieure et le guidage des grappes. Au début de l’opération de levage, les équipes constatent qu’une grappe n’est pas correctement déconnectée et qu’elle est restée accrochées aux EIS. L’opération est immédiatement arrêtée. Conformément aux procédures, les grappes sont redescendues pour permettre la déconnexion complète de la grappe et poursuivre l’opération.
Cet événement n’a eu aucun impact sur la sûreté des installations ou l’environnement, mais constitue un écart aux spécifications techniques d’exploitations, qui constituent les règles de conduite de l’installation.
*Pour contrôler la réaction nucléaire dans le cœur du réacteur, l'exploitant dispose de deux moyens principaux : - ajuster la concentration de bore dans l'eau du circuit primaire, le bore ayant la propriété d'absorber les neutrons produits par la réaction nucléaire, - introduire les grappes de commande dans le cœur ou les en retirer, ces grappes de commande contiennent des matériaux absorbant les neutrons.
Réalisation tardive de contrôles de réglages de relais thermiques
En 2022 et 2023, des anomalies de réglage de relais thermiques* de l’unité de production n°2 sont détectées. Des activités de correction des réglages sont réalisées par les équipes de la centrale et consignées dans des comptes-rendus d’intervention. Fin janvier 2024, dans le cadre de l’arrêt programmé pour maintenance de l’unité n°2 qui débute le 2 février, des contrôles réalisés sur ces comptes-rendus d’intervention mettent en évidence que les anomalies détectées n’ont pas fait l’objet de constats d’analyse approfondie. Les analyses a posteriori sont immédiatement entreprises et concluent à l’absence d’impact des mauvais réglages des relais thermiques sur le fonctionnement de l’installation.
*Un relai thermique est un équipement situé dans une cellule électrique destinée à la protection des circuits et des moteurs à courant alternatif contre les surcharges prolongées.
Génération d’un ordre d’arrêt automatique du réacteur suite à une opération de maintenance
Le système de mesure de la puissance neutronique permet d’assurer la surveillance permanente de la puissance du réacteur. Cette surveillance est effectuée par l’intermédiaire de capteurs situés sur des chaînes de mesure disposées à l’extérieur de la cuve. En cas d’anomalie de la puissance du réacteur, ces capteurs peuvent faire basculer la chaîne « en position sûre » et déclencher des alarmes en salle de commande ou l’arrêt automatique du réacteur (lorsque deux chaînes ou plus sont simultanément en position sûre).
Le 13 février 2024, l’unité de production n°2 est en arrêt programmé pour maintenance depuis le 2 février. A 8h14, les équipes de la centrale réalisent une opération de maintenance qui entraîne la mise en position sûre d’une des chaînes du système de mesure de la puissance neutronique.
A 8h50, des salariés d’une entreprise partenaire débutent une intervention sur ce système, nécessitant la mise en position sûre d’une seconde chaîne. Ils réalisent des contrôles des alarmes en salle de commande de l’unité de production et n’identifient pas qu’une première chaîne est déjà en position sûre, à la suite de l’activité réalisée à 8h14. Ils réalisent l’intervention et la deuxième chaîne est mise en position sûre ce qui entraine l’émission d’un signal d’arrêt automatique du réacteur – Sans effet, le réacteur étant déjà en arrêt programmé pour maintenance.
Cet événement n’a eu aucune conséquence sur la sûreté des installations ou l’environnement, l’unité de production étant à cet instant en arrêt programmé pour maintenance.
Mise hors tension fortuite d’un tableau électrique lors d’un essai
Le 18 février 2024, l’unité de production n°2 est en arrêt programme pour maintenance depuis le 2 février 2024. Les équipes de la centrale réalisent des opérations de maintenance sur les tableaux électriques alimentant des automates qui assurent le traitement d’informations associées à certaines fonctions de l’installation. Elles réalisent ensuite un essai fonctionnel pour s’assurer du bon fonctionnement des matériels. Lors de cet essai, un des tableaux électriques concerné par l’opération de maintenance se met hors tension ce qui rend indisponible le système desservi par l’automate associé.
Cet événement n’a eu aucun impact sur la sûreté des installations ou l’environnement. Le diagnostic réalisé par les équipes de la centrale met en évidence qu’une non-qualité de maintenance lors de l’opération est à l’origine de cet événement.
Événement significatif du domaine environnement concernant la centrale nucléaire de Paluel, déclarés hors échelle INES en février 2024.
Atteinte du seuil de déclaration pour le cumul annuel des émissions de fluides frigorigènes
Dans une installation industrielle comme celle de la centrale, les fluides frigorigènes sont utilisés dans les systèmes de production de froid. Ils permettent le refroidissement et la climatisation de différents matériels et locaux. Les opérations de contrôle et de maintenance réalisées régulièrement sur les groupes frigorifiques permettent de contrôler leur bon fonctionnement et l’absence d’émission de fluides frigorigènes.
La règlementation en vigueur prévoit la déclaration d’un événement significatif pour l’environnement, lorsque le cumul annuel des émissions de fluides frigorigènes atteint 100kg.
Le 12 février 2024, lors de la réalisation d’une activité sur un groupe froid, il a été collecté 725 kg de fluide frigorigène sur les 750kg qu’il contenait. Le suivi annuel des émissions de fluides frigorigènes permet alors de mettre en évidence que cette opération entraîne le dépassement du seuil de déclaration des 100 kilos pour l’exercice 2024.
Cet événement n’a eu aucune conséquence sur la sûreté des installations, ni sur la santé des salariés. Toutefois, le cumul de fluide frigorigène émis au titre de l’année 2024 étant supérieur à 100kg, un événement significatif environnement a été déclaré par la direction de la centrale nucléaire de Paluel à l’Autorité de Sûreté Nucléaire, le 13 février 2024.