Le fonctionnement d’une centrale nucléaire requiert de l’eau déminéralisée pour alimenter les circuits primaire et secondaire. Cette eau sert principalement à protéger les installations, assurer un bon fonctionnement et garantir une haute qualité de l’eau utilisée. 

A la centrale nucléaire de Paluel, cette eau provient de l’eau douce prélevée dans la Durdent. Elle est ensuite traitée dans une station de déminéralisation qui utilise notamment de l’acide sulfurique et de la soude dans le procédé de traitement*. 

Cette production d’eau déminéralisée génère des effluents qui sont orientés temporairement vers deux bassins de stockage. Ces effluents sont ensuite rejetés depuis les bassins de stockage vers la mer en passant par un puit de rejets. Ces rejets dans la mer sont réglementés par une décision** qui détermine la qualité des eaux attendue. 

Le lundi 6 octobre 2025, un rejet est en cours depuis le bassin de stockage vers le puit de rejets de l’unité de production n°1.

Le mardi 7 octobre 2025, une brume, significative de la présence d’acide, est détectée au niveau du bassin de stockage. Le diagnostic révèle qu’une partie d’un des réservoirs d’acide sulfurique s’est vidangée dans le bassin de stockage pendant le rejet. Des prélèvements sont alors effectués et la ligne de rejets est immédiatement isolée. Les résultats des analyses montrent que les quantités de sulfate rejetées en 24h sont supérieures à la limite autorisée. Les sulfates sont le résultat de la dissociation de l’acide sulfurique dans l’eau. Des investigations sont en cours pour déterminer l’origine exacte de la vidange partielle d’un des réservoirs d’acide sulfurique. 

Les sulfates étant naturellement présents en grande quantité dans l’eau de mer, il n’existe pas de valeur de référence de qualité d’eau en milieu marin. Par conséquent, les analyses n’ont pas mis en évidence d’impact environnemental lié à ce rejet.

Cet événement n’a eu aucune conséquence réelle sur l’environnement ou la sûreté de l’installation. La direction de la centrale de Paluel a déclaré à l’autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection cet événement significatif pour l’environnement le 9 octobre 2025.

*Le fonctionnement normal d’une station de déminéralisation comporte une production d’effluents contenant de l’eau ainsi que des résidus chimiques (dont de l’acide sulfurique et de la soude) qui sont dilués dans un bassin de stockage. Ils sont ensuite analysés avant d’être rejetés en mer dans le respect de la réglementation. L’ensemble de cette installation est situé en dehors de la zone nucléaire.

** La Décision n° 2019-DC-0676 de l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection du 9 juillet 2019 fixe les valeurs limites de rejet dans l’environnement des effluents des installations nucléaires de base.