Depuis l’automne 2018, Dalkia, filiale d’EDF, est chargée de développer et gérer, pour une durée de vingt ans, le réseau de chaud et de froid de la Seyne-sur-Mer. L’opportunité d’exploiter tout le potentiel de cette installation pour le bien-être durable des utilisateurs finaux.
En France, la ville de la Seyne-sur-Mer (Var) est l’une des pionnières de la thalassothermie – autrement dit la valorisation, en chaleur et/ou en froid, de l’énergie calorifique contenue dans l’eau marine. Fin 2009, la collectivité a inauguré un réseau combinant une station d’échange d’énergie sur eau de mer et une boucle d’eau douce tempérée pour alimenter les pompes à chaleur d’un programme de construction. Selon les saisons, ces dernières permettent d’augmenter ou de diminuer la température de l’eau captée en mer puis transférée dans la boucle. De quoi alimenter les équipements de production d’énergie thermique (chauffage, climatisation, eau chaude sanitaire) de quatre résidences et du casino de la Seyne-sur-Mer, inauguré en 2016.
Dix ans après sa mise en route, la nécessité s’est imposée de faire évoluer le réseau. « Avec un double objectif : optimiser le fonctionnement des installations actuelles et étendre le réseau pour pouvoir l’ouvrir à un plus grand nombre d’abonnés », explique Olivier Mégret, responsable des réseaux de chaleur et de froid de Dalkia Méditerranée. Pour répondre à ces ambitions, la ville, puis la Métropole Toulon Provence Méditerranée, dont le périmètre de responsabilité a récemment intégré le réseau de thalassothermie, ont fait le choix d’une délégation de service public.
Production d'énergie décentralisée
Maximiser les performances du réseau et poursuivre son développement, assurer un tarif compétitif et équitable pour tous les abonnés, faire progresser le taux d’énergie renouvelable utilisée : c’est à ces objectifs que devaient répondre les opérateurs candidats.
« Nous avons opté pour un modèle décentralisé en imaginant plusieurs sous-stations de production de chaleur et de froid, chacune adaptée dans sa conception et dans son fonctionnement aux besoins des abonnés qui en dépendent, explique Olivier Mégret. Nous avons également proposé de mettre en place un contrat de performance énergétique (CPE) non obligatoire et dédié aux abonnés de la concession (gestionnaires de logements collectifs, de bâtiments tertiaires ou communaux…) qui choisiront de se raccorder au réseau. » Dans le cadre de ce service annexe, les engagements pris en matière d’économies d’énergie garanties dans la durée reposent sur la connexion des sous-stations au Dalkia Energy Savings Center (DESC), le centre de suivi et pilotage numérique de Dalkia.
-
75 %
d'énergies renouvelables et de récupération
-
20 ans
de contrat
-
15 %
de gain sur la facture énergétique
Des tarifs stables et compétitifs
La facture énergétique des abonnés devrait baisser en moyenne de 15 %, luttant ainsi contre la précarité énergétique sur le territoire. Et cela d’autant plus que la gratuité de l’eau de mer offre des garanties en matière de stabilité des tarifs. « Nous avons défini et nous nous sommes engagés sur un résultat concernant la facture énergétique, souligne Olivier Mégret. Si les performances du réseau nous permettent de faire encore mieux, les gains seront partagés contractuellement avec l’ensemble des abonnés. »
En termes de mix énergétique, le réseau de la Seyne-sur-Mer associe les calories apportées par l’eau de mer aux pompes à chaleur des bâtiments raccordés, complétées au besoin par des chaudières gaz décentralisées – le gaz utilisé pour 7 % faisant l’objet d’attestations de garantie d’origine certifiant qu’une quantité équivalente de biométhane a été injectée sur le réseau. Le taux d’énergie renouvelable s’établit à 75 %. Il correspond à 1 149 tonnes de CO₂ évitées chaque année. À l’été 2019, des travaux seront lancés en vue de créer 3 kilomètres de canalisations et, ainsi, tripler la capacité du réseau. De quoi faire passer le nombre d’abonnés de quatre à 24 (bâtiments communaux, écoles, logements collectifs…). « À plus long terme, le fait de disposer d’installations de production à l’échelle des bâtiments ou des îlots permettra, par exemple, d’autoconsommer l’énergie solaire qui pourrait être captée au niveau des toits : nous sommes en train de déployer un véritable outil smart grid ready ! »
1. L’eau de mer est captée dans la zone littorale à 5 mètres de profondeur.
2. Les calories de la mer sont transmises à une boucle d’eau douce tempérée par un échangeur thermique.
3. Une fois l’eau de mer refroidie (en hiver) ou réchauffée (en été), l’eau de mer est rejetée dans son milieu naturel sans risque pour la faune et la flore.
4. La boucle d’eau douce est connectée à des pompes à chaleur (sous-stations de production) qui convertissent l’énergie marine en température adéquate pour le chauffage, l’eau chaude sanitaire et la climatisation.