Retour à l'accueil de la centrale

Du 17 au 23 novembre se tient la Semaine européenne pour l'emploi des personnes handicapées (SEEPH). 
Une semaine de partage et d'échanges à laquelle participent chaque année les équipes de la centrale du Bugey. 

À cette occasion, découvrez le portrait de Florian, technicien à la centrale du Bugey qui participe aux Deaflympics de Tokyo, rendez-vous mondial des athlètes sourds et malentendants. Florian revient sur son parcours singulier en tant que salarié atteint de surdité et athlète de haut niveau !

Du Bugey à Tokyo : Florian, handballeur et technicien hors du commun

Florian, peux-tu nous parler de ton parcours et de la manière dont tu as intégré EDF ?

Mes débuts dans le monde du travail n’ont pas été très linéaires ! Après plusieurs refus en raison de ma surdité, j’ai trouvé mon premier poste en tant qu’apprenti sur le site de la centrale nucléaire EDF du Tricastin, dans la Drôme. J’y ai travaillé deux ans en alternance avant d’être embauché après l’obtention de mon BTS.

Au fil de mes missions, j’ai pu découvrir différents sites d’EDF, notamment celui de Dampierre, dans le Loiret, puis j’ai demandé ma mutation à la centrale du Bugey dont je suis originaire et où mon père travaillait également. Cela n’a pas été simple en raison de mon handicap, mais grâce à l’appui de mon chef de service et de mon équipe, j’ai finalement pu intégrer le service électromécanique en 2016.

Depuis, j’ai évolué sur plusieurs postes, entre terrain et bureau, avec toujours la même envie d’apprendre et d'élargir mon portefeuille de compétences.

En parallèle de ma carrière, le handball occupe une place essentielle dans ma vie. C’est une passion que je tiens de mes parents, tous deux anciens handballeurs. Tout petit déjà, j’assistais aux matchs et entraînements, et j’ai moi-même commencé à jouer dès l’âge de sept ans. Aujourd’hui, je suis licencié dans un club d’entendants à Meyzieu et je joue également dans un club de joueurs sourds au sein de l’ASSL, l’Association Sportives des Sourds de Lyon.

Comment ta surdité a-t-elle influencé ta vie personnelle et ta façon de travailler au quotidien ?

J’ai grandi dans une famille entendante et j’ai toujours été habitué à naviguer entre les deux mondes — le monde entendant et celui des sourds. Par exemple, au handball, j’étais souvent le seul sourd dans une équipe d’entendants.

Au travail, j’ai la chance d’avoir une équipe formidable, très bienveillante. Je suis quelqu’un d’assez sociable, donc le contact se fait facilement. Au début, mes collègues pouvaient avoir une certaine appréhension quant à la manière de communiquer, mais nous avons fini par trouver nos repères. Finalement, cette situation a même permis de renforcer la cohésion au sein de l’équipe. Le fait que chacun doit s’adapter et trouver de nouveaux moyens de communication a créé plus de solidarité et de compréhension mutuelle au sein du collectif.

Quels aménagements EDF a-t-elle mis en place pour t’aider à exercer ton métier dans les meilleures conditions ?

EDF a mis en place plusieurs dispositifs.
D’abord, pour les formations, un interprète en langue des signes est systématiquement sollicité.

Ensuite, pour le quotidien, il y a maintenant la retranscription automatique pour les réunions distancielles, même si elle présente encore certaines limites techniques.

À la fin des briefings et des réunions, mon manager ou l’un de mes collègues me récapitule les informations importantes pour s’assurer que j’ai bien compris.

Côté sécurité, tout est bien pensé : en cas d’alerte, je reçois un SMS et il y a également des signaux visuels dans les locaux. J’ai une perte auditive d’environ 80 à 90 décibels, donc je perçois bien les vibrations, mais globalement, tout est bien sécurisé pour moi.

Enfin, les équipes Ressources Humaines de la centrale ont aussi organisé des ateliers de sensibilisation au handicap auditif et une initiation à la langue des signes pour mes collègues et managers. Cela a permis à tout le monde de mieux comprendre ma situation d’isolement, liée à mon handicap, et d’ajuster certaines pratiques — par exemple, penser à me faire face pour que je puisse lire sur les lèvres, ou éviter de parler en même temps que la présentation projetée. 

Les ateliers de sensibilisation ont beaucoup contribué à instaurer cette dynamique d’équipe. Certains de mes collègues connaissent maintenant quelques signes, et plusieurs d’entre eux signent même régulièrement avec moi. Sinon, on utilise aussi beaucoup les mimes, les gestes, et même une sorte de « langage codé » que nous avons inventé ensemble ! Je n’ai jamais été bloqué dans mon travail à cause de ma surdité.

En tant que handballeur de haut niveau, comment arrives-tu à concilier travail et entraînements ?

Je m’entraîne cinq fois par semaine, entre les matchs et le renforcement musculaire. C’est un rythme soutenu mais j’ai trouvé un véritable équilibre entre vie professionnelle, sport et passion.

J’ai été sélectionné une nouvelle fois en équipe de France de handball sourd et nous participons aux Deaflympics de Tokyo, ce qui est une immense fierté ! Nous serons 12 joueurs au lieu de 15, la compétition sera donc encore plus intense et challengeante ! Le premier match sera contre la Croatie championne d‘Europe en titre, ils sont très forts, nous espérons les battre cette fois-ci et aller le plus loin possible dans la compétition !

EDF offre de très belles opportunités à ses salariés sportifs de haut niveau et la centrale du Bugey m’a beaucoup soutenu pour que je puisse participer à la compétition. Je bénéficie notamment de jours de congés sportifs rémunérés accordés par la Direction de la centrale pour pouvoir représenter la France, ce dont je suis extrêmement reconnaissant.

EDF est une entreprise humaine qui valorise vraiment le sport et ses valeurs d’inclusion et de solidarité.
Je me sens particulièrement chanceux d’en faire partie !

EDF, engagée pour l’inclusion de tous

Chez EDF et à la centrale nucléaire du Bugey, nous sommes convaincus que la diversité est une richesse. L’entreprise s’engage chaque jour à accompagner ses collaborateurs en situation de handicap, à travers des dispositifs d’adaptation des postes, un accompagnement personnalisé et une politique d’inclusion active. Parce que chaque talent compte, EDF poursuit son engagement pour un environnement de travail accessible, bienveillant et ouvert à tous.