L’arrêt programmé de l’unité de production n°2, réalisé entre le 22 février et le 14 mai 2025, a permis de mettre en œuvre des modifications techniques majeures. L’objectif est de renforcer en permanence la sûreté des installations en intégrant notamment le retour d’expérience. Voici un aperçu des évolutions les plus marquantes.
Résistance aux séismes
Certaines parties de l’installation ont été préparées à résister à un séisme encore plus intense que celui pris en compte lors de la conception. Des équipements existants ont été renforcés mécaniquement, de nouveaux matériels ont été ajoutés pour compléter les systèmes de sûreté existants, et des chemins de câbles et tuyauteries situés dans le bâtiment réacteur ont été consolidés.
Protection contre les agressions climatiques
- Risque tornade : des protections physiques ont été installées pour protéger les équipements sensibles contre les projectiles générés par des vents extrêmes.
- Risque canicule : le programme « grands chauds », lancé après la canicule de 2003, se poursuit avec l’installation de groupes froids sur certains circuits de ventilation, d’un système de brumisation pour les moteurs diesel afin de refroidir l’air entrant dans les bâtiments, et l’augmentation du débit de ventilation pour garantir une température intérieure compatible avec le bon fonctionnement des équipements.
Refroidissement en situation accidentelle
Pour renforcer le refroidissement du cœur du réacteur en cas de fusion et garantir la dissipation de la puissance résiduelle, des moyens complémentaires aux dispositifs existants ont été mis en place. Parmi lesquels :
- Quatre puits de pompage en nappe phréatique pouvant assurer l’alimentation en eau des systèmes de sauvegarde.
- En cas de perte des alimentations électriques, des groupes électrogènes de secours peuvent être sollicités. L’alimentation électrique des matériels et systèmes de sûreté de la centrale peut alors être assurée par ces diesels d’ultime secours. Un "inverseur 6.6 kV" permettant une bascule automatique vers cette alimentation a été installé.
- Les supports mécaniques des équipements de sauvegarde ont été renforcés pour garantir leur intégrité.
- Des bonbonnes d’air comprimé ont été ajoutées pour alimenter les vannes pneumatiques en cas de défaillance du système d'air comprimé principal.
Une démarche progressive jusqu’en 2029
Les travaux de la Phase B se poursuivront sur les unités de production 3, 4 et 5, en coordination avec les arrêts pour rechargement et pour maintenance. Ce programme s’inscrit dans une démarche continue d’amélioration de la sûreté, de la robustesse et de la durabilité de la centrale.
Phase A, Phase B ?
Avec l’achèvement des Visites Décennales, la phase A du 4ᵉ réexamen périodique de sûreté s’est terminée. Mais le réexamen se poursuit et les modifications de l’installation continuent dans le cadre de la phase B. La phase B vise principalement à :
- Renforcer la tenue des installations face aux agressions naturelles, telles que les séismes, les tornades ou les vagues de chaleur extrême.
- Augmenter les capacités de refroidissement en situation accidentelle.
- Sécuriser l’alimentation en eau et en électricité des systèmes essentiels.
- Le tout, sans entrer dans le bâtiment réacteur
Pour rappel, les modifications dites "phase A" ont été déployées de 2020 à 2024, soit environ 70 dossiers de modification déjà intégrés par réacteur, principalement lors des Visites Décennales :
- Modifications en lien avec la sécurisation de l’alimentation électrique des matériels nécessaires en condition post-accidentelle.
- Ajout d’un récupérateur de corium (magma issu du réacteur en fusion) sous la cuve.
- Diversification des systèmes de refroidissement de la piscine combustible et du bâtiment réacteur.