Chaque mois, dans le cadre de la transparence, la centrale nucléaire de Gravelines publie les évènements significatifs déclarés à l'Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection. Ci-dessous, les évènements déclarés en août 2025.
Évènements générique de sûreté de niveau 1
La centrale de Gravelines a déclaré un événement générique significatif pour la sûreté de niveau 1, le 1er septembre 2025. Il a été mis en ligne à disposition du public sur le site internet edf/Gravelines.
Évènements de sûreté de niveau 0
Le 30 mai 2025, l’unité de production n°2 est en phase de redémarrage suite à son arrêt pour maintenance. Une fuite goutte à goutte est détectée sur un clapet du circuit de traitement des effluents primaires (TEP), classé ESPN (Equipements sous pression Nucléaire), et une demande d’intervention est émise. Le 31 mai, l’unité de production n°2 redémarre et passe en fonctionnement normal.
Les effluents de la fuite sont collectés et orientés vers le système d’évacuation prévu. Le 30 juin, une alerte est émise afin de limiter son utilisation, les effluents sont donc orientés vers le système de l’unité de production n°1.
Face à l’impossibilité de remplacer le joint en conditions sûres, une solution de colmatage est envisagée. Le 11 juillet, l’unité de production est à l’arrêt programmé pour maintenance, il n’est plus possible d’orienter les effluents vers son système d’évacuation et la fuite progressivement.
Le 15 juillets, les services centraux sont sollicités pour valider la solution de colmatage, mais le délai réglementaire lie au matériel ESPN est dépassé.
Ce défaut de traitement de la fuite constitue un écart même si il n’a pas eu de conséquence sur la sûreté de l’installation ni sur l’environnement. Cet écart a été déclaré à l'Autorité de Sûreté Nucléaire et de Radioprotection le 31 juillet 2025 au niveau 0 en dessous de l'échelle INES.
Le 20 juillet, l’unité N°1 est à l’arrêt pour maintenance programmée. Lors du remplissage des colonnes du réseau JPI (Protection et distribution eau incendie dans l’îlot nucléaire), un agent de conduite détecte de la corrosion ainsi qu’un percement de la tuyauterie sur une de ces colonnes. Il engage une demande d’intervention mais constate la présence d’un ruban auto obturant présent pour étancher la fuite, indiquant que l’anomalie avait déjà été détectée sans traitement adéquat. Cet écart n’a eu aucun impact sur la sûreté de l’installation ni sur l’environnement. Il a été déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR) le 7 août 2025 au niveau 0, en dessous de l’échelle INES.
Le 7 août 2025, l’unité de production n°5 est en Arrêt pour Simple Rechargement (ASR). L’ouverture de la cuve du réacteur, étape essentielle pour remplacer le combustible nucléaire, est en cours.
À 14h30, dans le cadre de la préparation d’un essai périodique, un opérateur identifie la nécessité de placer sur boîtier d’essai le disjoncteur d’alimentation d’une pompe. Cette opération permet de vérifier la bonne transmission des ordres de démarrage, sans démarrer la pompe.
La mise en place du boîtier d’essai génère une alarme en Salle de Commande, dont la présence est généralement autorisée dans la quasi-totalité des états de fonctionnement de l’unité.
À 14h34, le Chef d’Exploitation, après consultation des procédures techniques, constate que dans cette phase précise de l’arrêt, la présence de cette alarme n’est pas autorisée, car sa disponibilité est essentielle en cas d’incident.
L’essai a été immédiatement interrompu, et le boîtier d’essai retiré du disjoncteur, permettant de restaurer la pleine disponibilité de l’alarme.
Cet événement a été déclaré à l’Autorité de Sûreté Nucléaire et de Radioprotection (ASNR) le 12 août 2025, au niveau 0 de l’échelle INES, ce qui signifie qu’il n’a eu aucune conséquence sur la sûreté des installations.
Le 7 août 2025, l’unité de production n°4 est en fonctionnement normal. Dans le cadre de travaux planifiés sur une vanne du circuit de refroidissement (circuit PTR), il est prévu d’isoler électriquement cette vanne en position fermée.
Cette opération entraîne l’apparition d’une alarme en salle de commande, signalant une anomalie. Lorsque les équipes tentent de manœuvrer la vanne depuis la salle de commande, celle-ci ne répond pas.
Après analyse des défauts électriques, les équipes concluent que l’alarme est liée à l’isolement du départ électrique alimentant la vanne, qui est alors en position ouverte et non manœuvrable. Le départ électrique est rétabli, permettant à la vanne de retrouver sa manœuvrabilité.
Cet écart n’a eu aucun impact sur la sûreté de l’installation ni sur l’environnement. Il a été déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR) le 8 août 2025 au niveau 0, en dessous de l’échelle INES.
Le 8 août 2025, l’unité n°1 est à l’arrêt pour maintenance programmée. Le transport d’une pompe sur le site d’une zone contrôlée vers une autre est programmé. Initialement prévu en conteneur, le transport a finalement été réalisé grâce à un chariot élévateur. Lors d’une visite terrain, un intervenant constate que le mode de transport choisi ne comprenait pas de dossier de conformité. Cette non-conformité constitue un écart même si l’activité n’a pas eu de conséquence sur la santé des intervenants. Cet écart a été déclaré à l'Autorité de Sûreté Nucléaire et de Radioprotection le 12 août 2025 au niveau 0 en dessous de l'échelle INES.
Le 9 août 2025, seules les unités 1 et 5 sont à l’arrêt pour maintenance programmée. Les 4 autres sont en production. A 20h24, une première alerte d’encrassement des prégrilles (qui précèdent les tambours filtrants de l’eau de mer), d’abord sur l‘unité 3, puis sur les unités 2 et 6, fait entrer le site en vigilance « colmatants ». Le 10 août à partir de 15h00, l'atteinte d'un seuil de perte de charges d'un tambour filtrant de la tranche 3 provoque l'entrée en phase pré-alerte "Colmatants". Les déclenchements de pompes CRF amènent aux baisses préventives de puissance de l’unité 2 à 65%, l’unité 4 à 69%, l’unité 6 à 69% et l’unité 3 à 65% entre 18h00 et 23h24. Malgré cela, l’arrivée massive de colmatants (méduses) entraine les Arrêts Automatiques Réacteurs (AAR) des unités 4, 2, 3 à 23h29, 23h42 et 23h47 et l’Arrêt Automatique Réacteur de l’unité 6 le 11 août à 6h12. Entre temps, un Plan d’Appui Mobilisation Gréement pour Assistance Technique (PAM GAT) est déclenché le 11 août à 00h16 pour appuyer les équipes de conduite dans la gestion de la situation. Alors que les unités 2 et 6 sont maintenues en l’état d’AN/GV (Arrêt Normal sur Générateur de Vapeur), les niveaux des réservoirs ASG (Alimentation de Secours des Générateurs de vapeur) des unités 3 et 4 étant trop bas, l’équipe conduite décide de les passer en état AN/RRA (Arrêt Normal sur circuit de Refroidissement du Réacteur à l'Arrêt RRA). Ces 4 AAR se sont déroulés conformément aux dispositifs de sûreté et de protection des réacteurs. Ils n'ont pas eu d'impact sur la sûreté de l'installation, la sécurité du personnel ou l'environnement. Les AAR et le passage de 2 unités en AN/RRA constituent un écart à nos règles d’exploitation, écart déclaré à l’Autorité de Sûreté Nucléaire et de Radioprotection (ASNR) le 14 août 2025, au niveau 0, en dessous de l’échelle INES.
Le 17 août, l’unité de production n°4 est en phase de redémarrage. Lorsqu’un réacteur est en phase de redémarrage mais n’est pas encore couplé au réseau, la vapeur en sortie de générateur de vapeur n’alimente pas la turbine, mais est évacuée, soit vers l’atmosphère (< 2% de puissance), soit vers le condenseur ( > 2% de puissance).
Alors que la puissance est à 9%, un fonctionnement anormal apparait sur la régulation du système de contournement turbine au condenseur, qui assure le refroidissement du réacteur. Deux vannes sont identifiées comme défaillantes.
Afin de procéder à une intervention, la puissance est stabilisée à 4% et le système de contournement turbine est basculé vers l’atmosphère, afin de continuer à assurer le refroidissement du réacteur. Dès le basculement, le niveau d'eau dans le condenseur commence à descendre. La baisse du niveau condenseur fait apparaitre une alarme en salle des commandes, mal interprétée par les équipes qui ne mettent pas en service l’appoint en eau du condenseur.
A l’atteinte d’un niveau très bas dans le condenseur, les protections de l'installation provoquent le déclenchement des pompes d’alimentation des générateurs de vapeurs. Les pompes d’alimentation de secours des générateurs de vapeurs démarrent mais leur débit est insuffisant pour compenser le fonctionnement de l’unité de production à 4% de puissance. Le niveau d’eau dans les générateurs de vapeur commence à baisser pour finalement atteindre un niveau très bas, provoquant l’émission d’un ordre d’arrêt automatique réacteur (AAR).
Cet AAR constitue un écart à nos règles d’exploitation, écart déclaré à l’Autorité de Sûreté Nucléaire et de Radioprotection (ASNR) le 18 août 2025, au niveau 0, en dessous de l’échelle INES.
Le 12 août 2025, l’unité n°3 est à l’arrêt conformément aux dispositifs de sûreté et de protection du réacteur, suite à la présence massive et non prévisible de méduses dans les tambours filtrants des stations de pompage, situés en partie non nucléaire des installations.
Le 13 août à 4h10, la température du circuit primaire est descendue sous 90°C conformément à la stratégie de mise à l’arrêt du réacteur.
A 10h, lors de l'analyse de l'état du réacteur, un intervenant constate qu’une Condamnation Administrative (CA) n’a pas été posée pendant la baisse de température. Cette manipulation consiste à déconnecter les éléments chauffants pour assurer le refroidissement homogène du circuit primaire.
A 10h15, la condamnation administrative est donc posée.
La non-pose de cette condamnation administrative n'a eu aucun impact sur la sûreté de l'installation ni sur l'environnement mais constitue un écart à nos règles d'exploitation. Il a été déclaré à l'Autorité de Sûreté Nucléaire et de Radioprotection le 20 août 2025 au niveau 0 en dessous de l'échelle INES.
Évènements de sûreté de niveau 0
Sur un site nucléaire comme Gravelines, les gaz frigorigènes sont utilisés dans les systèmes de production de froid, pour assurer le refroidissement et la climatisation de différents matériels et locaux, tertiaires ou industriels. Ces fluides frigorigènes étant des gaz à effet de serre, une limite annuelle est fixée à 100kg.
Depuis le début de l’année 2025, le cumul des fuites de ce gaz sur les six unités de production du site de Gravelines a dépassé le seuil réglementaire pour atteindre les 102,768 kg. En réponse à ce dépassement, une déclaration d'événement significatif environnement a été transmise à l’Autorité de Sûreté Nucléaire et de Radioprotection (ASNR) le 20 août 2025, conformément aux procédures en vigueur. Cet événement n’a eu aucune incidence sur la sûreté des installations.