Dépassement du seuil de cumul annuel des émissions de fluides frigorigènes
Sur les installations industrielles de la centrale nucléaire de Civaux, les fluides frigorigènes sont utilisés dans les systèmes de production de froid. Ils permettent le refroidissement et la climatisation de différents matériels et locaux.
Depuis le début de l’année 2025, la centrale nucléaire de Civaux a comptabilisé 115,047 kg d’émission de fluide frigorigènes.
Ces émissions ont été relevées sur 15 équipements de réfrigération ou de climatisation répartis sur le site et sont comprises entre quelques kilos et 23,97 kg.
Le dépassement du seuil de 100 kg/an a conduit la direction de la centrale nucléaire de Civaux à déclarer un événement significatif environnement auprès de l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection mercredi 8 octobre 2025.
Suspicion de contamination interne d'un intervenant
Le 8 octobre 2025, l’unité de production n°1 est en arrêt pour maintenance programmée.
Lors d’une opération de contrôle d’un outil de manutention situé dans le bâtiment réacteur, situé en zone contrôlée, un intervenant est contrôlé avec une contamination à la main ainsi qu’une suspicion de contamination interne inférieure aux valeurs déclaratives.
Cependant, même si cet incident n’a pas eu de conséquence sur la santé de l’intervenant, les défaillances liées à la préparation des interventions, à la signalétique mise en place sur le chantier et aux protections portées par l’intervenant sur le chantier ont conduit la direction de la centrale nucléaire de Civaux à déclarer un évènement significatif radioprotection le 17 octobre 2025 auprès de l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR).
Défaut d’assurance qualité vis-à-vis d’une dérogation aux STE
En mai 2024, lors de l’arrêt programmé pour maintenance de l’unité de production n°1 de la centrale nucléaire de Civaux, un essai périodique est réalisé sur une pompe d’injection de sécurité basse pression (1RIS032PO).
Les débits mesurés sont comparés à des critères de référence définis dans les règles générales d’exploitation, en tenant compte des incertitudes de mesure.
Lors de cet essai, l’une des mesures relevées ne respecte pas l’un des critères attendus.
Une analyse technique approfondie menée par plusieurs entités d’ingénierie d’EDF conclut à l’absence d’impact sur la sûreté. Sur cette base, une « demande de modification temporaire » des spécifications techniques d’exploitation (STE) est soumise et validée par l’ASNR, permettant de considérer la pompe comme apte à assurer ses fonctions de sûreté jusqu’au prochain arrêt pour maintenance de l’unité de production n°1.
En octobre 2024, les équipes de la centrale détectent une erreur dans la manière dont les incertitudes de mesure ont été prises en compte dans certaines procédures d’essais du système d’injection de sûreté. Pour autant, cette erreur n’a pas été identifiée comme ayant un impact sur la dérogation en cours.
En octobre 2025, lors de l’arrêt simple rechargement de l’unité de production n°1, un nouvel essai périodique est réalisé sur la pompe d’injection de sécurité basse pression 1RIS032PO.
Lors de la restitution des résultats, les équipes constatent que le rectangle d’incertitudes utilisé pour cet essai a été modifié après l’arrêt pour maintenance de l’unité de production n°1 de 2024 alors que la demande de modification temporaire validée par l’ASN reposait sur un recta+L12ngle d’incertitude différent. L’analyse à posteriori montre que les performances hydrauliques de la pompe sont satisfaisantes. La pompe est donc toujours restée disponible.
Cette incohérence d’ordre de grandeur a conduit les équipes de la centrale de Civaux à considérer un défaut d’assurance qualité concernant la dérogation aux STE.
En conséquence, la direction de la centrale nucléaire de Civaux a déclaré cet événement à l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection le 17 octobre 2025, comme événement significatif de sûreté au niveau 0 (écart) de l’échelle INES, qui en compte 7.
Défaut de démarrage du groupe d’ultime secours lors d’essais périodiques
La centrale nucléaire de Civaux dispose de plusieurs sources d’alimentation électriques. Parmi ses dispositifs d’alimentation de secours, elle dispose notamment de « groupe d'ultime secours » (GUS), capables d’assurer l’alimentation électrique des systèmes de sûreté de la centrale en cas de défaillance des autres alimentations électriques.
En février 2025, lors d’un essai périodique, le GUS n’a pas démarré du premier coup. À l’issue de cet essai, les équipes de la centrale de Civaux mettent en œuvre des actions curatives permettant de retrouver sa disponibilité. Par la suite, plusieurs essais périodiques présentent des défauts de démarrage au premier essai, soldés à chaque fois par des actions curatives.
Des analyses complémentaires ont permis d’identifier un défaut de conception dans le système de démarrage du GUS. Une modification matérielle a alors été apportée à l’ouvrage dans le but de fiabiliser le démarrage du premier coup. Le 20 octobre 2025, un nouvel essai a permis de confirmer le bon démarrage et la pleine disponibilité du GUS.
Cet événement n’a entraîné aucune conséquence réelle sur la sûreté de l’installation ou l’environnement. Cependant, ce défaut de conception a conduit la direction de la centrale nucléaire de Civaux à déclarer cet événement à l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection le 28 octobre 2025, comme événement significatif de sûreté au niveau 0 (écart) de l’échelle INES, qui en compte 7.