Le partenariat opéré entre les fédérations de pêche de la Nièvre et de l’Yonne, le Parc Naturel Régional du Morvan et EDF, a permis la reconnexion de petits ruisseaux à truites grâce à la réalisation d’aménagements sur les affluents de la Cure et du Chalaux, améliorant ainsi la continuité écologiques des rivières du Morvan.
Les ruisseaux ont une importance capitale dans le cycle de reproduction de la truite. Plus particulièrement dans la production de truitelles qui grandissent dans les rivières plus importantes situées à l'aval. Les petits ruisseaux – également appelés rus - sont les zones les plus favorables à la reproduction de la truite Fario par exemple, qui apprécie les cours d'eau bien oxygénés avec une granulométrie de sables et de graviers favorable à l'éclosion des œufs, dans des zones d'eau claire et courante. Dans la plupart des cas, c'est dans les rus de tête de bassin qu'elle retrouve l'ensemble de ces critères. Cependant, dans le périple migratoire des poissons pour remonter vers ces zones, des obstacles liés à l’activité humaine peuvent entraver l’accès aux parties amont des rus.
Dans le cadre du renouvellement des concessions hydroélectriques EDF sur la Cure (barrages de Malassis, de Crescent et de Chaumeçon), les fédérations de pêche de l'Yonne et de la Nièvre ainsi que Parc Naturel Régional du Morvan ont répondu favorablement à la sollicitation d'EDF.
Ensemble, ils ont initié en 2011 un comité de pilotage pour conduire un programme de réalisation d’aménagements en faveur de la continuité écologique des rivières morvandelles.
L'objectif de ce programme visait à reconnecter les petits ruisseaux avec les rivières principales « La Cure » et « Le Chalaux », grâce à la mise en place de solutions techniques efficaces pour permettre à la truite de remonter pour se reproduire et ensuite aux alevins de dévaler durant leur première année de vie.
La mobilisation de financements complémentaires auprès du FEDER (Union Européenne) et de la Région Bourgogne, a permis de donner une dimension plus importante aux travaux envisagés et la création d’un emploi de chargé de mission sur le projet pour 18 mois (206 935 € de budget total d’opération, dont 48 % financé par EDF, 36 % par le FEDER et 16 % par la Région Bourgogne).
Courant 2012, 19 sites étaient identifiés et les demandes d’autorisation lancées auprès des exploitants agricoles et forestiers ou des maires des communes concernées.
Entre 2013 et 2014, 19 obstacles ont été aménagés ou définitivement supprimés, améliorant ainsi la continuité sédimentaire et piscicole sur les rus affluents de la Cure et du Chalaux. Grâce à ces travaux, confiés à deux entreprises locales, plus de 17 kilomètres de rivières ont pu être reconnectés.
Aujourd’hui, un suivi biologique intégré à l’ensemble de ces mesures permet de compléter les connaissances sur le réseau hydrographique du Morvan et d’assurer un suivi de l’opération.