L’unité de production n°5 est en visite décennale. Dans le cadre de cet arrêt pour maintenance, le 10 février 2022, le réacteur est en arrêt normal sur générateur de vapeur (AN/GV). Il s’agit d’un des jalons de la phase de redémarrage du réacteur. Après le rechargement de combustible, la requalification du nouveau cœur est réalisée au cours des essais physiques à puissance nulle.
Suite au remplacement d’un tandem de chaînes de mesure neutroniques (CNS)*, il est nécessaire de modifier le seuil d’arrêt automatique réacteur des chaines lors de ces essais physiques juste avant le redémarrage du réacteur. Cette modification est portée par la pose d’un dispositif particulier durant les essais. A l’issue de ces essais, la dépose de ce dispositif temporaire est planifiée dans l’état réacteur en production.
La poursuite des opérations de maintenance engendre le changement d’état, (baisse de pression et température) de l’unité de production qui passe en arrêt normal sur RRA (Réacteur Réfrigération à l'Arrêt AN RRA) à plusieurs reprises les 14, 18 et 27 février 2022. Or, pendant ce changement d’état, les spécifications techniques d’exploitation exigeaient que le dispositif particulier soit déposé.
Le 15 mars, il est constaté que cela n’a pas été le cas et que la conduite à tenir n’a pas été respectée dans la période prescrite.
Cet événement est sans impact réel sur la sûreté de l’installation. Cependant, en raison de sa détection tardive, la centrale nucléaire du Bugey a déclaré ce non-respect des spécifications techniques d’exploitation le 18 mars 2022 à l’Autorité de sûreté nucléaire comme un événement significatif de sûreté de niveau 1 (anomalie) sur l’échelle INES, qui en compte 7.
L’unité de production n°2 est en arrêt simple rechargement depuis le 19 février 2022.
Les unités de production n°3 et 4 sont en fonctionnement et alimentent le réseau d’électricité.
*Les chaînes de mesure neutronique niveau source (CNS) sont constituées de détecteurs qui permettent de mesurer les faibles flux neutroniques, elles sont donc principalement utilisées pendant les phases d’arrêt, de rechargement et de redémarrage du réacteur. Elles fournissent un taux de comptage en coups par seconde (c/s) issu du traitement du signal impulsionnel généré dans le détecteur neutronique.
** Le pilotage d’un réacteur s’inscrit dans un cadre de prescriptions, parmi lesquelles les spécifications techniques d’exploitation (STE), qui recueillent l’ensemble des règles à respecter pour la conduite des installations.