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4 événements significatifs liés au domaine de la sûreté ont été déclarés en février 2022 par la direction de la centrale de Saint-Laurent à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
 

  • 1er février (niveau 0 générique au parc nucléaire d'EDF) - Détection d’un écart concernant la tenue de joints d’étanchéité dans des conditions spécifiques 

Le 1er février 2022, EDF a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire un événement significatif pour la sûreté relatif à la détection d’un écart concernant la tenue de joints d’étanchéité. Chaque unité de production nucléaire est équipée d’un dispositif appelé “U5”. Composé d’un filtre contenant du sable, ce dispositif permet d’assurer l’intégrité de l’enceinte de confinement du bâtiment réacteur en cas de montée en pression et d’atteinte d’une valeur supérieure à sa valeur de dimensionnement. En cas d’accident grave, ce dispositif permet de filtrer les rejets dans le but de préserver l’environnement. Un écart de conformité a été mis en évidence au niveau de la tenue, en condition “d’accident grave”, des joints d’étanchéité présents sur des assemblages boulonnés de diaphragmes situés en amont du filtre à sable. Après analyse de cet écart, il apparait que le serrage appliqué, selon la boulonnerie et les types de joints présents sur les assemblages concernés était conforme. Cependant, la justification de la tenue des joints d’étanchéité des assemblages boulonnés en cas d’accident grave n’a pu être apportée dans l’étude associée. Dès détection de l’écart, les actions de traitement ont été aussitôt engagées. Le remplacement par des nouveaux joints fabriqués dans un matériau dont la tenue est démontrée en cas d’accident grave sur l’ensemble des matériels concernés sur le parc nucléaire est engagé depuis le mois de novembre 2021 pour les premiers réacteurs du parc nucléaire et sera soldé pour l’ensemble des réacteurs en fonctionnement pour le 30 juin 2022 ou avant le redémarrage des réacteurs qui disposent d’un arrêt programmé lors du premier semestre 2022. EDF a déclaré, le 1er février 2022 à l’Autorité de sûreté nucléaire, un événement significatif pour la sûreté à caractère générique, au niveau 0 en dessous de l’échelle INES qui en compte 7, pour l'ensemble des réacteurs en exploitation de son parc nucléaire ainsi que pour les deux réacteurs de la centrale nucléaire de Fessenheim. ​​​​​​​
 

  • 4 février (niveau 0 générique à plusieurs centrales du parc nucléaire d'EDF) - ​​​​​​​Anomalies non-détectées lors de contrôles sur des dispositifs de protection de tuyauteries

En mai 2021, dans le cadre du programme de maintenance de la visite partielle de l’unité de production 2 de la centrale de Saint Laurent, les équipes de la centrale détectent des anomalies sur certains dispositifs autobloquants des tuyauteries du circuit primaire. Les dispositifs autobloquants permettent les mouvements lents des tuyauteries, liés aux dilatations par exemple, et bloquent les mouvements brusques qui pourraient être provoqués par un coup de bélier ou un séisme. En cas de mouvements rapides, ces dispositifs supportent l'effort dynamique en le reportant sur la structure fixe, protégeant ainsi les tuyauteries. Lors de la mesure des cotes à mener dans le cadre de leur remplacement, certains dispositifs sont apparus hors critères et ont été remis en conformité. Ils ont fait l’objet d’une déclaration à l’Autorité de sureté nucléaire d’un événement sûreté au niveau 0 en dessous de l’échelle INES qui en compte 7. Une extension de ces contrôles aux autres sites du parc nucléaire a conduit à la détection d’autres dispositifs hors critères sur les réacteurs n°1 et 2 de Belleville, n°2 de Cruas, n°1 à 6 de Gravelines, n°2 de Nogent et n°1 de Saint-Laurent B. Bien que ces dispositifs hors critères n’aient eu aucune conséquence réelle sur la sûreté, ils conduisent toutefois à une information de l’Autorité de sûreté nucléaire, le 4 février 2022, faisant état d’un événement significatif pour la sûreté à caractère générique au niveau 0 (en dessous de l’échelle INES qui en compte 7).
 

  • 23 février (niveau 0, générique à plusieurs centrales du parc nucléaire d'EDF) - ​​​​​​​Détection de la non-prise en compte des conditions de réalisation d’un essai périodique

Le 21 février 2022, EDF a informé l’Autorité de sûreté nucléaire de la survenue d’un événement significatif pour la sûreté relatif à la détection de la non prise en compte des conditions de réalisation d’un essai périodique. Afin de s’assurer du bon fonctionnement du réacteur nucléaire, de nombreux paramètres sont contrôlés et suivis en permanence notamment via des chaînes neutroniques. Ces dernières permettent de contrôler, grâce à de nombreux capteurs, le flux neutronique à l’intérieur de la cuve du réacteur. Lorsque le réacteur est en fonctionnement, un contrôle, appelé “essai périodique”, est réalisé à la maille hebdomadaire sur ces chaines neutroniques pour s’assurer de leur bon fonctionnement. Lorsque le réacteur est arrêté, ces contrôles périodiques sont toujours réalisés via d’autres capteurs spécifiques. Les règles générales d’exploitation stipulent que, lorsque le réacteur est arrêté, l'essai périodique de ces matériels est également réalisé de manière hebdomadaire, avec une tolérance de réalisation de cet essai de 42h après l’arrêt de la réaction en chaine. A la suite d’un défaut d’analyse des conditions de réalisation de cet essai, certaines centrales nucléaires n’ont pas réalisé le premier contrôle dans le délai requis. Cet événement n’a pas eu de conséquence réelle sur la sûreté des installations, l’analyse montrant que ces matériels sont toujours restés disponibles. Toutefois, la détection de ces écarts a conduit EDF à informer le 21 février 2022 l’Autorité de sûreté nucléaire de la survenue d’un événement significatif pour la sûreté à caractère générique, au niveau 0 en dessous de l’échelle INES qui en compte 7, pour les réacteurs nucléaires des centrales du Bugey, du Tricastin, de Gravelines, de Dampierre-en-Burly, du Blayais, de Saint-Laurent-des-Eaux, de Cruas-Meysse, de Paluel, de Saint-Alban, de Flamanville, de Cattenom, de Belleville-sur-Loire, de Nogent-sur-Seine, de Penly et de Golfech. S’agissant de la centrale nucléaire de Saint Laurent, cet événement a été déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire le 23 février 2022.

  • 25 février (niveau 0, générique à plusieurs centrales) - Défaut d’étanchéité de joints de soupapes SEBIM du pressuriseur. 

Le 25 février 2022, EDF a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire un événement significatif pour la sûreté relatif à un défaut d’étanchéité de joints de soupapes SEBIM du pressuriseur. Le pressuriseur est un réservoir cylindrique permettant de contrôler la pression du circuit primaire lors de son fonctionnement. Le circuit primaire est protégé des surpressions par 3 lignes indépendantes, reliées au pressuriseur et composées d’un tandem de deux soupapes dites SEBIM. Les soupapes sont équipées de têtes de détection qui permettent la mesure de pression et l’ouverture des soupapes. Ces têtes peuvent être de type monobloc ou bi-bloc. Des contrôles réalisés par les équipes d’EDF sur certains réacteurs des paliers 900 et 1300MW ont révélé que la présence de têtes de détection monobloc pouvait potentiellement induire un défaut d’étanchéité de joints situés dans les têtes de détection des soupapes SEBIM. Ces têtes de détection monobloc sont présentes sur 35 réacteurs* du parc en exploitation, tous paliers confondus.  ​​​​​L’analyse effectuée ayant montré l’absence d’impact sûreté en conditions réalistes, il n’y a eu aucune conséquence réelle sur la sûreté des installations. La détection de ce potentiel défaut d’étanchéité a toutefois conduit EDF à déclarer le 25 février 2022 à l’Autorité de sûreté nucléaire un événement significatif pour la sûreté à caractère générique au niveau 0, en dessous de l’échelle INES qui en compte 7.  

* Réacteurs de Belleville 1-2, Blayais 2-3, Bugey 2-3-4, Cattenom 1-3, Chinon 1-2-3, Civaux 1, Cruas 1-2-3, Dampierre 1-2-3, Golfech 1-2, Gravelines 1-2-3-4-5, Nogent 1, Paluel 1-3, Penly 2, Saint-Laurent 1-2 et Tricastin 1-2-3 

1 événement significatif lié au domaine de la radioprotection a été déclaré en février 2022 par la direction de la centrale de Saint-Laurent à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

  • Evénement déclaré le 4 février sur le site de Saint-Laurent A, en déconstruction.

Lors de chaque accès en zone nucléaire dite « zone contrôlée », les travailleurs disposent de deux appareils pour mesurer en continu et en permanence le rayonnement auquel ils sont exposés. Un dosimètre opérationnel mesure et affiche la dose reçue en temps réel et un autre dosimètre passif nominatif, servant de référence, enregistre les doses qui sont comptabilisées chaque mois. Alors qu’il intervenait sur la centrale en déconstruction, sur un chantier de conditionnement de déchets, un intervenant s’est rendu compte qu’il n’avait pas sur lui son appareil de mesure radiologique (dosimètre). L’intervenant a alors quitté immédiatement son poste et son appareil a été retrouvé au magasin d’entrée en zone contrôlée. Cet oubli n’a pas eu de conséquence sur sa santé au regard de la dosimétrie enregistrée par son collègue présent sur le même chantier.