Pour assurer le fonctionnement de ses installations, la centrale prélève en continu de l’eau du Rhône, acheminée jusqu’au site par un canal d’amenée. Le maintien d’un débit d’eau minimal est nécessaire dans ce canal pour garantir en permanence (*) le refroidissement des unités de production, en toute sûreté. Dans cet objectif, un curage du canal est réalisé périodiquement, afin de prévenir le risque d’envasement par accumulation de sédiments au fond du canal, qui pourrait perturber ce débit d’eau.
Afin de déterminer la pertinence de réaliser un curage préventif, les équipes du service Equipe Commune réalisent chaque année une bathymétrie du canal (mesure de profondeur), qui donne des indications précises sur son niveau d’envasement. La bathymétrie réalisée en 2022 a mis en évidence la nécessité de programmer un curage au 1er trimestre 2023. Les travaux ont été réalisés dans la 2ème quinzaine de mars.
Cette opération est soumise à une validation de l’Autorité de sûreté nucléaire et nécessite l’information préalable de toutes les parties prenantes (Voies navigables de France, Batellerie, Compagnie Nationale du Rhône, Fédérations de pêche, Agences régionales de santé, Communautés de communes et mairies de proximité, Régie des eaux entre Bièvre et Rhône…).
Le curage consiste à aspirer les sédiments, apportés par le Rhône, à l’aide d’une drague aspiratrice (photo ci-dessous), puis à les restituer dans le lit du Rhône, en aval du canal de rejet. Toute la longueur du canal d’amenée, de la zone de connexion à la station de pompage a été concernée par cette opération. Environ 6 000 m3 de sédiments ont été aspirés dans le canal et restitués au milieu naturel.
Le curage est une opération délicate qui nécessite la coopération de plusieurs métiers du site mais également des experts des entités nationales d’EDF. Sa mise en œuvre fait l’objet d’une étude environnementale approfondie, au cours de laquelle tous les sédiments sont analysés pour vérifier l’absence de pollution. Les contraintes éventuelles du curage sur la biodiversité sont également prises en compte avec une volonté permanente de respecter la faune et la flore et de ne pas perturber l’équilibre des espèces protégées présentes dans le fleuve, comme le castor par exemple.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le curage ne peut pas être réalisé au-delà du 31 mars car le printemps coïncide avec la période de reproduction du castor d’Europe, espèce protégée qui a élu domicile sur les berges du canal d’amenée.
Depuis la mise en exploitation du site, plusieurs opérations de curage ont été effectuées. Le dernier date de 2016, il s’agissait d’un curage partiel.
Fin 2018, la centrale a obtenu une autorisation de l’Autorité de sûreté nucléaire pour mettre en œuvre un programme décennal de curage.
Ces opérations contribuent à garantir en permanence un haut niveau de sûreté des installations.
(*) le débit d’eau doit être maintenu en toutes circonstances, y compris en cas de basses eaux du Rhône (qui pourraient par exemple survenir en cas de vidange de la retenue d’eau en amont du barrage de Saint Pierre de Bœuf).