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Evènements significatifs du domaine sûreté déclarés au niveau 0 sous l’échelle INES par la centrale nucléaire de Paluel en juin 2022.

Défaut de préparation d’une activité ayant conduit à un non-respect d’une prescription particulière des STE*

Le 16 juin 2022, l’unité de production n°4 de la centrale nucléaire de Paluel est à l’arrêt programmé pour réaliser sa visite partielle**.

A 8h00, la salle de commande est informée que suite à la réalisation d’une intervention sur le système d’injection de zinc situé dans le Bâtiment des Auxiliaires Nucléaires, une requalification*** de ce dernier est prévue en fin de matinée.

A 11h00, la requalification débute. Le salarié en charge de sa réalisation injecte alors de l’eau déminéralisée dans le circuit primaire*** de l’installation à un débit très faible (soit 15 litres par jour). Le réacteur n°4 étant en l’état d’arrêt pour rechargement (APR), cette requalification ne respecte pas les spécifications techniques d’exploitation (STE).

A 17h15, un technicien spécialisé constate cette activité en cours et alerte la salle de commande de l’unité de production n°4. L’arrêt immédiat de l’injection est alors demandé.

Au total, 4 litres d’eau déminéralisée ont été injectés.

Cet événement n’a pas eu de conséquence réelle sur la sûreté des installations. Toutefois, le défaut de préparation de l’activité a conduit à un non-respect d’une prescription particulière des STE.

La direction de la centrale nucléaire de Paluel a donc déclaré, le 20 juin 2022, à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), un événement significatif relatif à la sûreté au niveau 0 sous l’échelle INES qui en compte 7.

* Les spécifications techniques d’exploitation (STE) sont un recueil de règles d’exploitation approuvées par l’Autorité de sûreté nucléaire, qui définissent le domaine autorisé de fonctionnement d’une centrale nucléaire et les prescriptions de conduite du réacteur associées. Elles prescrivent également les délais maximums de réparations en cas de dysfonctionnement de certains matériels.

** Une visite partielle est un arrêt programmé de l’unité de production qui prévoit le rechargement du combustible et des activités de maintenance.

*** Une requalification permet de vérifier le bon fonctionnement de l’installation après la réalisation d’une modification/intervention.

***Sur les réacteurs à eau sous pression exploités par EDF, le circuit primaire principal est un circuit contenant de l’eau sous pression qui s’échauffe au contact des éléments de combustible.

Réalisation d’un essai de vannes du circuit d’aspersion de sécurité de l’enceinte (EAS)* a une pression erronée.

Le 27 mai 2022, l’unité de production n°4 de la centrale nucléaire de Paluel est à l’arrêt programmé pour réaliser sa visite partielle**.

Dans le cadre de la réalisation d’un essai de vannes du circuit d’aspersion de sécurité de l’enceinte (EAS) situé dans l’enceinte du bâtiment réacteur, les équipes de la centrale constatent une différence entre la pression indiquée dans la procédure nationale et celle mentionnée dans les procédures locales. En effet, depuis 2007, les procédures nationales précisent que ces essais doivent être réalisés avec une mise en pression de 4.2 bars alors que les équipes de la centrale de Paluel les réalisent avec une pression de 20 bars.

Après constat de cet écart, le test engagé au sein de l’unité de production n°4 a pu se poursuivre conformément aux procédures nationales. Il en sera de même pour les opérations similaires à venir sur les autres unités de production du site.

Cet événement n’a pas eu de conséquence réelle sur la sûreté des installations. Il a été déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire, le 3 juin 2022, au niveau 0 sous l’échelle INES qui en compte 7.

*Le circuit d'aspersion dans l'enceinte (EAS), qui pulvérise, en cas d'accident, de l'eau contenant de la soude dans l'enceinte du réacteur afin d'en diminuer la pression et la température, et d'éliminer l'iode radioactif. Le circuit EAS est constitué de deux voies (A et B) redondantes.

** Une visite partielle est un arrêt programmé de l’unité de production qui prévoit le rechargement du combustible et des activités de maintenance.

Non-respect de la procédure d’une procédure de maintenance sur un capteur du circuit primaire*

Le 22 avril 2022, l’unité de production n°4 de la centrale nucléaire de Paluel est à l’arrêt programmé afin de réaliser sa visite partielle**.

Une maintenance d’un des capteurs de niveau d’eau du circuit primaire est en cours. Conformément à la procédure et afin d’effectuer l’opération, une vis de purge est déposée par les équipes.

Le 25 avril 2022, l’activité de maintenance est finalisée et déclarée conforme.

Le 25 juin 2022, dans le cadre des opérations de redémarrage de l’unité de production n°4, les équipes de la centrale procèdent au remplissage du circuit primaire principal. Un écoulement d’eau est constaté et des investigations sont lancées pour en identifier l’origine exacte.

Les équipes de la centrale observent l’absence de vis de purge. Elle est alors immédiatement remplacée.

Cet événement n’a pas eu de conséquence réelle sur la sûreté des installations, le capteur de niveau d’eau étant toujours resté disponible. Toutefois, le non-respect de la procédure de maintenance a conduit la direction de la centrale nucléaire de Paluel a déclaré, le 28 juin 2022, à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), un événement significatif relatif à la sûreté au niveau 0 sous l’échelle INES qui en compte 7.

*Le niveau d’eau dans le circuit primaire du réacteur est mesuré par plusieurs capteurs redondants et indépendants. Ces capteurs permettent de détecter une baisse éventuelle du niveau d’eau et de garantir l’immersion et le refroidissement du combustible nucléaire.

**Une visite partielle est un arrêt programmé de l’unité de production qui prévoit le rechargement du combustible et des activités de maintenance.

Evènements significatifs du domaine radioprotection déclarés au niveau 0 sous l’échelle INES par la centrale nucléaire de Paluel en juin 2022.

Défaut de mesure et de signalisation ayant entrainé l’exposition d’un salarié à un débit équivalent de dose* supérieur au seuil règlementaire

Le 25 mai 2022, le transfert d’un caisson de matériels entre les unités de production n°4 et n°2 de la centrale nucléaire de Paluel est effectué. Conformément aux procédures, un contrôle du caisson est réalisé à la sortie de la zone contrôlée**. Ce dernier fait état d’un débit équivalent de dose maximum au contact de 0,9 mSv/h et 0,19 mSv/h à 1 mètre.

A l’issue de ce contrôle, le caisson est entreposé dans un local dédié situé dans l’unité de production n°2, sans réaliser de nouvelle mesure et affichage particulier.

Le 27 mai 2022, en vue de déplacer le caisson, deux salariés d’une entreprise partenaire procèdent à son contrôle. Durant cette opération, le dosimètre opérationnel d’un des intervenants déclenche une alarme.
Conformément aux procédures, les intervenants s’éloignent et informent immédiatement les équipes de la centrale.

Les investigations menées indiquent finalement que les valeurs relevées sur le caisson sont de 4 mSv/h au contact et 0,3 mSv/h à 1 mètre. L’intervenant a donc été exposé pendant 5 secondes à un débit équivalent de dose supérieur au seuil règlementaire***.

Cet événement a conduit la centrale nucléaire de Paluel à déclarer à l’Autorité de sûreté nucléaire, le 3 juin 2022, un événement significatif lié au domaine de la radioprotection au niveau 0 sous l’échelle INES qui en compte 7.

*Le débit équivalent de dose (couramment appelé « débit de dose ») correspond à la dose de rayonnements ionisants absorbée par un organisme soumis à une source radioactive pendant un temps d’exposition donné. Il s’exprime en sieverts par minute en radiothérapie, en milli sieverts par heure sur les lieux de travail, en milli sieverts par an pour le public.

**Dans une centrale nucléaire, les zones susceptibles d’exposer aux rayonnements sont dîtes zones contrôlées. Elles font l’objet de conditions d’accès spécifiques.

*** La réglementation interdit d’exposer les salariés non CDI à une débit de dose supérieur à 2 mSv/h.

Non-port du dosimètre opérationnel* en zone contrôlée

Sur les centrales nucléaires, des mesures spécifiques sont prises dans le but de garantir la sécurité des intervenants. Ainsi, chaque intervenant, quand il intervient en zone contrôlée, doit être muni d’un dosimètre actif (ou opérationnel) et d’un dosimètre passif**, dans le but de suivre sa dosimétrie et de vérifier qu’elle ne dépasse pas les seuils réglementaires fixés par le code du travail.

Le 24 juin 2022, un intervenant s’équipe pour pénétrer en zone contrôlée afin de réaliser une opération technique sur un chantier de l’unité de production n°2 (alors en arrêt pour maintenance). Il constate que la poche de la combinaison où il doit ranger son dosimètre actif présente un défaut. L’intervenant décide alors de poser son dosimètre actif afin de changer de combinaison.

Alors qu’il est en train de revêtir une nouvelle combinaison, il est interrompu par un appel téléphonique. Il achève de s’habiller sans penser à remettre son dosimètre actif dans la poche de la nouvelle combinaison. Il entre en zone contrôlée pour réaliser son intervention.

D’autres intervenants arrivent au vestiaire pour se changer et constatent la présence d’un dosimètre actif. Ils alertent immédiatement le service compétent et un technicien spécialisé retrouve l’intervenant ayant oublié son dispositif de suivi dosimétrique. Il lui est alors demandé de le remettre immédiatement dans la poche prévue à cet effet.

Bien que cet événement n’a eu aucune conséquence sur la santé de la personne, le port du dosimètre actif étant réglementaire, il conduit la centrale nucléaire de Paluel à déclarer à l’Autorité de sûreté nucléaire, le 27 juin 2022, un événement significatif lié au domaine de la radioprotection au niveau 0 sous l’échelle INES qui en compte 7.

*Le dosimètre opérationnel permet de mesurer en temps réel les rayonnements ionisants en zone contrôlée.
**Le dosimètre passif permet de déterminer les doses intégrées pour chaque travailleur séjournant en zone contrôlée. Il est obligatoire, individuel et nominatif.

Non prise en compte de l’analyse de risque sur une activité à fort enjeu radioprotection

Le 23 juin 2022, l’unité de production n°4 de la centrale nucléaire de Paluel est à l’arrêt programmé pour réaliser sa visite partielle*.

Dans l’après-midi, cinq intervenants réalisent une activité de maintenance en fond de piscine du bâtiment réacteur**. Celle-ci est effectuée en tenue en papier et sans protection respiratoire particulière alors que l’analyse de risque préalablement effectuée exigeait le port d’une tenue étanche ventilée (TEV).

Une fois l’activité terminée, l’équipe intervenante passe les contrôles de détection de la radioactivité situés en sortie de la zone contrôlée. L’un des intervenants déclenche le dispositif.

Comme l’exigent les procédures, le service médical est immédiatement alerté et les 5 intervenants réalisent une anthropogammamétrie de contrôle***.

Les examens révèlent que l’intervenant ayant déclenché le système de contrôle présente une exposition interne au Cobalt 58, inférieure à 0,1 mSv, et deux points de contamination au niveau de la tête. Un deuxième intervenant présente également une exposition interne au Cobalt 58, également inférieure à 0,1 mSv, et les trois autres présentent des traces d'exposition externe.

L’absence de prise en compte de l'analyse de risque ainsi qu’une contamination externe de plusieurs intervenants conduit la centrale nucléaire de Paluel à déclarer à l’Autorité de sûreté nucléaire, le 29 juin 2022, un événement significatif lié au domaine de la radioprotection au niveau 0 sous l’échelle INES qui en compte 7.

* Une visite partielle est un arrêt programmé de l’unité de production qui prévoit le rechargement du combustible et des activités de maintenance.

** Piscine d’environ 16 mètres de profondeur englobant la partie supérieure du réacteur, que l’on remplit d’eau pendant les opérations annuelles de renouvellement du combustible dans le but d’assurer la protection biologique du personnel.

*** En cas de suspicion de contamination interne, l’anthropogammamétrie permet de dépister une éventuelle contamination par la mesure du
rayonnement gamma émis par des radioéléments potentiellement ingérés ou inhalés, et permet de déterminer la nature et l’activité du radioélément détecté. Il peut être complété par d’autres examens (analyses d’urines et de selles) et est renouvelé pour suivre l’élimination de la contamination.

Evènement significatif du domaine environnement déclaré au niveau 0 sous l’échelle INES par la centrale nucléaire de Paluel en juin 2022.

Emission de fluide frigorigène entrainant le dépassement de la limite règlementaire

Dans une installation industrielle, les fluides frigorigènes sont utilisés dans les systèmes de production de froid. Ils permettent le refroidissement et la climatisation de différents matériels et locaux. Les opérations de contrôle et de maintenance réalisées régulièrement sur les groupes frigorifiques permettent de contrôler leur bon fonctionnement et l’absence d’émission de fluides frigorigènes.

Le 15 mars 2022, les équipes de la centrale nucléaire Paluel réalisent le contrôle trimestriel d’étanchéité des groupes frigorifiques de l’unité de production d’électricité n°1. Ce dernier se révèle satisfaisant et aucune fuite de fluide frigorigène n’ait détecté.

Le 13 juin 2022, un nouveau contrôle d’étanchéité des groupes frigorifiques de l’unité de production d’électricité n°1 est réalisé. Lors de cette opération, une fuite invisible à l’œil nu est détectée sur l’un des groupes. Une intervention permettant la remise en conformité du matériel est alors immédiatement engagée.

Le 15 juin 2022, le pesage du fluide frigorigène met en évidence une perte de 270kg de fluide par rapport à la quantité initialement contenue dans le groupe frigorifique.

Bien que cet événement n’a eu aucune conséquence sur la sûreté, le fonctionnement des installations, ni la santé des salariés, il constitue un dépassement de la limite réglementaire fixée à 100kg/an d’émission de fluide frigorigène.

La direction de la centrale nucléaire de Paluel a donc déclaré, le 17 juin 2022, un événement significatif environnement à l'Autorité de sûreté nucléaire.

Evènements significatifs du domaine sûreté, commun à plusieurs sites nucléaires, déclarés au niveau 0 sous l’échelle INES pour la centrale nucléaire de Paluel en juin 2022.

Détection d’anomalies de visseries sur des pompes de circuits de sauvegarde

Le circuit d'aspersion de l'enceinte (EAS) a pour objectif de conserver l'intégrité de l'enceinte du réacteur, en diminuant notamment la pression et la température à l'intérieur du bâtiment réacteur.

Le système d’injection de sécurité (RIS) permet d’injecter dans le circuit primaire de l’eau contenant du bore (matière neutrophage) afin de refroidir le réacteur.

Le système de contrôle chimique et volumétrique (RCV) permet en fonctionnement normal de réguler le volume d’eau, d’ajuster la concentration en bore et d’assurer des caractéristiques chimiques adéquates dans le circuit primaire.

Le circuit RRA contribue au refroidissement à l’arrêt du réacteur.

Depuis 2017, EDF réalise sur l’ensemble du parc nucléaire en exploitation une campagne de contrôles de la conformité des dispositifs de freinage de la visserie de matériels requis en conditions accidentelles.

Ces dispositifs de freinage sont destinés à limiter les risques de desserrage des assemblages vissés lors du fonctionnement normal ou sous sollicitation particulière.

En fin d’année 2018, sur les deux réacteurs de Penly, des anomalies de ces dispositifs de freinage des visseries sur des pompes des circuits EAS et RIS ont été mises en évidence. Les anomalies concernant le circuit EAS ont pu être justifiées. L’absence d’impact potentiel sur ces matériels en condition accidentelle n’a pas pu être formellement démontrée sur quelques anomalies du circuit RIS.  Cet événement a été déclaré le 7 décembre 2018 par la centrale de Penly à l’Autorité de sûreté nucléaire en tant qu’événement significatif au niveau 0 sous l’échelle INES.

La poursuite des contrôles à conduit à intégrer, le 03 juin 2022, de nouveaux réacteurs [3] dans le périmètre de déclaration de l’évènement significatif à caractère générique de niveau zéro sous l’échelle INES venant compléter la liste des réacteurs préalablement déclarés le 20 mars 2020[1] et le 28 mai 2021[2].

Cet événement n’a eu aucun impact sur la sûreté des installations. En complément, l’analyse des conséquences potentielles de ces anomalies a démontré la possibilité maintenir les réacteurs dans un état sûr en situation accidentelle. Cet événement a été déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire au niveau 0 sous l’échelle INES qui en compte 7.

1 Réacteurs de Bugey 4 pour le circuit EAS et Belleville 1 et 2 et Flamanville 1 pour le circuit RIS.

2 Réacteurs de Cattenom 1 et 4, Golfech 1, Nogent 2 et Paluel 4 pour le circuit RIS, Paluel 2 pour le circuit EAS et Cruas 4 pour les circuits RIS et RCV.

3 Réacteurs de Cattenom 2, Golfech 2, Gravelines 5, Nogent 1, Saint-Alban 1 pour le circuit RIS, Cattenom 3 pour les circuits RIS et RRA, Paluel 1 pour les circuits RIS et EAS, Cruas 3 et Saint-Alban 2 pour le circuit EAS.

Détection d’une anomalie de serrage de câbles de thermocouples RIC

Le système d’instrumentation interne du cœur RIC permet de fournir des mesures de puissance et de température du cœur. Il comprend notamment une série de sondes de températures appelées thermocouples, qui permettent de mesurer la température de l’eau primaire dans le cœur, à la sortie des assemblages combustible et sous le couvercle de la cuve.

Le 23 février 2022, dans le cadre des opérations de maintenance liées à l’arrêt de l’unité de production 2 de la centrale de Flamanville, les équipes de la centrale détectent des anomalies de serrage sur le câblage de certains thermocouples du système RIC. Elles font suite à une modification des câblages de ces lignes.

Une extension de ces contrôles aux autres réacteurs du parc nucléaire ayant réalisé cette modification a conduit à la détection d’anomalies similaires sur les réacteurs de Cattenom 2, Flamanville 1, Paluel 1, Belleville 1 et Nogent 1. Des contrôles complémentaires seront effectués sur l’ensemble des réacteurs ayant réalisé la modification.

Ces anomalies n’ont eu aucune conséquence réelle sur la sûreté des installations. Cette situation est redevable d’un événement significatif pour la sûreté à caractère générique au niveau 0 (en dessous de l’échelle INES qui en compte 7), et a fait l’objet d’une déclaration auprès de l’Autorité de sûreté nucléaire le 27 juin 2022.