Depuis mi-2020, une protection anti-inondation s’élève progressivement autour de la centrale nucléaire de Gravelines. L’objectif : rendre le site et ses installations complètement étanches en cas de situation naturelle extrême de type tsunami.
Côté terre, une digue faite de remblai et d’enrochement est dressée. Côté mer, l’installation de 1750 palplanches (tôles en acier) fournis par ArcelorMittal progresse grâce à la collaboration étroite entre les équipes du site et l’expertise des équipes Eiffage Travaux Maritimes et Fluviaux (ETMF) missionnées pour l’opération. Zoom sur ce chantier gigantesque qui fait suite au retour d’expérience de l’accident survenu à Fukushima en 2011.
Une logistique lourde
Une trentaine de salariés ETMF s’activent depuis l’été dernier pour surélever la protection anti-inondation actuelle de 6,12m (niveau statique) à 7,48m (niveau statique). Comment ? En assemblant sur une longueur de 1500 mètres, près de 1750 palplanches. Une seule voie possible pour cette installation, le canal d’amenée* du site. Autrement dit, un chantier à réaliser par voie navigable. Alors, pour relever le défi, les équipes ont déployé les gros moyens. « Nous avons acheminé 4 pontons maritimes comprenant chacun 16 caissons de flottaison, 3 bateaux de trajet, 2 bateaux pousseur et 4 grues. Ces équipements nous permettent d’effectuer des opérations délicates de levage depuis le canal d’amenée directement. » Explique Christophe Geeraert, directeur délégué technique EDF.
Contre le vent et la marée
Cela va de soi, qui dit « travaux maritimes en Mer du Nord » dit « phénomène de marées à prendre en compte ». Ce phénomène naturel complique aisément la tâche des équipes qui ne peuvent se rendre sur le chantier qu’une fois la marée basse… Pourquoi ? Parce qu’ils doivent passer en dessous d’une série de bonnas*, comprenez d’énorme tubes en béton positionnés au-dessus du canal d’amenée. Une fois la marée haute, le chantier devient alors inaccessible. Deuxième phénomène naturel à prendre en compte, le vent ! Comme pour toute opération de levage, qu’elle soit sur terre ou en mer, l’intensité du vent est un élément important qu’il faut surveiller de près pour travailler en toute sécurité.
Repli du chantier ?
A ce stade, la levée des palplanches est à mi-chemin de la ligne d’arrivée. Le chantier maritime se poursuivra jusqu’au printemps pour se raccrocher à la protection terrestre et ainsi encercler de manière totalement étanche le site de Gravelines.
*Canal d’amenée : permet d’acheminer l’eau de mer jusqu’à la centrale pour alimenter le circuit de refroidissement
*Bonna : conduite d’eau
En chiffres :
- 1750 palplanches
- 30 salariés ETMF
- 725 tonnes d’acier
- 600m3 de béton de remplissage derrière les palplanches
- 250m3 de béton pour les poutres
