Retour à l'accueil de la centrale

Après 10 mois d’arrêt, l’unité n°2 de Flamanville est de retour sur le réseau électrique.

Rappelons-nous… en début d’année 2022, le site se préparait à arrêter son réacteur n°2 dans le cadre d’un arrêt pour simple rechargement (soit le rechargement d’un tiers du combustible nucléaire). Celui-ci devait durer 2 mois en incluant quelques opérations de maintenance. Cet arrêt, qui s’annonçait léger, devait se dérouler en parallèle d’un arrêt conséquent sur l’unité n°1. En effet, il s’agit sur l’unité de production n°1 de remplacer les 4 générateurs de vapeur situés dans le bâtiment réacteur. Ces échangeurs de chaleur de plus de 400 tonnes nécessitent de nombreuses opérations de manutentions, mais également de soudage. La mise en évidence du phénomène de corrosion sous contrainte (CSC) sur certaines portions de tuyauteries des circuits auxiliaires de plusieurs réacteurs du parc nucléaire est venue bouleverser cet agenda : les unités de Flamanville 1 et 2 ont été intégrées au périmètre des premiers contrôles sur les réacteurs du palier 1300-P4.

La construction du planning annuel des arrêts de réacteurs pour maintenance tient compte de 4 grands paramètres : la durée de vie et l’usure du combustible (à chaque arrêt « périodique » pour maintenance, un tiers ou un quart des assemblages combustible va être remplacé par des assemblages neufs), les exigences réglementaires de contrôle de certains matériels notamment ceux participants à la sûreté du réacteur qui doivent être contrôlés à fréquence régulière, la disponibilité des outillages et des équipes d’intervention et les contraintes internes aux sites, notamment celles liées à la superposition des arrêts sur une même centrale, qui complexifie la réalisation des activités.

Dès février, les premiers contrôles non destructifs de recherche de corrosion sous contrainte CSC (par ultra-sons ou par radiographie) ont débuté à Flamanville sur l’unité de production n°2. Puis vint l’instruction pour démarrer des examens destructifs (expertises métallurgiques), amenant à découper des tronçons de tuyauterie sur le circuit d’injection de sécurité potentiellement concerné par la CSC.

La gestion de ce sujet technique complexe a nécessité localement la mise en place d’une organisation de pilotage dédiée, afin de conduire les opérations de contrôle en parallèle des activités classiques de l’arrêt pour rechargement. La préparation du chantier de découpe démarra au printemps, dans un environnement de chantier dosant, requérant une grosse logistique préparatoire (500m² de sas installés, 10 tonnes d’échafaudage montés) et une attention particulière sur la radioprotection des intervenants. Les tronçons furent découpés puis retirés durant l’été. Le site testa la technologie des ultrasons améliorés, permettant de démontrer l’absence de CSC sur le circuit RIS de l’unité n°2. Les nouveaux tronçons préparés sur site durant l’été purent alors être remontés en début d’automne, marquant la fin des travaux de réparation.

Les équipes pouvaient reprendre le chemin des opérations de redémarrage : chargement du cœur, essais à puissance nulle, divergence, mise en service de la turbine, et couplage final. Résultat : samedi 3 décembre à 22h24, Flamanville 2 reproduisait pour le réseau électrique national.