Non-respect d’une spécification d’exploitation
Le pilotage d’un réacteur s’inscrit dans un cadre de prescriptions, parmi lesquelles les spécifications techniques d’exploitation (STE), qui recueillent l’ensemble des règles à respecter pour la conduite des installations.
Le 26 juin 2022, l’unité de production n°4 de la centrale de Dampierre-en-Burly est en phase de redémarrage. Des détecteurs, couplés à des alarmes, permettent aux opérateurs présents en salle de commande de suivre l’évolution du flux neutronique dans le réacteur lors de la phase de montée en température. Ces détecteurs et alarmes, comme tous les matériels ayant un rôle vis-à-vis de la sûreté des réacteurs, sont présents de manière redondante (voie A et voie B). Les STE imposent un réglage régulier du seuil d’alarme pour garantir sa disponibilité (le flux neutronique du réacteur évoluant progressivement et normalement au fil de la montée en température).
Lors du quart d’après-midi, le changement de seuil n’a pas été suffisamment anticipé, ce qui a entraîné l’apparition de l’alarme à 14h50. La présence de l’alarme en continu constitue un non-respect des STE, car celle-ci est alors considérée comme indisponible.
Dans ce cas, les STE prévoient la réalisation de manœuvres d’exploitation sous un délai d’une heure. La détection tardive du paramétrage erroné d’une des alarmes n’a pas permis de réaliser ces manœuvres dans le délai imparti, ce qui constitue un non-respect des spécifications techniques d’exploitation.
Cette indisponibilité n’a pas eu d’impact réel sur la sûreté de l’installation, la seconde voie de mesure ayant toujours été opérationnelle. Toutefois, en raison du non-respect des spécifications techniques d’exploitation, la centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly a déclaré cet événement le 29 juin 2022 à l’Autorité de sûreté nucléaire comme un événement significatif de sûreté de niveau 1 (anomalie) sur l’échelle INES, qui en compte 7.