Le pilotage d’un réacteur s’inscrit dans un cadre de prescriptions, parmi lesquelles les spécifications techniques d’exploitation (STE), qui regroupent l’ensemble des règles à respecter pour la conduite des installations.
Le 14 juillet 2022, l’unité de production n°3 est connectée au réseau électrique national. Des techniciens du service Conduite réalisent leurs rondes quotidiennes pour vérifier le bon fonctionnement des matériels et assurer une surveillance de l’installation.
A 20h, l’un d’eux identifie un défaut d’étanchéité sur une soupape de l’un des trois sous-circuits du système d’injection de sécurité RIS*. Une parfaite étanchéité de ce circuit étant requise par les règles d’exploitation, il est alors considéré comme indisponible par le chef d’exploitation. Comme requis par les STE, l’équipe de pilotage met le réacteur à l’arrêt en moins d’une heure, à 20h50.
A posteriori, une analyse approfondie fait apparaître que l’inétanchéité de la soupape est apparue le 9 juillet.
Cette détection tardive n’a pas eu d’impact réel sur la sûreté de l’installation.
Toutefois, en raison du non-respect a posteriori des spécifications techniques d’exploitation, la centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly a déclaré cet événement le 22 juillet 2022 à l’Autorité de sûreté nucléaire comme un événement significatif de sûreté de niveau 1 (anomalie) sur l’échelle INES, qui en compte 7.
*Le système d’injection de sécurité (RIS) est un système de secours conçu pour assurer le refroidissement du réacteur. Il permet d’injecter dans le circuit primaire de l’eau contenant du bore à forte pression, évitant la reprise de la réaction en chaîne. Il existe 3 sous-circuits indépendants et redondants d’injection RIS : RIS haute pression (HP), RIS basse pression (BP) et les accumulateurs RIS.