Le pilotage d’un réacteur s’inscrit dans un cadre de prescriptions, parmi lesquelles les spécifications techniques d’exploitation (STE), qui recueillent l’ensemble des règles à respecter pour la conduite des installations.
Dans la nuit du 29 au 30 avril 2022, les équipes de pilotage procèdent à un essai périodique du système de protection du réacteur. Lors de l’essai, une vanne pilotée à distance du circuit d’injection de sécurité RIS* ne se ferme pas au premier ordre mais au second. Une analyse de l’essai est réalisée et confirme la disponibilité de la vanne. Le 30 avril à 5h, les équipes de pilotage poursuivent les différents essais programmés du système de protection du réacteur et une nouvelle manœuvre de la vanne du circuit d’injection de sécurité RIS* est réalisée via une commande différente. A l’issue, la bonne fermeture de la vanne est constatée.
Le 2 mai, une analyse approfondie des données de l’essai périodique fait apparaitre que le 30 avril à 5h37, la vanne s’est à nouveau fermée lors du second ordre, elle est alors considérée comme indisponible depuis cette date. Selon les spécifications techniques d’exploitation, la non-fermeture de cette vanne requérait la mise à l’arrêt de l’unité de production n°3 sous une heure, soit le 30 avril à 6h37. Elle est finalement mise à l’arrêt le 2 mai à 14h.
Ce dépassement de délai n’a pas eu d’impact réel sur la sûreté de l’installation. Toutefois, en raison du non-respect des spécifications techniques d’exploitation, la centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly a déclaré cet événement le 9 mai 2022 à l’Autorité de sûreté nucléaire comme un événement significatif de sûreté de niveau 1 (anomalie) sur l’échelle INES, qui en compte 7.
*Le système d’injection de sécurité (RIS) est un système de secours conçu pour assurer le refroidissement du réacteur. Il permet d’injecter dans le circuit primaire de l’eau contenant du bore à forte pression, évitant la reprise de la réaction en chaîne.