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L’échelle INES permet de situer l’importance d’un événement arrivé dans une centrale nucléaire française ou étrangère. Elle comporte sept échelons, classés du niveau 1 (l’anomalie) au niveau 7 (accident majeur). Les écarts sont représentés au niveau 0. Ils ne sont pas classés dans l’échelle car sans conséquence du point de vue de la sûreté.

 

Non-respect d’une spécification technique d’exploitation

La centrale de Civaux a déclaré un écart (niveau 0) à l’Autorité de sûreté nucléaire le 6 mai 2022 relatif au non-respect d’une spécification technique d’exploitation*. Lors de la réalisation d’un essai périodique visant à s’assurer du bon fonctionnement de l’une des chaînes de mesure de la radioactivité à la cheminée du bâtiment réacteur de l’unité n°1, à l’arrêt pour maintenance, deux autres chaînes de mesures ont été rendues indisponibles par erreur pendant 20 secondes. Cet événement, sans conséquences pour la sûreté des installations, constitue toutefois un écart aux spécifications techniques d’exploitation.

 

Ouverture involontaire d’une soupape de protection d’un circuit auxiliaire 

Le 28 août 2021, des opérations visant à traiter chimiquement l’eau du circuit primaire principal de l’unité de production n°1 sont en cours dans le cadre de sa mise à l’arrêt pour visite décennale. Lors des manœuvres d’exploitation, les actions menées par les équipes conduisent à une augmentation de la pression dans le circuit permettant de traiter l’eau du circuit primaire, provoquant l’ouverture involontaire d’une soupape de protection du circuit de contrôle volumétrique et chimique pendant quatre minutes, ainsi qu’une légère augmentation de la pression dans le circuit primaire de l’unité.  

Cet événement a été sans conséquences sur la sûreté des installations, cette augmentation de pression ayant toujours été maîtrisée par les équipes, dans les limites autorisées par les spécifications techniques d’exploitation. La centrale de Civaux a toutefois décidé de déclarer cet événement (niveau 0) à l’Autorité de sûreté nucléaire le 18 mai 2022 après son analyse approfondie.

 

 

Non-respect d’une spécification technique d’exploitation

Le 11 avril 2022, un essai périodique visant à s’assurer du bon fonctionnement du matériel sur l’un des deux diesels de secours de l’unité n°1, à l’arrêt pour maintenance, est planifié. Lors de la réalisation de cet essai, le basculement d’une source d’alimentation électrique alimentant différents matériels, dont une pompe participant au refroidissement de la piscine de stockage du combustible, provoque la coupure de son alimentation pendant 28 secondes. Le refroidissement de la piscine de stockage est resté disponible à tout moment. Cet arrêt momentané de matériel représente toutefois un écart aux spécifications techniques d’exploitation*. La centrale de Civaux a donc déclaré cet événement (niveau 0) à l’Autorité de sûreté nucléaire le 18 mai 2022.

*recueil des règles à respecter pour la conduite des installations

 

Anomalie de décompte de la durée autorisée de fonctionnement prolongé à puissance intermédiaire en prolongation de cycle pouvant générer un non-respect des spécifications techniques d’exploitation. 

 Le pilotage d’un réacteur s’inscrit dans un cadre de prescriptions, parmi lesquelles les spécifications techniques d’exploitation (STE), qui recueillent l’ensemble des règles à respecter pour la conduite des installations.

Les STE sont basées sur les études de la démonstration de sûreté et définissent par exemple la durée autorisée de Fonctionnement prolongé à puissance intermédiaire (FPPI) d’un réacteur en phase de prolongation de cycle.  

 Des marges ont été introduites entre les STE et la démonstration de sûreté du réacteur concernant la durée autorisée de Fonctionnement prolongé à puissance intermédiaire. Ce sont les études de sûreté qui ont été déclinées dans l’outil informatique utilisé pour le suivi des durées autorisées de FPPI et non les règles des STE. Ainsi, l’utilisation de l’outil informatique pourrait donc conduire à ne pas respecter les STE.

 Cet événement n’a eu aucune conséquence sur la sûreté des installations, puisqu’il n’a pas remis en cause la démonstration de sûreté des réacteurs. Toutefois, en raison du potentiel non-respect des spécifications techniques d’exploitation, EDF a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire, le 12 mai 2022, un événement significatif pour la sûreté à caractère générique au niveau 0 (en dessous de l’échelle INES qui en compte 7), pour l’ensemble des réacteurs et des paliers du parc.