Le pilotage d’un réacteur s’inscrit dans un cadre de prescriptions, parmi lesquelles les spécifications techniques d’exploitation (STE), qui recueillent l’ensemble des règles à respecter pour la conduite des installations.
Le 25 décembre 2022, alors que le réacteur n°1 de la centrale de Civaux est en cours de rechargement en combustible dans le cadre de sa visite décennale, les équipes d’exploitation détectent l’indisponibilité du boremètre RCV, dont la fonction est d’assurer le contrôle chimique et volumétrique du circuit primaire. Cette indisponibilité n’a pas été détectée immédiatement (la valeur de débit affichée sur le capteur du boremètre -qui était conforme au niveau requis par les STE- devant être augmentée par une marge). Celle-ci a été calculée a posteriori, après analyse des notes de conception de ce matériel.
Après confirmation de l’indisponibilité du boremètre, les équipes appliquent la conduite à tenir, à savoir la réalisation d’une mesure manuelle de la concentration en bore du circuit primaire toutes les 8 heures, et la réparation du matériel (qui doit être effectuée sous 3 jours).
Le 28 décembre, l’indisponibilité du boremètre est levée. Cet événement n’a pas eu d’impact réel sur la sûreté de l’installation : la concentration en bore du circuit primaire étant restée stable durant ce laps de temps.
Cependant, en raison de sa détection tardive et du dépassement de 10 heures du délai de réparation, la centrale nucléaire de Civaux a déclaré ce non-respect des spécifications techniques d’exploitations le 30 décembre 2022 à l’Autorité de sûreté nucléaire comme un événement significatif de sûreté de niveau 1 (anomalie) sur l’échelle INES, qui en compte 7.