Denis a grandi à Valencienne dans la région du Nord. C’est également dans cette ville qu’il a étudié et obtenu, en 1992, son baccalauréat Chimie. Une fois bachelier, Denis débute sa carrière professionnelle dans l’industrie avant de réaliser son service militaire.
« J’ai eu la chance de pouvoir faire mon service militaire dans mon domaine de prédilection : la chimie. J’étais en charge de réaliser les analyses médicales au laboratoire de l’hôpital militaire Val-de-Grâce situé à Paris ».
À la fin de cette expérience, Denis retourne dans l’industrie et intègre une usine de peinture industrielle, avant de postuler à la centrale de Chooz.
C’est en 1995 que Denis quitte «l’Athènes du Nord» pour venir s’installer dans la Pointe des Ardennes. Recruté par le service technique environnement (STE) de la centrale de Chooz, Denis n’a cessé de relever les défis qui se sont présentés à lui :
« D’ouvrier professionnel à Chargé d’affaires et de projets, en passant par la préparation et bien d’autres, j’ai réalisé tous les métiers que propose l’équipe chimie de ce service, jusqu’à en devenir le manager en 2011 ».
De 2017 à 2020, Denis endosse de nouvelles responsabilités, et devient le chef du projet permettant de maintenir en état exemplaire les installations industrielles du site. Désormais, il
est chargé du «Plan d’Urgence Interne» (PUI) et évolue dans une équipe de trois personnes dédiée à la maîtrise des situations d’urgence et des agressions.
« Le PUI est une organisation spécifique dont l’objectif est de faire face à des situations de crise ayant des conséquences potentielles ou réelles sur la sûreté nucléaire ou la sécurité. Notre organisation est validée par l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) ».
En tant qu’ingénieur de crise, l’une des missions de Denis concerne une exigence réglementaire : l’organisation et le suivi, sur plusieurs années, des exercices de crise. Ainsi, il organise une douzaine d’exercices chaque année dans l’objectif de tester et d’améliorer les organisations en place et les moyens dont disposent les 60 équipiers d’astreinte en cas d’urgence.
Sûreté radiologique, secours aux victimes, aléa climatique, incendie... Denis s’assure de tester toutes les organisations prévues afin de couvrir l’ensemble des situations d’urgence et de prendre en compte la totalité des exigences du référentiel national d’EDF.
« Pour rédiger les scénarii au plus près du réel, je travaille le déroulé de l’exercice avec les experts techniques des domaines concernés, par exemples, avec les instructeurs du simulateur de la salle de commande en charge d’entraîner les opérateurs qui pilotent les réacteurs et les turbines, le scénariste environnement du service STE, les pompiers du Service Départemental d’Incendie et de Secours des Ardennes (SDIS 08), le Peloton Spécialisé de Protection de la Gendarmerie (PSPG) ou encore le SAMU de l’hopital de Charleville-Mézières, avec lequel nous avons une convention pour la prise en charge de potentiel blessé contaminé et avec lequel nous testons l’organisation de ses soins spécifiques ».
Effectivement, lors de ces exercices, la centrale nucléaire de Chooz se doit de tester différents points de son organisation de crise, par exemple, la mobilisation des équipes d’astreinte, les chaînes de décision, le regroupement et l’évacuation du personnel, les sollicitations médias. Certains scénarii, prévus tous les 3 ans ou tous les 5 ans, comme celui qui sera joué le 12 septembre, permettent également de tester l’intervention de la Force d’Action Rapide du Nucléaire et les organisations extérieures au groupe EDF, comme le Plan Particulier d’Intervention (PPI) de la Préfecture et les organisations de l’ASN et de l’Institut National pour la Sûreté Nucléaire (IRSN). L’objectif étant de tester et de renforcer la coordination de chacune de ces organisations.
« À chaque fin d’exercice, nous réalions un retour d’expérience en partageant à tous, les points forts et faibles notés lors de la simulation jouée, dans un objectif d’amélioration continue ».