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ÉVÉNEMENTS SÛRETÉ :

Déclinaison erronée d’un mode opératoire concernant la manœuvrabilité de vannes

Le 9 août 2022, un intervenant s’apprête à réaliser un essai périodique visant à tester l’ouverture et la fermeture automatique de robinets de purge de ballons, situés sur le circuit de traitement des effluents gazeux de l’unité n°2. Alors que le mode opératoire demande une simulation de l’atteinte des niveaux haut et bas en eau des deux ballons, l’intervenant constate que la Règle d’Essai périodique relative à ce système demande une sollicitation réelle et non simulée de ces niveaux. Après investigation, il apparaît que le mode opératoire, décliné en 2007, était erroné. Ce défaut de déclinaison n’a pas eu d’impact réel sur la sûreté, les compresseurs du système ayant assuré leur fonctionnement à chaque fois qu’ils ont été nécessaires. Cet événement a été déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire comme significatif pour la sûreté le 2 septembre 2022 au niveau 0 de l’échelle INES qui en compte 7.

 

Dégradations des tuyauteries d’échappement de diesels de secours

Le 14 avril 2022, lors d’un essai de requalification de l’un des diesels de secours de l’unité n°1 à la suite de sa maintenance, des vibrations anormales du calorifuge entourant les lignes d’échappement du diesel sont constatées. La dépose des coudes de la ligne d’échappement et l’expertise des composants mettent en évidence la fissuration des coudes et la dégradation de la plaque séparatrice située entre ces coudes. Des travaux de remise en conformité sont alors réalisés. Cette anomalie constituant un écart de conformité générique aux diesels de Chooz, les mêmes travaux ont été effectués de manière conservative sur le second diesel de l’unité n°1 et sur les deux diesels de l’unité n°2. Aucune dégradation des performances des diesels n’a été observée. Cet événement a été déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire comme significatif pour la sûreté le 7 septembre 2022 et classé au niveau 0 de l’échelle INES qui en compte 7.

 

Défaut d’organisation dans la planification d’un essai périodique

Le 1er juin 2022, les équipes de la centrale doivent procéder à un essai périodique consistant à tester le bon fonctionnement de la détection incendie et des automatismes de sectorisation et désenfumage d’un bâtiment électrique de l’unité n°2. Sur place, les équipes constatent qu’elles ne peuvent pas réaliser le test en raison d’un défaut sur un matériel identifié au mois de juillet 2021. Conformément aux procédures d’exploitation, l’essai de ces matériels doit être réalisé avant le 5 septembre 2022. Des difficultés à solutionner ce défaut obligent les équipes à reconduire, à plusieurs reprises, la réalisation de l’essai. Après plusieurs analyses, il est finalement démontré que le défaut n’empêche pas la réalisation de l’essai et celui-ci est donc programmé le 4 septembre.

Cependant, des activités de modifications sur le contrôle-commande du réacteur ne permettent pas de le réaliser à cette date. Une organisation spécifique est donc mise en place afin de solder l’activité sur le contrôle-commande et pouvoir réaliser le test dans les temps impartis. L’essai est réalisé le 5 septembre et se révèle satisfaisant. Malgré le respect de la date butoir, l’essai a désorganisé les activités prioritaires du site. Ce défaut d’organisation n’a eu aucun impact sur la sûreté des installations. Cet événement a été déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire comme significatif pour la sûreté le 8 septembre 2022 au niveau 0 de l’échelle INES qui en compte 7.

 

Défaut de qualification de matériels sur deux diesels de secours

En cas de défaillance des alimentations électriques principales, les centrales nucléaires disposent de plusieurs sources d’alimentations de secours permettant d’assurer le fonctionnement des matériels. Parmi celles-ci, chaque réacteur est équipé de deux puissants groupes électrogènes à moteur diesel, prêts à fournir 6 600 Volts pour alimenter les systèmes de sûreté.

Le 21 avril 2022, les équipes de la centrale préparent l’activité de remplacement des chaînes tachymétriques des quatre diesels de secours des unités. Ces modules permettent notamment de contrôler la vitesse des diesels en phase de démarrage et d’arrêt et permettent de détecter une éventuelle survitesse.

Durant cette préparation, les équipes d’ingénierie nationale remarquent que le modèle de l’un des modules de surveillance installés sur les diesels n’est pas celui d’origine et ne fait donc pas partie des matériels permettant de garantir la qualification des diesels en cas de défaillance.

Après contrôle sur l’ensemble des groupes électrogènes, il s’avère que les deux modules d’un diesel du réacteur 1 et un des deux modules d’un diesel du réacteur 2 sont concernés. Après avoir sollicité l’appui des entités nationales et recherché l’historique des premiers remplacements de ces chaînes tachymétriques, la non-qualification de ces modules est confirmée.

Les équipes de la centrale sont en cours de préparation des interventions pour remettre en conformité les matériels incriminés. Cette situation ne remet pas en cause la disponibilité des diesels.

Cette non-conformité a été déclarée à l’Autorité de sûreté nucléaire le 15 septembre 2022 comme significatif pour la sûreté au niveau 0 de l’échelle INES qui en compte 7.

 

 

ÉVÉNEMENT RADIOPROTECTION :

Défaut de culture radioprotection ayant entraîné le transit d’un intervenant dans un local à risque de Débit d'Equivalent de Dose (DeD) neutron sans analyse de risque ni dosimètre adapté

Le 8 septembre 2022, le technicien d’une entreprise partenaire doit intervenir dans un local situé dans la zone nucléaire de l’unité n°2. Pour s’y rendre il doit transiter par un autre local présentant un risque d’exposition à un rayonnement de neutrons, qui n’est pas mentionné dans son document d’intervention. Le technicien ne porte donc pas de dosimètre « neutron », spécifique à ce type d’exposition. Il pénètre dans le local, dont la porte est bloquée en position ouverte, sans prendre connaissance des conditions d'accès indiquées sur celle-ci (port du dosimètre neutron obligatoire). A l’intérieur, un autre intervenant lui signale qu’il n’est pas en possession de son dosimètre neutron. Le technicien stoppe alors immédiatement son activité et sort du local. Cet événement a été déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire comme significatif pour la radioprotection le 14 septembre 2022 et classé au niveau 0 de l’échelle INES qui en compte 7.