Perte d’alimentation d’un tableau électrique à la suite d’une fuite d’eau
Le 19 juin 2021, une fuite d’eau est détectée dans un bâtiment électrique de l’unité de production n°1. Cette fuite provient d’une tuyauterie située au plafond récupérant l’eau des siphons de sol et des lavabos rince-œil du niveau supérieur. Une collecte est installée afin de protéger les équipements électriques présents dans le local en attendant une intervention sur la tuyauterie. Le 14 février 2022, le remplacement de la portion de tuyauterie inétanche est entrepris : les siphons sont condamnés afin d’éviter toute arrivée d’eau. Cependant, aucune parade n’est mise en place pour l’évacuation d’eau des lavabos rince-œil. Durant l’intervention, des arrivées d’eau régulières sont constatées par les intervenants, provenant d’un robinet mal fermé de l’un de ces lavabos. Malgré la récupération de ces écoulements par des moyens de collecte, de l’eau s’est introduite dans une armoire électrique du local, entraînant sa mise hors tension et la déconnexion temporaire de certains matériels. Cet événement, qui n’a pas eu de conséquence réelle sur la sûreté des installations, a été déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire le 17 février 2022 comme significatif pour la sûreté au niveau 0 en dessous de l’échelle INES qui en compte 7.
Événements significatifs génériques à plusieurs sites : .
Non prise en compte d'un élément d'étude conduisant à la non-réalisation d'un essai périodique
Le 1er février 2022, EDF a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire un événement significatif pour la sûreté à caractère générique relatif à la non-prise en compte d'un élément d’étude conduisant à la non-réalisation d’un essai périodique.
Dans l’étude relative à l’événement “rupture de tuyauterie vapeur”, il apparait que la survenue de ce dernier entraine des évolutions rapides au niveau du cœur du réacteur. Ces fluctuations seraient alors détectées par le système de protection du réacteur, composé de divers capteurs de pression, température et débit, qui ordonneraient l’arrêt automatique des pompes du circuit primaire. Ces pompes ont pour objectif de faire circuler l’eau au sein du circuit primaire. Lorsque ces pompes sont arrêtées, il n’y a plus de circulation d’eau dans le circuit primaire, on parle de décroissance lente du débit primaire.
Lors du réexamen de sûreté des 4ème visites décennales des réacteurs de 1300 MWe, des calculs ont mis en exergue qu’un essai périodique aurait dû être réalisé pour mesurer le temps entre le signal d’arrêt des pompes du circuit primaire et le début de la décroissance lente du débit de ce circuit ainsi que du caractère majorant de la courbe théorique, afin de s’assurer du respect des critères de sûreté. Cette étude a ensuite été élargie à l’ensemble des réacteurs du parc nucléaire.
Après analyse, il a été démontré que la non-réalisation de cet essai ne remet pas en cause la démonstration de sûreté. Ainsi, cet événement n’a pas eu de conséquence réelle sur la sûreté des installations. Toutefois, la détection de cet événement a conduit EDF à déclarer, le 1er février 2022 à l’Autorité de sûreté nucléaire, un événement significatif pour la sûreté à caractère générique, au niveau 0 en dessous de l’échelle INES qui en compte 7, pour les réacteurs des centrales nucléaires du Bugey, de Chinon, de Cruas-Meysse, de Dampierre-en-Burly, de Gravelines, de Saint-Laurent-des-Eaux, du Tricastin, de Chooz et de Civaux.
Détection d'un écart concernant la tenue de joints d'étanchéité dans des conditions spécifiques
Le 1er février 2022, EDF a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire un événement significatif pour la sûreté relatif à la détection d’un écart concernant la tenue de joints d’étanchéité.
Chaque unité de production nucléaire est équipée d’un dispositif appelé “U5”. Composé d’un filtre contenant du sable, ce dispositif permet d’assurer l’intégrité de l’enceinte de confinement du bâtiment réacteur en cas de montée en pression et d’atteinte d’une valeur supérieure à sa valeur de dimensionnement. En cas d’accident grave, ce dispositif permet de filtrer les rejets dans le but de préserver l’environnement.
Un écart de conformité a été mis en évidence au niveau de la tenue, en condition “d’accident grave”, des joints d’étanchéité présents sur des assemblages boulonnés de diaphragmes situés en amont du filtre à sable. Après analyse de cet écart, il apparait que le serrage appliqué, selon la boulonnerie et les types de joints présents sur les assemblages concernés était conforme. Cependant, la justification de la tenue des joints d’étanchéité des assemblages boulonnés en cas d’accident grave n’a pu être apportée dans l’étude associée.
Dès détection de l’écart, les actions de traitement ont été aussitôt engagées. Le remplacement par des nouveaux joints fabriqués dans un matériau dont la tenue est démontrée en cas d’accident grave sur l’ensemble des matériels concernés sur le parc nucléaire est engagé depuis le mois de novembre 2021 pour les premiers réacteurs du parc nucléaire et sera soldé pour l’ensemble des réacteurs en fonctionnement pour le 30 juin 2022 ou avant le redémarrage des réacteurs qui disposent d’un arrêt programmé lors du premier semestre 2022.
EDF a déclaré, le 1er février 2022 à l’Autorité de sûreté nucléaire, un événement significatif pour la sûreté à caractère générique, au niveau 0 en dessous de l’échelle INES qui en compte 7, pour l'ensemble des réacteurs en exploitation de son parc nucléaire ainsi que pour les deux réacteurs de la centrale nucléaire de Fessenheim.