La centrale a déclaré trois évènements significatifs de sûreté à l’Autorité de sûreté nucléaire au mois de mars 2022 :
• Reprise d’un rejet avec des chaines de surveillance inhibées
Le 26 février 2022, un rejet contrôlé d’un réservoir est interrompu suite à une intervention de maintenance. Un tableau électrique alimentant notamment des chaines de surveillance de l’activité des rejets liquides est mis hors service en ce sens. Le 27 février 2022, le tableau est remis en service après l’intervention de maintenance. Les chaines associées sont de nouveau alimentées mais ne sont pas désinhibées. L’équipe de quart reprend toutefois le rejet du réservoir.
Ceci constitue l’évènement car dans cette situation, les alarmes et automatismes liés à un dépassement de seuil de mesure d’activité sont rendues indisponibles.
L’incompatibilité avec la conduite à tenir est détectée immédiatement par l’opérateur en salle de commande et le rejet aussitôt interrompu. Pendant la fraction de rejet, le niveau de la bâche est passé de 174,69 m3 à 174,21 m3.
Les conséquences réelles sont nulles car les chaines de surveillance étaient alimentées et n’ont pas détecté d’activité. Cet évènement, sans conséquence réelle pour la sûreté des installations, a été déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire le 3 mars 2022.
• Lignage d’un réservoir en appoint au circuit primaire sans attendre le retour d’analyse chimie
Le 4 mars 2022, une bâche avec une préparation de bore est mise en brassage en vue de son analyse. Les chimistes informent d’un prélèvement et les opérateurs stoppent le brassage. Le réservoir est ligné en appoint au circuit primaire sans attendre le retour d’analyse. Ceci constitue l’évènement.
Très vite, les opérateurs se rendent compte qu’ils n’ont pas reçu le retour d’analyse. Ils contactent la section chimie et sont informés que la concentration en bore est légèrement au-delà des seuils fixés par les Spécifications Techniques d’Exploitation. Aucun appoint n’a été effectué durant cette période.
Cet évènement, sans conséquence réelle pour la sûreté des installations, a été déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire le 10 mars 2022.
*Le bore est un élément chimique ayant la propriété d’absorber les neutrons produits par la réaction nucléaire et permet donc de contribuer à son contrôle.
• Procédure d’essai de requalification incomplète dans le cadre des activités de réglage du Plan d’action de ventilation
Dans le cadre d’activités de réglages sur le système de ventilation du bâtiment combustible, un technicien constate le 23 mars 2022 qu’un des critères de vérification prescrit par les règles d’exploitation au niveau du hall de manutention des conteneurs de combustible n’a pas été effectué. Le contrôle concerne les activités de réglage du Plan d’action ventilation.
La procédure d’essai de requalification de l’entreprise prestataire ne comportait pas tous les critères des règles générales d’exploitation potentiellement impactés par ces activités de réglage.
Le critère est aussitôt vérifié et contrôlé conforme. Durant la période concernée, il n’y a pas eu d’évacuation ou de réception de combustible. Cet évènement, sans conséquence réelle pour la sûreté des installations, a été déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire le 30 mars 2022.
Un évènement significatif de radioprotection a également été déclaré :
• Oubli d’un dosimètre actif au vestiaire de zone contrôlée
Le 12 mars 2022, deux intervenants entrent en zone nucléaire dans le bâtiment réacteur de l’unité de production n°1 pour des activités de contrôles sur des dispositifs auto-bloquants. Après une première série de mesures les deux salariés quittent le bâtiment réacteur pour se procurer de l’outillage manquant.
À leur sortie du bâtiment, le contrôle obligatoire détecte une contamination au niveau des chaussures. Conformément au processus de prise en charge, les intervenants se dirigent vers le vestiaire pour réaliser des contrôles complémentaires et pour changer de tenue de circulation.
Afin de terminer leur intervention, les salariés retournent en zone nucléaire mais l’un d’eux oublie son dosimètre opérationnel sur le comptoir d’habillage. La dose de cet intervenant n’a pas été comptabilisée pendant 61 minutes. Le salarié portait néanmoins son dosimètre passif et était aux côtés de son collègue durant toute l’intervention en zone nucléaire. Les 2 intervenants ont travaillé sur la même période, emprunté le même cheminement et réalisé la même activité
Les conséquences réelles enregistrées pour le salarié sont nulles et sans conséquences pour l’environnement et l’installation. Cet évènement significatif radioprotection a été déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) le 18 mars 2022 au niveau 0 de l’échelle INES.
*Lors de chaque accès en zone nucléaire, les travailleurs disposent de deux appareils pour mesurer en continu le rayonnement auquel ils sont éventuellement exposés. Un dosimètre électronique mesure et affiche la dose la dose reçue en temps réel et un dosimètre nominatif sert de référence et enregistre les doses qui sont comptabilisées chaque mois.