Sur la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire, le système de mise en dépression de l’espace entre les deux enceintes (EDE) du bâtiment réacteur permet, en situation accidentelle, de filtrer et limiter les rejets d’aérosols radioactifs. Ce système est conçu en redondance (deux voies séparées, A et B). Lorsqu’un circuit est indisponible, un autre permet d’assurer des fonctions similaires.
Durant la visite décennale de l’unité de production n°1 en 2020, une modification matérielle a été apportée sur ce système.
En 2021, des dysfonctionnements ont été constatés à deux reprises sur la voie A du système de mise en dépression de l’espace entre-enceinte, lorsque les températures mesurées par un thermostat étaient élevées, sans dépasser les limites autorisées.
Le remplacement d’un régulateur a permis, lors des deux constats, de supprimer l’anomalie et d'obtenir des requalifications satisfaisantes.
En avril 2022, un nouveau défaut est constaté sur la voie A du même système.
Les investigations ont mis en évidence que le réglage du thermostat associé réalisé durant la modification matérielle en 2020, conduisait, dans certaines configurations, à des déclenchements intempestifs du circuit. Le seuil de protection du thermostat, en cas de température élevée, a été à nouveau paramétré. Les essais réalisés à la suite ont confirmé la disponibilité du système.
L’analyse, a posteriori, n’a pas permis de garantir, que depuis la modification réalisée en 2020, en situation accidentelle, la voie A du système EDE, ainsi réglée, aurait été disponible. Ceci constitue un non-respect des règles générales d’exploitation.
Cet événement n’a eu aucune conséquence réelle sur la sûreté des installations ni sur l’environnement.
Toutefois, en raison de sa détection tardive, la direction de la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire a déclaré le 19 mai 2022 à l’Autorité de sûreté nucléaire un événement significatif de sûreté de niveau 1 sur l’échelle INES, graduée de 0 à 7.