Economies d'énergie et émissions carbone

Lancement d’un programme de formation aux gestes de sobriété numérique

Le 18 avril, les ministères de la Transition énergétique et de la Transition numérique ont annoncé qu’un dispositif de formation aux gestes de sobriété numérique (écoconception des services numériques, allongement de la durée de vie des équipements, recyclage des matériels informatiques) serait prochainement lancé. Baptisé Alt-Impact, ce programme s’adressera à trois publics bien particuliers. « Trois mille enseignants du supérieur, 2 000 ambassadeurs en entreprises et 650 ambassadeurs en collectivités seront sensibilisés et formés », indiquent en effet les ministères. Selon eux, cet effort de formation permettra in fine de « toucher 400 000 élèves du supérieur, 10 000 personnes en entreprises et 1 000 collectivités ». Porté par l’Ademe (Agence de la transition écologique), le CNRS (Centre national de recherche scientifique) et l’Inria (Institut national de recherche en informatique), le dispositif sera financé à hauteur de 15,4 millions d’euros par les certificats d’économies d’énergie, une somme que l’Ademe abondera à hauteur de 1,4 millions d’euros. Pour rappel, le secteur du numérique représente actuellement environ 10% de la consommation énergétique en France, une part appeler à « croître d’ici à 2025 à un rythme annuel de 10% » selon l’Ademe et l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep).

actu-environnement.com - Publié le 19/04/2023

Energies renouvelables

Présentation d’un « plan Marshall » en faveur de la chaleur renouvelable

Alors que la prochaine programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) doit être adoptée avant le 1er juillet, un « club de la chaleur renouvelable » réunissant différents acteurs de la filière dont l’association Amorce a remis le 21 avril à Agnès Pannier-Runacher son « plan Marshall » pour la chaleur renouvelable et de récupération. Affirmant que cette PPE est celle de « la dernière chance pour atteindre la neutralité carbone en 2050 », les signataires de ce texte prônent notamment le déploiement de la chaleur fatale, de la valorisation des déchets, du solaire thermique, de la géothermie et de la méthanisation. Parmi leurs préconisations figurent la définition d’une « stratégie territoriale de chauffage » dans l’ensemble des documents d’urbanisme et d’habitat, la généralisation d’études de faisabilité publiques de création de réseaux de chaleur dans toutes les collectivités de plus de 10 000 habitants ou encore l’augmentation pluriannuelle du fonds chaleur. Selon ses auteurs, la mise en œuvre de ce plan pourrait permettre aux énergies renouvelables et de récupérations de représenter 54% de la consommation totale de chaleur en France en 2030, contre 23% actuellement. « Ces 300 TWh de chaleur renouvelable et de récupération éviteront l’émission de 62 millions de tonnes de CO2 tous les ans, génèreront des économies pour les finances publiques et la balance commerciale du pays en effaçant plus de 15 milliards d’euros d’importations d’énergies fossiles et profiteront directement aux ménages et aux entreprises. Ils sont également source de souveraineté énergétique pour la France et l’Europe en permettant de valoriser des ressources disponibles sur nos territoires », affirment les auteurs du plan.

banquedesterritoires.fr - Publié le 24/04/2023

Tendances et acteurs

Calcia lance une nouvelle phase d’investissements pour décarboner sa cimenterie de Beaucaire

Comptant parmi les grands industriels auxquels Emmanuel Macron a enjoints, le 8 novembre dernier, à diviser par deux leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici dix ans, le cimentier Calcia a revu à la hausse le budget dévolu à cet effort (600 millions d’euros contre 400 millions prévus initialement). « L'objectif du groupe est d'afficher un bilan carbone plus ambitieux en diminuant ses émissions de CO2 à 572 kg de carbone par tonne de ciment en 2030 », précise David Metayer, directeur de l’usine de Beaucaire, l’un des neuf sites de Calcia sur le territoire français. Pour le seul site Beaucairois, les efforts déployés doivent permettre « une réduction annuelle de 78 000 tonnes de CO2 par an ». Dans cette usine du Gard, « 6,8 millions d'euros ont déjà été engagés et une seconde phase d'investissement de 86 millions d'euros démarre et court jusqu'en 2027 », annonce David Metayer. Après s’être équipé d’un refroidisseur à clinker qui devrait permettre d’atteindre « 50% de substitution thermique », le cimentier se concentre désormais sur trois principaux axes : la rénovation du réseau électrique, la modernisation de la ligne de cuisson et l’amélioration de la capacité de broyage afin de baisser la quantité de clinker dans le ciment et de diminuer ainsi la quantité de CO2 rejeté dans l’atmosphère. Afin d’optimiser la valorisation énergétique dans le process de fabrication du ciment, Calcia envisage plusieurs pistes. « L'une des sources prometteuses aujourd'hui est l'utilisation des combustibles solides de récupération qui contiennent une part variable de composants biogènes comme le papier, le carton ou le bois. La biomasse est également un combustible de substitutions qui brûle la matière organique issue de l'agriculture, des espaces verts, etc. », indique David Metayer. Le directeur du site de Beaucaire fait également part de son intention d’« accélérer sur le traitement énergétique des déchets » : « Lorsque la seconde tranche sera finalisée, la consommation de combustibles de substitution représentera 75% », assure-t-il. Une troisième phase d’investissement devrait débuter 2030 avec pour finalité la capture du CO2 émis par la décarbonation du calcaire. S’il reconnaît que « tout reste encore à inventer » dans le domaine, David Métayer se montre confiant.

latribune.fr - Publié le 19/04/2023

La filière béton plaide pour une accélération des aides à la décarbonation

Alors que l'industrie cimentière française s'est engagée à diminuer de 24% ses émissions à horizon 2030 et de 80% d'ici à 2050 ses émissions de gaz à effet de serre, les cimenteries représentent encore 19 des 50 sites les plus polluants en France. En novembre 2022, le gouvernement s’est engagé à contribuer à hauteur de 10 milliards d’euros à la transition énergétique des entreprises les plus émettrices de gaz à effet de serre sur la période 2022-2027. En contrepartie, ces acteurs devront éviter le rejet de 20 millions de tonnes de CO₂ d’ici 2030, contre 10 millions prévus initialement. « La vitesse de décarbonation que nous demande l'État est bien plus rapide que celle aujourd'hui nécessaire à l'approvisionnement en énergie, à l'obtention des permis de construire ou à la construction d'infrastructures. La loi est censée faciliter les autorisations et faire travailler ensemble les administrations », observe François Petry, président de la filière béton. Pour mener à bien sa décarbonation, cette dernière plaide en faveur de la diffusion de la connaissance sur les innovations industrielles telles que le béton bas-carbone, de la structuration de la montée en compétences des architectes et des ingénieurs ainsi que de l’accompagnement des jeunes générations. En posant un cadre législatif et réglementaire autour du développement des infrastructures de CO₂ et d'hydrogène, la filière souhaite établir un programme national fédérant industriels et pouvoirs publics qui favorisera le déploiement des technologies de captage, de stockage et de réutilisation du carbone. Par l’instauration d’une commande publique « exemplaire », la filière souhaite également l’introduction d'un critère de recours à des matériaux locaux dans les appels d'offres.

latribune.fr - Publié le 19/04/2023

Les RH au cœur de l’engagement pour la transition écologique des entreprises

En 2019, l'Association nationale des Directions des Ressources Humaines (ANDRH) a mené une enquête auprès de ses adhérents afin de savoir de quelle façon la transition écologique était mise en œuvre au sein des entreprises. Cette étude a révélé que les démarches RSE et de développement durable étaient généralement confiées (25%) au département des ressources humaines, lorsqu’il n’y a pas d’équipe dédiée (19%) ou de personne nommée spécifiquement pour les assumer (35%). Pourtant, seulement 16% des DRH sont sensibilisés à la RSE ou aux enjeux climatiques lors de leur formation initiale. Axa Climate, l'entité de conseil et de formation sur la RSE-DD du groupe d'assurance Axa, s’est appuyée sur cette étude ainsi que sur des témoignages de dirigeants d’entreprises pour identifier les leviers d’actions grâce auxquels les DRH peuvent mener à bien la transition écologique des entreprises. La gestion des conditions de travail des salariés, du télétravail et de la mobilité des employés constituent leurs principaux leviers pour réduire les consommations d'énergie et les émissions de CO₂. Par leur mainmise sur la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, les DRH ont la capacité de verdir les effectifs et les métiers. La Convention citoyenne pour le climat préconise que chaque entreprise devra, d’ici 2025, être « accompagnée pour faire évoluer [son] activité, voire en changer si elle devait disparaître et ainsi contribuer à diminuer les émissions de gaz à effet de serre ».

actu-environnement.com - Publié le 03/05/2023

Enedis et la Ville de Paris inaugurent les premières bornes électriques évènementielles

Le 19 avril 2023, la filiale d’EDF Enedis et la Ville de Paris ont inauguré les premières bornes électriques dédiées à l’évènementiel en France. Visant à décarboner les grandes manifestations, ces équipements ont vocation à remplacer les groupes électrogènes diesel fortement émetteurs de CO₂. Alors qu’un groupe électrogène consomme en moyenne 1 200 litres de GNR (gazole non routier) en trois jours, l’utilisation de bornes électriques pourrait permettre de réduire de trois tonnes la quantité d’émissions de CO₂ rejetées sur cette période, tout en présentant la même capacité de production électrique. Selon Enedis, l’utilisation de ces bornes électriques permettrait de réduire de 90% les émissions de carbone liées aux évènements, tout en réduisant les nuisances sonores et en améliorant la qualité de l’air. Rétractable dans le sol lorsqu'elle n'est pas utilisée, la borne électrique est un « équipement pérenne et desservi par le réseau », indique Nicolas Perrin, directeur régional d'Enedis Paris. Alors que trois bornes ont déjà été inaugurées (deux Place de la Concorde et une sur le parvis du Trocadéro), trois autres équipements du même genre devraient être installés dans la capitale d’ici la fin de l’année.

actu-environnement.com - Publié le 20/04/2023