Réglementations et politique de l'énergie
Rénovation énergétique des bâtiments publics : la loi sur le tiers-financement publiée
Vendredi 31 mars 2023, la loi sur le tiers-financement des rénovations énergétiques des bâtiments publics a été publiée au Journal Officiel. Ce texte a pour but de faciliter les travaux de rénovation énergétique en permettant à des tiers de réaliser des investissements dans le cadre d’une offre complète. Le bénéficiaire des travaux pourra désormais rembourser l'avance et les intérêts associés à compter de la date de livraison des travaux. Pendant 5 ans, les personnes publiques seront autorisées à déroger au code de la commande publique afin de pouvoir recourir aux contrats de performance énergétique (CPE) pour rénover un ou plusieurs de leurs bâtiments. Une étude préalable sera nécessaire pour démontrer que le recours à ce CPE est plus favorable que d’autres modes de réalisation du projet. Le député rapporteur de la CMP, Thomas Cazenave explique que « ces contrats permettront de lisser dans le temps le coût de l'investissement et de le rembourser à mesure que les économies d'énergie seront réalisées ». Cette loi permettrait de surmonter le « mur d’investissement » auquel le secteur public fait face. D’après le député, ce dernier s’élève à 40 milliards d'euros pour la rénovation énergétique des écoles, et à près de 300 milliards d'euros pour l'ensemble des bâtiments publics.
Actu-environnement.com - Publié le 31/03/2023Economies d’énergie et émissions carbone
Réduction des émissions de gaz à effet de serre en France de 2,5% en 2022
Selon les chiffres publiés le 3 avril par le Centre interprofessionnel technique d'études de la pollution atmosphérique (Citepa), les émissions de gaz à effet de serre ont diminué de 2,5% en France en 2022. « On observe un retour à la baisse interannuelle des émissions avec la fin de l’effet rebond post Covid-19 », analyse le Citepa. L’organisme évalue à 408 millions de tonnes équivalent CO2 la quantité d’émissions générée en 2022 sur le territoire français, soit 10 millions de moins qu’en 2021. Bien que cette baisse ait été limitée au cours des trois premiers trimestres (-0,3%) par rapport à la même période en 2021, les trois derniers mois de l’année ont été marqués par un fort recul : « d’octobre à décembre 2022, les émissions mensuelles sont en forte baisse par rapport à celles de 2021 (-9% en octobre, -11% en novembre, -5% en décembre) », note ainsi le Citepa. Les efforts déployés devront toutefois être accentués pour espérer tenir l’objectif fixé par la France : une réduction de 40% des émissions d’ici 2030, niveau appelé à être relevé pour tenir compte des nouveaux objectifs européens (-55%). Selon le Haut conseil pour le climat (HCC), un doublement du rythme annuel de baisse des émissions sur la période 2022-2030 s’impose pour tenir les délais.
lemondedelenergie.com - Publié le 04/04/2023Energies renouvelables
Construction du plus grand parc éolien français au large de la Normandie
Dans le cadre d’un appel d’offres, le groupement d’entreprises « Eoliennes en Mer Manche Normandie » réunissant EDF Renouvelables et le groupe canadien Maple Power a été choisi pour construire le plus grand parc éolien français. Baptisé « Centre Manche 1 », ce parc sera construit à 32 km des côtes normandes et alimentera 800 000 foyers avec une électricité dont le coût s’élèvera à moins de 45 euros le mégawattheure (MWh). Les critères de l’appel d’offres ont vocation à générer des retombées économiques positives sur l’environnement et l’économie locale. Le projet prévoit notamment le recyclage des pales des éoliennes, la participation à un fonds de protection de la biodiversité, le recours à des PME pour la construction et l’exploitation ou encore l’usage de l’investissement participatif. Pour rappel, le fonctionnement de huit parcs éoliens en mer a été confié à différents opérateurs, principalement EDF. Le premier site à voir le jour, au large de Saint-Nazaire, a été inauguré à l’automne dernier. Comptant 80 éoliennes, il doit assurer l’équivalent de la consommation électrique annuelle de 700 000 personnes.
lemondedelenergie.com - Publié le 28/03/2023Tendances et acteurs
Sobriété énergétique : les salariés invités à rouler moins vite et à télétravailler
Lors d’une réunion consacrée aux mesures de sobriété énergétique instaurées depuis l’automne, la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a fait part de son enthousiasme devant les représentants d’une soixantaine de grandes entreprises : « nous avons su en trois mois - sur l'hiver - faire ce que nous n'avons pas su faire en 30 ans : baisser notre consommation de gaz et d'électricité combinée de plus de 10% », a-t-elle en effet déclaré. Afin d’atteindre l’objectif fixé, soit une « réduction de 40% de la consommation d’énergie finale » du pays d’ici 2050, la ministre a appelé à poursuivre les efforts notamment en matière de consommation de carburant. Ces dernières ayant été les seules à ne pas avoir baissé en 2022, Agnès Pannier-Runacher a invité les grandes entreprises à demander à leurs salariés de limiter leur vitesse en voiture à 110 km/h, un effort qui représente « trois minutes sur un trajet de 50 kilomètres, mais 20% d'émissions de CO2 et de la consommation de carburant en moins ». L’exécutif appelle par ailleurs les entreprises à « fixer des objectifs chiffrés de baisse de consommation d'énergie », à les « faire valider ces objectifs par des instances internes élevées comme le conseil d'administration » ou le comité exécutif puis à les « publier sur internet ou sur des plateformes dédiées du type de celle soutenue par l'État baptisée « les entreprises s'engagent » ». Rendre les données de sobriété accessibles aux investisseurs pourrait en effet avoir un effet d’entraînement sur l’ensemble d’un secteur. La ministre a également demandé aux entreprises de mieux organiser le télétravail afin que ce mode d’organisation se traduise par de véritables économies d’énergies : sans réel intérêt lorsqu’une partie des salariés seulement est absente, le télétravail permet en revanche de générer des économies énergétiques allant de 20 à 30% quand un site est fermé pour la journée.
connaissancedesenergies.org - Publié le 03/04/2023Le laboratoire pharmaceutique GSK accélère sa décarbonation
Le 4 avril 2023, l’usine GSK basée à Saint-Amand-les-Eaux dans les Hauts-de-France, a posé la première pierre d’un bâtiment qui sera équipé de pompes à chaleur neuves, en présence d’Olivier Becht, ministre du commerce extérieur. La filiale nordiste de GSK s’est engagée à réduire ses émissions de CO₂ de 30% dès l’année prochaine, et de moitié d’ici 2025, avec pour objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. « On a un vrai rôle sociétal », souligne Éric Moreau, directeur du site nordiste. « On prend soin de nos employés, de nos patients mais on doit aussi prendre soin de notre planète ». Si la consommation électrique du groupe est exclusivement assurée par les énergies renouvelables depuis 2022, GSK souhaite désormais poursuivre la décarbonation de ses activités en remplaçant les chaudières de son site de Saint-Amand-les-Eaux par des pompes à chaleur. Pour ce chantier d’un coût évalué à 10 millions d’euros, GSK bénéficiera d’une aide financière de l’État et de l’Ademe (Agence de la transition écologique).
france3-regions.francetvinfo.fr - Publié le 05/04/2023Techniques et innovations
Le CHU de la Réunion bientôt climatisé avec de l’eau de mer
En raison du réchauffement climatique, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoit le triplement du nombre de climatiseurs d’ici 2050 avec 5,6 milliards d’unités, ce qui équivaut à la consommation électrique annuelle de la Chine. Une alternative à la climatisation classique consistant à utiliser de l’eau de mer profonde pour produire du froid en recourant à un système de pompage existe pourtant. Baptisée SWAC (Sea Water Air Conditionning), cette technique reste très peu utilisée. En 2022, un SWAC a été installé dans un Centre hospitalier universitaire (CHU) à Tahiti et une infrastructure du même genre devrait prochainement équiper le CHU de Saint-Pierre de la Réunion. Initié en 2012 par l’Ademe (Agence de la transition écologique), le CHU Sud Réunion et EDF, ce projet a reçu ses autorisations environnementales au mois de décembre dernier. L’entreprise privée BD5 revendra du froid au CHU dans le cadre d’un contrat de fourniture de froid d’une durée de vingt ans, portant sur un volume de 28,7 gigawattheures par an (GWh/an). De l’eau à 5°C sera pompée à 1 150 mètres de profondeur pour être injectée dans le réseau de climatisation avant d’être rejetée dans l’océan à une température de 12°C. Dix sites potentiels ont été identifiés à la Réunion et en Guadeloupe pour bénéficier de cette technologie. La programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) estime que le SWAC de Saint-Pierre permettra d’économiser 9 GWh/an d’ici 2028.
Actu-environnement.com - Publié le 28/03/2023