
Comprendre vos factures
Des exemples de facture expliqués et commentés pour bien comprendre vos factures d'énergie.
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L’Agence Internationale de l’Énergie vient de dévoiler son rapport annuel et la situation est pour le moins alarmante, à en croire son directeur exécutif, Fatih Birol. « Le monde a un besoin urgent de concentrer son attention, avec la précision d’un laser, sur la baisse des émissions planétaires. Pour cela il faut une grande coalition comprenant les gouvernements, les investisseurs, les entreprises et tous ceux qui sont engagés pour s’attaquer au changement climatique. » Dans son scénario de développement durable, il préconise en particulier une baisse de la demande mondiale en énergie d’ici 2040 grâce à de réels efforts d’efficacité énergétique, dénoncés la semaine dernière comme très insuffisants. L’électricité doit devenir la première source d’énergie consommée et les nouvelles capacités électriques être majoritairement portées par le solaire et l’éolien. Enfin, la vocation et le fonctionnement des centrales à charbon doivent être revus : soit une meilleure captation de leurs émissions, soit leur utilisation comme moyens de production d’appoint, soit leur fermeture anticipée.
L’Association française des grandes entreprises (Afep) a commandité une étude au think tank The Shift Project, dédié à la décarbonation de l’économie. Dans ses conclusions, ce dernier invite les grands groupes à définir leur propre stratégie face au péril climatique. Pour ce faire, ils doivent « se réappropri[er] les outils de la prospection stratégique » développés durant la Seconde Guerre mondiale puis dans le contexte de reconstruction d’après-guerre. Il s’agit de raisonner en termes de politique économique, monétaire, fiscale mais désormais aussi climatique, de manière à intégrer et anticiper l’impact du changement climatique sur l’environnement des affaires en général, sur leurs marchés et produits en particulier. « C’est le moment aujourd’hui du travail de fond. Nous ne sommes plus dans l’ère de la communication climat », conclut l’étude.
Si le monde s’accorde sur la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre, dans les faits, ces dernières ont progressé de 2% en 2018, suivant de près la hausse de 2,3% de la consommation énergétique mondiale. Comment l’expliquer, alors que le coût des énergies renouvelables est à la baisse ? Capgemini, qui vient de publier les résultats de son Observatoire Mondial des Marchés de l’Énergie 2019, observe qu’« environ 75% de cette hausse résulte de la consommation de pétrole, de gaz et de charbon ». La Chine et l’Inde notamment restent particulièrement dépendantes du charbon, et ce pour encore au moins deux décennies. Autre frein à la transition vers les énergies renouvelables pointé par Capgemini : une finance climatique mondiale à l’arrêt ou presque, avec une baisse des investissements de 11% par rapport à 2018. Si l’Europe se démarque par sa stratégie de sobriété énergétique, l’atteinte des objectifs de réduction des GES qu’elle s’est fixés pour 2030 paraît délicate, car cela nécessiterait de réduire ses émissions de 640%.
L’Agence internationale de l’Énergie (AIE) vient de publier son World Energy Outlook 2019. Les faits sont loin de refléter les intentions : hausse record des émissions de CO2 liées à l’énergie en 2018 et persistance « obstiné[e] » des énergies fossiles dans le système énergétique. L’AIE développe deux scenarii. Le premier, dit « Current Policies », prédit 1,3% de hausse annuelle de la consommation d’énergie mondiale d’ici 2040, encore 78% d’énergies fossiles dans le mix énergétique (contre 81% en 2018) et, de fait, une croissance « sans relâche » des émissions de gaz à effet de serre. Le second scénario, dit « Stated Policies », ambitionne lui une consommation mondiale d’énergie en hausse de 1% par an d’ici 2040, qui pourrait être satisfaite par des sources d’énergie bas carbone (essentiellement le solaire photovoltaïque) à hauteur de 50% et par le gaz naturel pour un tiers. Le directeur de l’AIE, Fatih Birol, appelle de ses vœux la formation d’une « grande coalition » contre le changement climatique et pour faire progresser l’efficacité énergétique. Il l’invite à suivre un troisième scénario vertueux dit « Sustainable Development ». Pour autant, si celui-ci envisage une baisse annuelle de 3% de l’intensité énergétique mondiale, les énergies fossiles, avec une part de 58%, resteraient largement majoritaires dans le mix énergétique mondial de 2040.
Après avoir pris dès 2007 la décision de compenser ses émissions de GES (Gaz à effet de Serre), Google a lancé en 2017 des appels d’offres afin d’acheter de l’électricité verte. Ces initiatives n’ont pas dissuadé plus de mille employés d’adresser à la directrice financière de l’entreprise une lettre dans laquelle ils réclament que Google ait atteint la neutralité carbone à l’horizon 2030. Ces salariés exigent également que le groupe mette un terme à tout contrat avec des compagnies pétrolières et cesse de financer les politiciens, lobbyistes ou think tank adoptant des positions contraires à la transition écologique. Les employés demandent par ailleurs que l’entreprise s’abstienne de participer à « l’incarcération, la surveillance, le déplacement ou l’oppression » de réfugiés climatiques, comme elle l’a fait selon eux début 2019 en collaborant avec le Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis.
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