Revue de presse
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Réglementations et politique de l'énergie
Énergies renouvelables : modification des appels d'offres pour accélérer leur déploiement
A la demande du ministère de la Transition énergétique, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) a publié des versions amendées des cahiers des charges attachés aux appels d’offres dans le domaine des énergies renouvelables. « L'objectif général de ces modifications est de permettre aux producteurs d'amortir une partie de la hausse des coûts et des taux, liée à la crise énergétique », a indiqué la CRE. Trois modifications ont été apportées. Prenant en compte les « difficultés particulières de la période actuelle » en matière d’approvisionnement des matériaux, la CRE octroie tout d’abord aux candidats retenus une prolongation des délais d’achèvement des installations. Cet allongement pourra atteindre 18 mois, à condition que la mise en service des projets concernés intervienne entre le 1er septembre 2022 et le 31 décembre 2024. Les lauréats se verront accorder le droit de procéder à « de plus importantes modifications de puissance, dans l'objectif d'augmenter les capacités de production d'électricité dans un contexte de risque sur la sécurité d'approvisionnement énergétique ». Troisième et dernier assouplissement, les producteurs dont les installations auront été mises en service avant fin 2024 peuvent dès maintenant vendre l’électricité produite directement sur le marché de gros au prix fort : avec cette mesure, « l'électricité peut être injectée dans le réseau avant la prise d'effet du contrat et rémunérée hors contrat, jusqu'au premier du mois suivant la date limite d'achèvement », sans toutefois que cette injection « n'ouvre […] le droit au complément de rémunération », précise la CRE. Applicables à compter du 1er septembre 2022, ces modifications bénéficieront uniquement aux candidats qui en auront fait la demande auprès du ministère de la Transition énergétique.
Economies d'énergie et émissions carbone
Le gouvernement invite les entreprises à réduire de 10% leur consommation énergétique
A l’occasion des Rencontres des entrepreneurs de France organisées par le Medef fin août, la Première ministre Elisabeth Borne a encouragé les entreprises à adopter une trajectoire de réduction de 10% de leur consommation d’énergie. Selon Geoffroy Roux de Bézieux, il est « absolument indispensable » d’atteindre rapidement cet objectif, aussi ambitieux soit-il, afin d’éviter les rationnements ou les délestages. L’électricité constitue « le principal sujet de préoccupation » du Medef. Représentant 70% de la demande d’électricité de l’industrie, les usines électro-intensives (aluminium, acier, ciment…) sont particulièrement exposées, l’électricité pouvant atteindre jusqu’à 50% de leurs coûts de production. Pour Alexandre Saubot, président de France Industrie, la sauvegarde de l’activité et des emplois industriels implique la solidarité de l’ensemble des acteurs économiques : « Demander un effort aux particuliers et au tertiaire, sur le niveau des températures par exemple, coûtera beaucoup moins cher à l’économie que de rationner le gaz dans certains secteurs industriels », plaide-t-il en effet. Dans ce contexte, l’exécutif appelle chaque entreprise à définir un « plan de sobriété ». Parmi les mesures évoquées figure la limitation de la température des bureaux à 19°C et hiver, un meilleur usage de l’éclairage ou encore la mise en place de dispositifs incitant les salariés à utiliser les transports publics.
Production d'énergie
Borealis et Hynamics : de l’hydrogène vert pour produire de l’engrais décarboné
Borealis et Hynamics, filiale du groupe EDF, vont développer conjointement la production d’hydrogène vert obtenu par électrolyse de l’eau, avec pour objectif de produire de l’engrais moins émetteur en CO2. « Un nouveau procédé développé à partir de l’électrolyse de l’eau permet de produire un hydrogène sans émission de CO2, mais à condition que le mix énergétique soit lui aussi décarboné, c’est-à-dire issu d’énergies renouvelables », a expliqué Pierre de Raphaelis-Soissan, directeur développement pour Hynamics, lors de l’assemblée générale de l’Unifa (Union des industries de la fertilisation) le 16 juin 2022. Appliqué à la fabrication d’engrais azoté, l’hydrogène vert permettrait d’une part de décarboner la production d’engrais, de l’autre de développer la biomasse du végétal. « Par conséquent, il représente un facteur clé pour capter le CO2 », a souligné Bertrand Walle, manager régional Energy et Carbon chez Borealis. « Ce projet offre des diversifications multiples, poursuivit Pierre de Raphaelis-Soissan. Il permet non seulement de capter du CO2, mais aussi de produire des engrais décarbonés en France à condition d’utiliser de l’énergie renouvelable dans le processus et d’avoir suffisamment d’électricité renouvelable pour les produire. » « Sur le site d’Ottmarsheim, nous avons pour projet de produire de l’hydrogène par électrolyse de l’eau à hauteur de 50 mégawatts. Nous devons encore maîtriser la technologie avant de produire davantage. La mise en service est prévue pour la fin 2025. » développe Bertrand Walle. Cette nouvelle production devrait couvrir 15% des besoins français en hydrogène, ce qui fera économiser à la France 48.000 tonnes de CO2 par an.
Energies renouvelables
Centrale solaire du Moulon de Blé : EDF Renouvelables lance une campagne de crowdfunding
De début août au 25 septembre, EDF Renouvelables offre la possibilité aux habitants des départements des Bouches-du-Rhône, du Gard, du Var et du Vaucluse de participer à une opération de financement participatif dans le cadre de la construction de la centrale du Moulon de Blé à Eyguières. Organisée sur la plateforme WiSEED, cette campagne doit permettre de récolter 200 000 euros dédiés à financer une partie des opérations et d’impliquer la population locale dans le projet comme EDF Renouvelables s’y est engagé en réponse à l’appel d’offres lancé par la Commission de la Régulation de l’Energie. « Nous sommes très heureux de proposer aux citoyens de participer au financement participatif de la centrale photovoltaïque du Moulon de Blé. A travers cette installation, la commune et EDF Renouvelables contribuent à la réalisation des objectifs nationaux et régionaux de la transition énergétique développant un projet photovoltaïque sur un site anthropisé », a déclaré Sofiane Boukebbous, le directeur de zone Sud-Est et Outre-Mer d’EDF Renouvelables. Equipée de 21 330 panneaux, la centrale solaire du Moulon de Blé affichera une puissance de 11,4 MW à sa mise en service, prévue pour la fin de l’année.
Tendances et acteurs
La SNCF invitée à réduire sa consommation énergétique mais pas son activité
S’il a bien invité la SNCF à réduire sa consommation énergétique, le gouvernement n’a aucunement demandé à l’entreprise de se préparer à réduire la circulation des trains cet hiver. Telle est la mise au point qu’ont tenu à faire les ministres des Transports Clément Beaune et de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher le 4 septembre. Pour rappel, tous les opérateurs de transports devront rendre au 06 septembre un plan de sobriété énergétique, une feuille de route demandée par l’exécutif fin juillet : « la chasse au gaspillage […] ce n’est pas demander aux entreprises ou aux services publics de baisser ou cesser leur activité », a toutefois précisé la porte-parole du ministère des transports pour faire taire les rumeurs. « Comme toutes les entreprises, nous travaillons en ce mois de septembre à la demande du gouvernement à un plan de sobriété énergétique. Nous travaillons à tous les scénarios dans le cadre de ce plan de sobriété. Aucun n'est privilégié et aucun n'est décidé », a pour sa part déclaré un porte-parole de SNCF Voyageurs. Comptant parmi les grands acteurs énergivores de l’économie, la SNCF multiplie les efforts depuis plusieurs mois pour diminuer sa consommation énergétique. Le groupe promeut notamment l’« écoconduite », technique capable de générer à elle seule jusqu’à 10% d’économies d’énergie « sans réduire (la) vitesse et donc sans pénaliser les voyageurs ».
Renault dépasse son objectif de décarboner sa logistique
Alors qu’il s’était donné pour objectif de réduire l’empreinte carbone de sa chaîne logistique européenne de 5,3% entre 2018 et 2021, le groupe Renault a déjà dépassé cet objectif en affichant une réduction de 6,8% de ses émissions de carbone. Ces résultats ont été validés par Fret 21, piloté par l’Ademe et l’Association des Utilisateurs de Transport de Fret. « Depuis plus de dix ans, nous travaillons à identifier des solutions pour réduire l’empreinte environnementale de nos flux d’approvisionnement. Nous avons ainsi dépassé nos objectifs de réduction d’émissions de CO2 pour la deuxième fois consécutive », a expliqué Florence Ughetto, experte développement durable et logistique, supply chain de Renault Group. Parmi ces solutions, la direction supply chain du Group s’est penchée sur la multimodalité, sur l’optimisation du taux de chargement ainsi que sur la réduction du kilométrage entre les fournisseurs et les sites de fabrication. En augmentant l’utilisation du ferroviaire entre l’Europe de l’Est et la France, le Groupe aurait ainsi diminué 2600 tonnes d’émissions de CO2. Grâce à la visualisation 3D des camions, Renault a par ailleurs pu optimiser le chargement et éviter 12 200 tonnes d’émissions supplémentaires.
Techniques et innovations
Intelligence artificielle : Dalkia pose 122 jumeaux numériques pour l’entretien des gares
Dans le cadre d’un contrat d’une durée de douze ans, Dalkia travaille à l’optimisation des performances énergétique des bâtiments de SNCF Gares & Connexions. Pour mener sa tâche à bien, la filiale d’EDF a réalisé les jumeaux numériques de 122 grandes gares en recourant l’outil de modélisation TEIA développé par l’entreprise Stereograph. Cette solution permettra à Dalkia de disposer de toutes les informations techniques et physiques nécessaires pour mener des interventions dans ces bâtiments et en améliorer la gestion. Ces jumeaux numériques impliquant le stockage de milliers d’objets 3D dont l’impact environnemental n’est pas négligeable, Dalkia a jeté son dévolu sur le cloud d’AWS pour bénéficier de l’hébergement le moins énergivore du marché.
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